La longue stabilité qu’a connue le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) est en train de devenir un vieux souvenir.
Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) n’est plus un long fleuve tranquille. Il est traversé par des soubresauts qui mettent à mal sa cohésion. Les multiples réunions internes n’ont pas suffi pour laver le linge sale en famille. Les querelles intestines se sont exacerbées avec l’affaire de l’«exclusion» d’une frange de cadres de la réunion du Bureau politique, le 2 juin. L’on a pensé à un simple problème d’interprétation des textes. Que non ! C’était là les prémices de la formation de deux camps adverses au sein du vieux parti : l’un proche du président Henri Konan Bédié et l’autre se réclamant du secrétaire général (Sg), Alphonse Djédjé Mady. Dans la grisaille de cette fracture, des sources crédibles se sont faites l’écho d’une brouille entre les deux personnalités. Selon nos interlocuteurs, le député de Saïoua adossé à des soutiens tels que Gaston Ouassénan Koné, Aka Aouélé, Kouadio Konan Bertin, pour ne citer que ceux-là, tient au respect des textes. Lesquels écrits ne permettent plus à Henri Konan Bédié d’être le candidat du parti. Réclamant leur part du gâteau dans le partage du pouvoir, ils reprocheraient au ‘’sphinx de Daoukro ‘’ de privilégier ses proches dans les nominations. «Mady a donné sa poitrine. Il a accepté l’humiliation et aujourd’hui on ne lui donne rien. Pourquoi ne voulez-vous pas qu’il exprime son mécontentement», rétorque off record un homme des médias, proche du parlementaire. Selon cette source, il est inconcevable qu’on veuille contenter Djédjé Mady avec un simple poste de député en lieu et place de la présidence d’une institution. Si cela était fait, poursuit-elle, le parti aurait davantage valorisé l’homme que de le reléguer au rang d’un novice. La ‘’dissidence‘’ prendrait sa source donc dans la promotion des cadres. Le Bureau politique se tient tout de même. Le parti doyen récupère politiquement cette tension et la présente comme l’expression de la vitalité de la démocratie interne. La suite des événements dit autre chose.
Henri Konan Bédié crée une commission chargée d’organiser le congrès. Le Sg n’en fait pas partie alors que certains de ses collaborateurs (Maurice Kacou Guikahué, Gaston Ouassénan Koné…) au secrétariat général sont cooptés pour assister la Commission. Deux poids deux mesures, pourraient commenter des observateurs avisés. Or, dans le fonctionnement du Pdci, le secrétariat général a été en première ligne de la préparation du congrès. Au fond, ne s’agit-il pas de contrôler l’appareil en prélude aux joutes électorales de 2015. Par ailleurs, des membres du secrétariat général, à commencer par son dirigeant, ne s’accommoderaient plus de l’alliance avec d’autres partis. «Tout porte à croire que le secrétaire général ne veut plus du Rhdp (Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix, ndlr). Le président Bédié qui tient à cette alliance prend ses précautions pour que le Pdci y reste», révèle un ancien député du Pdci sous couvert de l’anonymat.
Quand M. Mady fait une sortie dans la presse, le 3 août, ce n’est pas pour commenter cette décision mais pour interpeller le gouvernement sur l’insécurité dans le pays. Il relève que «cette situation de violences endémiques entretient un climat d’insécurité généralisée d’autant plus préoccupante qu’elle constitue une grave menace sur la coexistence pacifique des communautés et sur la stabilité voire sur la survie de la nation». Visait-il Jeannot Ahoussou, le Premier ministre ? En tout cas, la réplique de celui-ci n’a pas tardé. «La sortie du secrétaire général du Pdci-Rda apparaît inopportune et inconvenante, d’autant plus qu’elle a été faite sans que le Premier ministre, issu des rangs du Pdci-Rda, n’ait été consulté pour échanger sur des questions aussi délicates qui engagent le gouvernement. En effet, le Pdci-Rda ne peut être, à la fois, acteur de l’action gouvernementale et contradicteur public de l’action de ce même gouvernement, sans courir le risque majeur de le fragiliser », a-t-il réagi, le 7 août dans un communiqué.
Bamba K. Inza
Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) n’est plus un long fleuve tranquille. Il est traversé par des soubresauts qui mettent à mal sa cohésion. Les multiples réunions internes n’ont pas suffi pour laver le linge sale en famille. Les querelles intestines se sont exacerbées avec l’affaire de l’«exclusion» d’une frange de cadres de la réunion du Bureau politique, le 2 juin. L’on a pensé à un simple problème d’interprétation des textes. Que non ! C’était là les prémices de la formation de deux camps adverses au sein du vieux parti : l’un proche du président Henri Konan Bédié et l’autre se réclamant du secrétaire général (Sg), Alphonse Djédjé Mady. Dans la grisaille de cette fracture, des sources crédibles se sont faites l’écho d’une brouille entre les deux personnalités. Selon nos interlocuteurs, le député de Saïoua adossé à des soutiens tels que Gaston Ouassénan Koné, Aka Aouélé, Kouadio Konan Bertin, pour ne citer que ceux-là, tient au respect des textes. Lesquels écrits ne permettent plus à Henri Konan Bédié d’être le candidat du parti. Réclamant leur part du gâteau dans le partage du pouvoir, ils reprocheraient au ‘’sphinx de Daoukro ‘’ de privilégier ses proches dans les nominations. «Mady a donné sa poitrine. Il a accepté l’humiliation et aujourd’hui on ne lui donne rien. Pourquoi ne voulez-vous pas qu’il exprime son mécontentement», rétorque off record un homme des médias, proche du parlementaire. Selon cette source, il est inconcevable qu’on veuille contenter Djédjé Mady avec un simple poste de député en lieu et place de la présidence d’une institution. Si cela était fait, poursuit-elle, le parti aurait davantage valorisé l’homme que de le reléguer au rang d’un novice. La ‘’dissidence‘’ prendrait sa source donc dans la promotion des cadres. Le Bureau politique se tient tout de même. Le parti doyen récupère politiquement cette tension et la présente comme l’expression de la vitalité de la démocratie interne. La suite des événements dit autre chose.
Henri Konan Bédié crée une commission chargée d’organiser le congrès. Le Sg n’en fait pas partie alors que certains de ses collaborateurs (Maurice Kacou Guikahué, Gaston Ouassénan Koné…) au secrétariat général sont cooptés pour assister la Commission. Deux poids deux mesures, pourraient commenter des observateurs avisés. Or, dans le fonctionnement du Pdci, le secrétariat général a été en première ligne de la préparation du congrès. Au fond, ne s’agit-il pas de contrôler l’appareil en prélude aux joutes électorales de 2015. Par ailleurs, des membres du secrétariat général, à commencer par son dirigeant, ne s’accommoderaient plus de l’alliance avec d’autres partis. «Tout porte à croire que le secrétaire général ne veut plus du Rhdp (Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix, ndlr). Le président Bédié qui tient à cette alliance prend ses précautions pour que le Pdci y reste», révèle un ancien député du Pdci sous couvert de l’anonymat.
Quand M. Mady fait une sortie dans la presse, le 3 août, ce n’est pas pour commenter cette décision mais pour interpeller le gouvernement sur l’insécurité dans le pays. Il relève que «cette situation de violences endémiques entretient un climat d’insécurité généralisée d’autant plus préoccupante qu’elle constitue une grave menace sur la coexistence pacifique des communautés et sur la stabilité voire sur la survie de la nation». Visait-il Jeannot Ahoussou, le Premier ministre ? En tout cas, la réplique de celui-ci n’a pas tardé. «La sortie du secrétaire général du Pdci-Rda apparaît inopportune et inconvenante, d’autant plus qu’elle a été faite sans que le Premier ministre, issu des rangs du Pdci-Rda, n’ait été consulté pour échanger sur des questions aussi délicates qui engagent le gouvernement. En effet, le Pdci-Rda ne peut être, à la fois, acteur de l’action gouvernementale et contradicteur public de l’action de ce même gouvernement, sans courir le risque majeur de le fragiliser », a-t-il réagi, le 7 août dans un communiqué.
Bamba K. Inza