Les vieilles habitudes ont la peau dure. Gnamien N’Dri Vincent, (Educateur), Yapi Adjé Mian (professeur de Mathématiques), Bessé Ezer (Professeur de Musique) et Ouattara Abou (Instituteur) ont été pris en flagrant délit de fraude mardi dernier, lors de la première journée des épreuves écrites du Bepc. Ils ont été pris au collège Sainte Ruth d’Abobo (centre d’examen) et conduits à la Préfecture de Police d’Abidjan. Après leur première audition mardi, ils ont encore été ’’cuisinés’’ hier en présence du Coordonnateur Général de l’Inspection Générale de l’Education Nationale, Kourouma Ibrahima et par l’officier en charge de l’enquête, Yves Zoko. Les trois personnes membres du Secrétariat de l’examen du Bepc (M. Yapi, Bessé et N’Dri) ont reconnu les faits. « Des parents nous ont approchés, comme chaque année. J’étais en train de traiter un sujet et la police est venue m’arrêter » a-t-il expliqué. Précisant qu’il n’avait pas remis de corrigés à un candidat. Il a demandé la clémence des policiers, car étant un enseignant du Privé. « C’est la tentation. Si on nous payait convenablement, certainement qu’on n’allait pas se laisser distraire », a avoué Yapi Adjé Mian. Il a par ailleurs plaidé pour une hausse des indemnités des membres du Secrétariat au Bepc. Ouattara Abou, Instituteur de son état, est spécialisé dans l’expédition des sujets corrigés par SMS. Les quatre personnes ont été mises aux arrêts grâce aux Renseignement généraux de la Police Nationale. Un autre réseau de fraudeurs a également été démantelé à Yopougon. Il s’agit de Yuan–Bi, Bouabré et Mme Doh Sophie, respectivement enseignants et chef de centre au Collège Yada Clément de Yopougon Banco. Ils ont été mis aux arrêts mardi aux environ de 19 h et transfères au 16ème Arrondissement de Yopougon. Ils ont traité des sujets et s’apprêtaient à les livrer à des candidats. Grâce au dispositif anti -fraude mis en place par le Ministère de l’Education Nationale, ils sont tombés dans les filets des policiers du 16ème arrondissement. Mais le chef du centre, Mme Doh dit ne rien se reprocher. « C’est un complot. Je ne suis pour rien. J’étais en partance pour le méga-centre pour récupérer mes cartons de copies. Chemin faisant, un de mes collègues m’a appelé. Lorsque j’étais en train d’échanger avec lui, la Police est venue m’arrêter, m’informant que j’ai été citée dans un cas de fraude », a expliqué Mme Doh. Faisant remarquer qu’étant elle-même impliquée dans la lutte contre la fraude, elle ne saurait être mêlée ‘’dans une affaire de fraude’’. «J’ai dû mettre des enseignants dehors parce qu’ils étaient suspects », a-t-elle signifié. L’Inspecteur Général, Coordonnateur Général de l’Inspection Générale de l’Education nationale, Kourouma Ibrahima, a relevé que les sanctions seront appliquées. «Dans le centre Yada Clément, nous avons pu les saisir à travers la plateforme de SMS mise en place par le Ministère de l’Education Nationale. Les superviseurs ont mis en branle le dispositif anti –fraude et nous avons pu obtenir ce résultat », s’est –il réjoui.
Anzoumana Cissé
Anzoumana Cissé