Entretien / Kamissoko Ibrahima, styliste modéliste : ‘’Si la mode prend le dessus, nous oublierons la guerre’’

Dans la région du Moyen Comoé il est, dans le cadre du concours de beauté, l’habilleur des Miss depuis 2005. Kamissoko Ibrahima, styliste-modéliste, lauréat de plusieurs concours dont Est Design (1er prix), Cavali Fashion Show au Bénin, lève un voile sur les mœurs dans le milieu de la mode. Entretien.
L’an dernier vous participiez au Cavali Fashion Show au Bénin, comment s’est fait votre choix ?
Avant que je n’arrive au Bénin, je ne savais pas qu’étant dans le secteur informel, nous étions remarqués. C’est une dame depuis le Bénin qui m’a invité à participer dans son pays à un festival de mode. Il s’agissait de la première édition de Cavali Fashion Show qui a eu lieu en Août 2011. Il y avait cinq (5) pays représentés dont le Bénin, le Togo, le Mali, le Nigeria et la Côte d’Ivoire que j’ai représentés. Nous étions une vingtaine de participants et je suis revenu avec un trophée.

Pour votre première participation à une compétition africaine, comment avez-vous découvert la mode des autres pays ?
J’ai toujours envisagé une carrière internationale. Et, au Bénin, j’ai vécu beaucoup de choses. Sur le plan de la mode, il y a beaucoup de choses que nous faisons ici en Côte d’Ivoire qui ne sont pas connus au Bénin et vice versa.

Il se raconte qu’il existe dans votre milieu toutes sortes de pratiques malsaines dont l’homosexualité. Quel est votre avis ?
Chacun a son avis là-dessus. Je pense que les gays, c’est leur style de vie. Je ne suis pas homosexuel. Il y a de nombreux stylistes modélistes de renommée internationale qui ne le sont pas. Il existe des gens dans ce pays qui évoluent très bien sans l’être forcément.

Quelle grande figure de la mode vous inspire ?
J’ai beaucoup d’admiration pour Pathe’O, Ciss St Moise, la présidente Miss Kouadio. Ils me donnent envie d’évoluer. A l’exemple de Pathe’O qui a souffert dans la mode avant d’être aujourd’hui un grand habilleur de nombreuses personnalités mondiales. J’en suis fier.

La mode peut-elle contribuer à recoudre le tissu social en Côte d’Ivoire?
Sur ce plan, je voudrais dire merci au ministère de la Culture et de la Francophonie. En 2011, nous étions à Yamoussoukro ‘’pour Vacances culture’’ où j’ai représenté Abengourou. Le thème était Réconciliation, Jeunesse et Création. Et les participants (stylistes) ont montré de très belles choses. Dans l’esprit de la réconciliation, nous avions combiné des pagnes de diverses régions de la Côte d’Ivoire pour en faire des modèles. C’était magnifique. Il y a par exemple le pagne d’Abengourou qui est le Kita, le pagne Baoulé qui représente le centre, le bogolan pour le nord. A un défilé, on apprend plus. Par la mode, on rassemble. Donc, le design peut réconcilier la Côte d’ivoire. Il suffit que l’Etat ne nous oublie pas et nous aide à faire évoluer la mode. Prenons l’exemple des Jet-seteurs avec feu Douk Saga qui ont réconcilié les Ivoiriens par la mode avec les juste au corps, les retro des années 50 qu’ils ont ressuscités à un moment où la Côte d’Ivoire était en crise. Ils ont fait oublier la crise. Tout le monde sans exception était branché à ce nouveau mode vestimentaire. C’est dire que si la mode prend le dessus, nous allons oublier la guerre.
Réalisé par Ernest Famin


2

Presse
Le CNP pour le renforcement de sa collaboration avec le FSDP

Le Fonds de Soutien et de Développement de la Presse (FSDP) a reçu le 23 juillet 2012 à son siège au Plateau au 11ème étage de l’Immeuble Postel 2001, le Conseil National de la Presse (CNP). Face à la délégation du Cnp conduite par Raphaël Lakpé, le Directeur Exécutif du FSDP, Mme N’Guessan Bernise a exposé sur le fonds à travers ses textes fondateurs, ses organes de gestion, ses missions, sa cible. Un exposé qui a aussi porté sur les conditions d’éligibilité et d’accès aux prestations du FSDP ainsi que les conditions générales de la garantie des emprunts. N’Guessan Bernise a, par ailleurs, expliqué la méthode d’instruction rigoureuse des requêtes faites dans le cadre des dons et subventions. A la suite de son Directeur Exécutif qui a rappelé les actions menées depuis la mise en puissance effective du FSDP en janvier 2009, Kebé Yacouba, le Président du Conseil de Gestion du FSDP a invité par la même occasion, les entreprises de presse et de communication audiovisuelle ainsi que les organisations professionnelles à s’intéresser davantage au Fonds de Garantie qui finance des projets structurants. Ayant fait le constat qu’entre le FSDP et le CNP il existe «beaucoup de passerelles», Raphaël Lapké a souhaité que les deux structures renforcent davantage leur collaboration. La délégation du CNP était composée de Mme Amoikon Sidonie (Secrétaire Général), de Koné Samba, Amédée Assi, et Patrice Kémonékle Pohé.

Source : SECODO

Koné S.