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Politique Publié le mercredi 8 août 2012 | L’intelligent d’Abidjan

Yopougon / Situation sécuritaire à la veille de la fête de l’indépendance / Un mystérieux commando fait cinq morts : Son mode opératoire et ses cibles

Tout se passe au petit matin du samedi 4 juillet entre 3 h et 4 h. Des hommes armés jusque-là non identifiés parviennent contre toute attente au poste d’observation des Frci situé sur le pont reliant les quartiers Sideci et Niangon. Ils n’hésitent pas et libèrent des rafales qui feront deux morts parmi les soldats. Une course poursuite s’engage mais les agresseurs ont eu le temps de se fondre dans la pénombre. Peu après, c’est au commissariat du 17e arrondissement que des coups de feu sont entendus. Trois morts y sont enregistrés ainsi que des blessés.

Au départ était une rafle dans le sous-quartier Gesco

La nouvelle de cette flambée de violence nocturne fait le tour d’Abidjan et à Yopougon plus précisément au quartier Niangon Nord, ce n’est pas la sérénité. Ceux qui ont appris la nouvelle n’osent pas sortir et les premières patrouilles des Frci ajoutent à la peur. C’est dans cette atmosphère lourde que nous arrivons au commissariat autour de 14 h quelques temps après le passage de toute la hiérarchie militaire. Seuls quelques policiers étaient présents pour rédiger les rapports. Deux détenus réquisitionnés nettoyaient les tâches de sang abondantes au poste d’accueil. Ici à l’intérieur, le commando a fait deux morts (tous les deux, des Frci) après avoir abattu un autre en faction au portail d’entrée. Au total, donc, trois morts. Nous retenons des échanges avec certains policiers qu’avant cette attaque une rafle avait été organisée au quartier Gesco à l’entrée nord d’Abidjan. Parmi les raflés (plus de 70) on comptait des éléments Frci qui ont été envoyés à la préfecture de police, explique un policier. L’attaque selon lui, visait la libération des éléments Frci raflés puisque les assaillants n’ont emporté aucun objet. Et il n’y avait point de raflés à cette heure- là dans ce commissariat.

Les policiers doivent leur salut à leurs jambes

Un autre policier décrit ce qu’il a vu. ‘’Les assaillants sont venus du côté de Niangon Sud. Ils devraient être à pieds mais dix minutes avant les premiers coups de feu, une voiture est passée devant le commissariat. Ils devaient être trois puisque des tirs sont venus de deux détonations contre la façade qui donne sur Niangon Sud pendant qu’un autre a fait irruption dans l’enceinte après avoir abattu le portier. Il est parvenu au poste et il a tiré dans tous les sens avec une arme, certainement un 12/7 avec les impacts que nous voyons. Dès les premiers coups nous avons pris le couloir qui conduit à la clôture qui nous sépare d’avec Côte d’Ivoire Telecom. Tout le monde a pu s’échapper y compris les sous-officiers stagiaires qui étaient couchés dans l’arrière-cour’’. Voici pour le récit. Les impacts de balles sont encore béants et sont visiblement ceux d’une arme de gros calibre autre qu’une kalachnikov. Au 17e arrondissement, comme dans bien d’autres commissariats, les policiers ont expliqué que ce sont les Frci qui sont en première ligne dans la sécurisation des locaux. Est-ce ceci qui explique qu’ils sont les seules victimes ? Les enquêtes ouvertes situeront davantage. Mais les agresseurs ont, selon les témoins, opéré à visages découverts. Dans leur débandade, l’un des policiers révèle avoir vu un homme portant un tee-shirt noir et un pantalon jean. Pour retrouver ce mystérieux commando, une perquisition a été organisée dans les quartiers environnants surtout à Niangon Lokoa où plusieurs jeunes ont été interpellés pour nécessité d’enquête.
S. Débailly
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