L’actualité socio-politique et des Droits humains de ces trente derniers jours a été marquée par des soubresauts sanglants et meurtriers qui achèvent de convaincre du climat d’instabilité et d’insécurité généralisé. L’APDH avertit.
Des massacres de Duékoué à la récente attaque du siège de l’ex-parti au pouvoir (FPI), en passant par l’attaque du camp d’Akouédo, du poste frontalier de Pékanhouébly (Toulépleu), d’Agboville, d’Abengourou, de Dabou, le scenario s’apparente malheureusement à des signes avant-coureurs de situations déjà connues. En outre, ces vents de violence recèlent de nombreuses énigmes qui restent encore non élucidées et qui alimentent à tort ou à raison les craintes et les interrogations des Ivoiriens. Qui sont ces fameux commandos armés qui attaquent et comment comprendre l’aisance déconcertante avec laquelle ils parviennent à prendre des positions, à commettre des meurtres, à libérer des détenus et à emporter des armes, alors même que c’est quasi quotidiennement que les autorités se veulent rassurantes sur les dispositifs sécuritaires et la capacité à juguler les attaques ? Qu’est-ce qui justifie que l’Assemblée Nationale, donc le pouvoir législatif, s’occupe directement de la gestion des questions militaires et sécuritaires qui relèvent normalement de l’ordre exécutif ?
- Qu’est-ce qui justifie les rafles généralisées, les représailles et les détentions arbitraires à l’encontre des populations et de certaines personnalités ?
- Comment comprendre que face à la répétition de ces situations, les enquêtes tardent à livrer des résultats situant sans ambages les responsabilités ?
L’attaque de Duékoué
L’attaque du Camp de Déplacés de Nahibly (Duékoué) le 19 Juillet dernier a mis en cause les FRCI, la confrérie de chasseurs Dozo qui ont prêté main forte à certaines populations.
Cette attaque a été le point culminant de toute une série d’actes de violences et de tension communautaire et ethnique qui couvait déjà dans cette zone au moins un mois avant l’attaque. A ce jour, aucune sanction ni de procédure judiciaire n’a abouti, un mois après l’attaque, les populations vivent toujours dans la hantise et la crainte de nouvelles représailles.
Les attaques d’Akouèdo, de Duékoué, de Toulepleu, au regard de leurs dégâts et du nombre de victimes civiles comme militaires, reflètent clairement les effets nocifs de la circulation incontrôlée d’armes légères et de petits calibres (ALPC) à Abidjan et à la frontière ouest, ainsi que la persistance de groupes armés. En outre, cette situation laisse apparaître un malaise au sein de l’armée, certainement lié au retard dans le processus de DDR, à la gestion des ex-combattants, des combattants ‘’déflatés’’ et des laissés pour compte dans la distribution des nouveaux uniformes militaires. Sur ce dernier point, il est encore constant de voir les forces armées arborer différentes tenues militaires, créant la confusion au sein des populations. Enfin, ces attaques donnent lieu à des rafles généralisées, des détentions, des exactions, des extorsions de fonds à l’encontre d’honnêtes citoyens, au motif de ratissage. C’est notamment le cas dans les Communes de Yopougon, de Koumassi et dans les villages avoisinant la localité de Dabou.
L’attaque du quartier général du FPI et du quotidien ‘’Le Temps’’
Cet acte condamnable et inutile de violence à l’encontre de l’opposition politique et de la presse d’opposition est sans conteste lié aux nombreuses accusations de déstabilisation portées contre l’opposition. Cette attaque contre le siège du FPI et du quotidien ‘’Le Temps’’ pourrait traduire une volonté des agresseurs de tuer dans l’œuf les velléités d’expression de la contradiction et de la diversité, gage de la démocratie vraie et de l’Etat de Droit. Cette situation risque de compromettre le dialogue politique déjà en souffrance, et par ricochet la réconciliation nationale.
Position de l’APDH
L’APDH s’indigne de cette succession de violence politique, sociale et militaire que traverse la Côte d’Ivoire depuis bientôt deux mois, et des représailles et autres exactions subies par les populations, au motif de ratissage et d’atteinte à la sûreté nationale. L’APDH s’inquiète des risques d’embrasement du pays et tire la sonnette d’alarme pour éviter la reprise généralisée de combats, et surtout de l’impact sur la réconciliation que les Ivoiriens appellent de tous leurs vœux. L’APDH estime que le pourrissement de cette situation délétère risque de faire vivre à la Côte d’Ivoire des mois à venir plus violents, compromettant du coup le processus de réconciliation. L’APDH rappelle que la réconciliation est la seule porte de sortie définitive de la crise, et pour ce faire, elle nécessite des actions concrètes au-delà des discours et allant dans le sens de l’apaisement. L’APDH estime que ce cycle de violence est surtout lié au sentiment d’impunité dont se prévalent certaines personnes civiles ou en arme, et invite instamment le gouvernement au plus haut niveau à :
-Communiquer utilement et efficacement sur la situation sécuritaire du pays afin de rassurer les populations, se pencher également sur les malaises au sein des forces armées comme source de violence armée ;
- Faire cesser les exactions, les rafles intempestives, les arrestations arbitraires et les représailles sur les populations ;
- Prendre les mesures nécessaires afin d’assurer la sécurisation des personnes et des biens, surtout à la frontière ouest du pays ;
- De réellement mettre à contribution les forces classiques affectées au maintien de l’ordre (Police, Gendarmerie), et de leur fournir le matériel adéquat à cette tâche.
- De reprendre le dialogue politique avec l’opposition, de sorte à aboutir à une plate-forme permanente d’échanges et de concertation, seul gage d’un apaisement véritable;
- D’accélérer le processus de DDR et de lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre
Fait à Abidjan, le 19 Août 2012
Le Bureau exécutif national de l’APDH
Des massacres de Duékoué à la récente attaque du siège de l’ex-parti au pouvoir (FPI), en passant par l’attaque du camp d’Akouédo, du poste frontalier de Pékanhouébly (Toulépleu), d’Agboville, d’Abengourou, de Dabou, le scenario s’apparente malheureusement à des signes avant-coureurs de situations déjà connues. En outre, ces vents de violence recèlent de nombreuses énigmes qui restent encore non élucidées et qui alimentent à tort ou à raison les craintes et les interrogations des Ivoiriens. Qui sont ces fameux commandos armés qui attaquent et comment comprendre l’aisance déconcertante avec laquelle ils parviennent à prendre des positions, à commettre des meurtres, à libérer des détenus et à emporter des armes, alors même que c’est quasi quotidiennement que les autorités se veulent rassurantes sur les dispositifs sécuritaires et la capacité à juguler les attaques ? Qu’est-ce qui justifie que l’Assemblée Nationale, donc le pouvoir législatif, s’occupe directement de la gestion des questions militaires et sécuritaires qui relèvent normalement de l’ordre exécutif ?
- Qu’est-ce qui justifie les rafles généralisées, les représailles et les détentions arbitraires à l’encontre des populations et de certaines personnalités ?
- Comment comprendre que face à la répétition de ces situations, les enquêtes tardent à livrer des résultats situant sans ambages les responsabilités ?
L’attaque de Duékoué
L’attaque du Camp de Déplacés de Nahibly (Duékoué) le 19 Juillet dernier a mis en cause les FRCI, la confrérie de chasseurs Dozo qui ont prêté main forte à certaines populations.
Cette attaque a été le point culminant de toute une série d’actes de violences et de tension communautaire et ethnique qui couvait déjà dans cette zone au moins un mois avant l’attaque. A ce jour, aucune sanction ni de procédure judiciaire n’a abouti, un mois après l’attaque, les populations vivent toujours dans la hantise et la crainte de nouvelles représailles.
Les attaques d’Akouèdo, de Duékoué, de Toulepleu, au regard de leurs dégâts et du nombre de victimes civiles comme militaires, reflètent clairement les effets nocifs de la circulation incontrôlée d’armes légères et de petits calibres (ALPC) à Abidjan et à la frontière ouest, ainsi que la persistance de groupes armés. En outre, cette situation laisse apparaître un malaise au sein de l’armée, certainement lié au retard dans le processus de DDR, à la gestion des ex-combattants, des combattants ‘’déflatés’’ et des laissés pour compte dans la distribution des nouveaux uniformes militaires. Sur ce dernier point, il est encore constant de voir les forces armées arborer différentes tenues militaires, créant la confusion au sein des populations. Enfin, ces attaques donnent lieu à des rafles généralisées, des détentions, des exactions, des extorsions de fonds à l’encontre d’honnêtes citoyens, au motif de ratissage. C’est notamment le cas dans les Communes de Yopougon, de Koumassi et dans les villages avoisinant la localité de Dabou.
L’attaque du quartier général du FPI et du quotidien ‘’Le Temps’’
Cet acte condamnable et inutile de violence à l’encontre de l’opposition politique et de la presse d’opposition est sans conteste lié aux nombreuses accusations de déstabilisation portées contre l’opposition. Cette attaque contre le siège du FPI et du quotidien ‘’Le Temps’’ pourrait traduire une volonté des agresseurs de tuer dans l’œuf les velléités d’expression de la contradiction et de la diversité, gage de la démocratie vraie et de l’Etat de Droit. Cette situation risque de compromettre le dialogue politique déjà en souffrance, et par ricochet la réconciliation nationale.
Position de l’APDH
L’APDH s’indigne de cette succession de violence politique, sociale et militaire que traverse la Côte d’Ivoire depuis bientôt deux mois, et des représailles et autres exactions subies par les populations, au motif de ratissage et d’atteinte à la sûreté nationale. L’APDH s’inquiète des risques d’embrasement du pays et tire la sonnette d’alarme pour éviter la reprise généralisée de combats, et surtout de l’impact sur la réconciliation que les Ivoiriens appellent de tous leurs vœux. L’APDH estime que le pourrissement de cette situation délétère risque de faire vivre à la Côte d’Ivoire des mois à venir plus violents, compromettant du coup le processus de réconciliation. L’APDH rappelle que la réconciliation est la seule porte de sortie définitive de la crise, et pour ce faire, elle nécessite des actions concrètes au-delà des discours et allant dans le sens de l’apaisement. L’APDH estime que ce cycle de violence est surtout lié au sentiment d’impunité dont se prévalent certaines personnes civiles ou en arme, et invite instamment le gouvernement au plus haut niveau à :
-Communiquer utilement et efficacement sur la situation sécuritaire du pays afin de rassurer les populations, se pencher également sur les malaises au sein des forces armées comme source de violence armée ;
- Faire cesser les exactions, les rafles intempestives, les arrestations arbitraires et les représailles sur les populations ;
- Prendre les mesures nécessaires afin d’assurer la sécurisation des personnes et des biens, surtout à la frontière ouest du pays ;
- De réellement mettre à contribution les forces classiques affectées au maintien de l’ordre (Police, Gendarmerie), et de leur fournir le matériel adéquat à cette tâche.
- De reprendre le dialogue politique avec l’opposition, de sorte à aboutir à une plate-forme permanente d’échanges et de concertation, seul gage d’un apaisement véritable;
- D’accélérer le processus de DDR et de lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre
Fait à Abidjan, le 19 Août 2012
Le Bureau exécutif national de l’APDH