Actif sur le terrain politique en Europe, le président de l’Association pour la défense de la démocratie et des libertés - France séjourne aux pays. Dans cet entretien, ce Porte-voix du Rhdp se prononce sur la gouvernance Ouattara. Il propose ses recettes pour l’avènement du parti unifié et pour la réconciliation des Ivoiriens. Diomandé Adama, président de l’Addl-France estime que le Rhdp doit devenir un parti unifié et fort.
Vous étiez sur le front diplomatique pendant la crise post-électorale pour que le verdict des urnes soit respecté. Une année et demie après son installation au palais, quel regard jetez-vous sur la gouvernance du président Ouattara ?
Vu les conditions dans lesquelles le président a eu la plénitude de ses pouvoirs face au refus de Laurent Gbagbo de faire une alternance paisible, il faut dire que les choses n’étaient pas faciles. Une annéeet demie après, je tire mon chapeau au président Ouattara. Quand on regarde la capitale economique, on sent une réelle volonté de changer le pays. Je suis persuadé que le président de la République a la volonté et la détermination de ravailler pour son pays. Il faut que les hommes politiques s’inscrivent dans cette dynamique.
Quelle analyse faite svous des attaques répétées contre les dispositifs militaires et certains commissariats ?
Je pense que beaucoup de militaires n’ont pas encore compris qu’ils portent la tenue pour la nation et par conséquent ne doivent pas se mettre à la disposition des hommes politiques qui les manipulent.
Certains discours de leaders politiques comme Laurent Akoun ne sont pas de nature à favoriser la paix et la cohésion sociale. C’est malheureux pour un intellectuel de la trempe de Laurent Akoun.
Les cadres de l’ancien parti au pouvoir se servent également des populations de l’Ouest pour assouvir leurs desseins inavoués. Ces frères doivent comprendre qu’on peut mener un débat démocratique sans attiser la haine.
Avec tout ce qui se passe, pensez-vous que la réconciliation est possible dans le pays ?
Je suis arrivé en Côte d’Ivoire le jour où il y a eu l’attaque du camp d’Akouédo. Ce qui m’a marqué, c’est que les populations, quelle que soit leur opinion, sont exaspérées des coups de feu. Les Ivoiriens dans leur ensemble ne veulent plus de la guerre dans leur pays. Mais j’ai l’impression que la Cdvr ne suit pas les populations. Il n’y a aucune lisibilité à l’horizon. Nous avons l’impression que la Cdvr navigue à vue. C’est pourquoi le gouvernement doit convoquer des assises de toutes les formations politiques pour jeter les bases d’une réconciliation vraie. Quand la population constatera que les politiques sont favorables à la réconciliation, tout ira comme sur des roulettes. Mais on a l’impression
que, même au sein de l’alliance Rhdp, c’est encore la course aux postes. On oublie l’essentiel qui est de consolider d’abord le pouvoir du président Ouattara.
Pensez-vous que M. Banny a les coudées franches pour conduire les Ivoiriens à la réconciliation?
Je n’aimerais pas porter un jugement de valeur à l’encontre de M. Charles Konan Banny.
Mais je constate simplement qu’il n’y a pas encore d’acte palpable qui a été posé dans le sens de la réconciliation.On a vu des séances de purification. Mais il faut dépasser le cadre des émotions pour poser les vrais problèmes et entrevoir les vraies solutions qui doivent conduire à la réconciliation.
Sur ce point, la population est même en avance sur la Cdvr. Il suffit d’un petit effort au niveau des politiques et puis les Ivoiriens vivront comme ils ont toujours vécu. Et ça, on ne peut pas le réaliser en se confinant dans un bureau et des manifestations folkloriques dans des salons feutrés. Par exemple pour la région de l’Ouest qui continue de payer un lourd tribut de la guerre, le problème n’est pas politique. Donc tout n’est pas politique. A mon avis, la personne qui maitrise mieux le problème ivoirien, c’est le comédien Gbi de Fer qui a bien dressé le problème ivoirien dans un de ses sketch. Malheureusement, l’on a l’impression que la Cdvr n’existe que dans les médias.
Vous avez évoqué la guerre au sein du Rhdp. Pensez-vous que les différents éclats de voix qu’on entend au Pdci et au Mfa sont de nature à favoriser l’avènement d’un parti unifié ?
Je pense que pour l’unité de la famille Rhdp, il faut avoir le courage politique de tourner la
page des ambitions personnelles. Houphouët Boigny a crée le Pdci Rda d’où sont
sorties toutes les autres formations qui constituent le Rhdp. Il faut préserver les acquis de la gestion d’Houphouët Boigny. Je pense que les présidents Bédié et Ouattara qui sont les deux figures emblématiques du Rhdp doivent prendre le taureau par les cornes pour l’avènement du parti unifié.
Ce sont les partis qui constituent aujourd’hui le Rhdp, qui lorsqu’ils étaient sous le seul vocable du Pdci ont fait de ce pays ce qu’il est aujourd’hui. Après l’accession du Rhdp au pouvoir, il y a des éclats de voix parce que certains n’ont pas été nommés ministre, DG ou Pca. Ces gens là ont oublié qu’on s’engage en politique pour un idéal, pour participer à la construction de son pays. Pas pour une ambition individuelle. Bédié, Ouattara et les autres leaders du Rhdp qui viennent tous du Pdci doivent se retrouver et prendre leurs responsabilités pour que le Rhdp devienne un parti fort comme l’Anc en Afrique du Sud pour développer la Côte d’Ivoire dans l’union, la stabilité et la cohésion comme l’a fait Houphouët Boigny. L’avènement de ce parti unifié fort et solide emmènera l’opposition et singulièrement le Fpi à revoir sa position.
Sur le plan social, vous avez dit que beaucoup de choses ont été réalisées par le président Ouattara en seulement une année et demie. Mais quelle analyse faites-vous de certains problèmes sociaux comme le chômage des jeunes et l’augmentation des frais d’inscription à l’université ?
Pour parler des problèmes sociaux, permettez-moi de féliciter Mme Anne Oulotto qui ne fait qu’appliquer la loi. Il faut que dans ce pays, on respecte pour une fois le domaine public.
Il faut que les Ivoiriens adoptent une nouvelle mentalité. C’est une exigence du développement qui ne peut se pas se faire dans le désordre et l’anarchie. Pour ce qui est des frais d’inscription, il faut saluer l’action du gouvernement qui a rénové toutes les universités qui étaient à la réalité devenues des dépotoirs d’idéologies mal inspirées. Rénover les universités, c’est renouveler les mentalités de la jeunesse ivoirienne. Le renouveau de l’école ivoirienne après les deux décennies de descente aux enfers a un coût et aucun savoir n’est donné gratuitement. La personne qui veut acquérir le savoir doit fournir des efforts. C’est la règle dans l’apprentissage. Aucun savoir ne se donne gratuitement.
Même à l’école coranique traditionnelle où on ne débourse aucun rond pour inscrire un enfant. Le maître coranique se fait payer d’une manière ou d’une autre par ses enfants. Dans aucun pays
du monde, l’inscription à l’université est gratuite. C’est en Afrique qu’on se lamente quand on fixe des frais d’inscription. Même pour être apprenti gbaka, on paie les frais de formation à l’auto-école ; et ce n’est pas moins de 150 000 Fcfa. Pourquoi les gens sont scandalisés quand on demande de débourser une somme forfaitaire pour devenir un jour médecin, pilote, journaliste ou un haut cadre dans l’administration. Je pense qu’un chef d’entreprise et un paysan n’ont pas les mêmes pouvoirs d’achat. Et à ce niveau, l’Etat doit créer les conditions de solidarité.
Vous résidez en France. Après ce passage et les attaques répétées, comment voyez-vous l’avenir de votre pays ?
Le président de la République n’a pas encore fait la moitié de son mandat. Mais avec les travaux déjà entrepris, les Ivoiriens sont en train d’oublier les dix années de gabegie des refondateurs. Quand le président Ouattara fait le tour du monde, c’est pour la Côte d’Ivoire. J’ai bon espoir parce que je sais qu’à partir de 2013, la Côte d’Ivoire sera un chantier à ciel ouvert. Et c’est là que la jeunesse de mon pays doit quitter l’éternel assistanat pour prendre ses responsabilités. Je demande aux jeunes d’avoir confiance à Alassane Ouattara. L’avenir s’annonce prometteur.
Interview réalisée par Kra Bernard
Vous étiez sur le front diplomatique pendant la crise post-électorale pour que le verdict des urnes soit respecté. Une année et demie après son installation au palais, quel regard jetez-vous sur la gouvernance du président Ouattara ?
Vu les conditions dans lesquelles le président a eu la plénitude de ses pouvoirs face au refus de Laurent Gbagbo de faire une alternance paisible, il faut dire que les choses n’étaient pas faciles. Une annéeet demie après, je tire mon chapeau au président Ouattara. Quand on regarde la capitale economique, on sent une réelle volonté de changer le pays. Je suis persuadé que le président de la République a la volonté et la détermination de ravailler pour son pays. Il faut que les hommes politiques s’inscrivent dans cette dynamique.
Quelle analyse faite svous des attaques répétées contre les dispositifs militaires et certains commissariats ?
Je pense que beaucoup de militaires n’ont pas encore compris qu’ils portent la tenue pour la nation et par conséquent ne doivent pas se mettre à la disposition des hommes politiques qui les manipulent.
Certains discours de leaders politiques comme Laurent Akoun ne sont pas de nature à favoriser la paix et la cohésion sociale. C’est malheureux pour un intellectuel de la trempe de Laurent Akoun.
Les cadres de l’ancien parti au pouvoir se servent également des populations de l’Ouest pour assouvir leurs desseins inavoués. Ces frères doivent comprendre qu’on peut mener un débat démocratique sans attiser la haine.
Avec tout ce qui se passe, pensez-vous que la réconciliation est possible dans le pays ?
Je suis arrivé en Côte d’Ivoire le jour où il y a eu l’attaque du camp d’Akouédo. Ce qui m’a marqué, c’est que les populations, quelle que soit leur opinion, sont exaspérées des coups de feu. Les Ivoiriens dans leur ensemble ne veulent plus de la guerre dans leur pays. Mais j’ai l’impression que la Cdvr ne suit pas les populations. Il n’y a aucune lisibilité à l’horizon. Nous avons l’impression que la Cdvr navigue à vue. C’est pourquoi le gouvernement doit convoquer des assises de toutes les formations politiques pour jeter les bases d’une réconciliation vraie. Quand la population constatera que les politiques sont favorables à la réconciliation, tout ira comme sur des roulettes. Mais on a l’impression
que, même au sein de l’alliance Rhdp, c’est encore la course aux postes. On oublie l’essentiel qui est de consolider d’abord le pouvoir du président Ouattara.
Pensez-vous que M. Banny a les coudées franches pour conduire les Ivoiriens à la réconciliation?
Je n’aimerais pas porter un jugement de valeur à l’encontre de M. Charles Konan Banny.
Mais je constate simplement qu’il n’y a pas encore d’acte palpable qui a été posé dans le sens de la réconciliation.On a vu des séances de purification. Mais il faut dépasser le cadre des émotions pour poser les vrais problèmes et entrevoir les vraies solutions qui doivent conduire à la réconciliation.
Sur ce point, la population est même en avance sur la Cdvr. Il suffit d’un petit effort au niveau des politiques et puis les Ivoiriens vivront comme ils ont toujours vécu. Et ça, on ne peut pas le réaliser en se confinant dans un bureau et des manifestations folkloriques dans des salons feutrés. Par exemple pour la région de l’Ouest qui continue de payer un lourd tribut de la guerre, le problème n’est pas politique. Donc tout n’est pas politique. A mon avis, la personne qui maitrise mieux le problème ivoirien, c’est le comédien Gbi de Fer qui a bien dressé le problème ivoirien dans un de ses sketch. Malheureusement, l’on a l’impression que la Cdvr n’existe que dans les médias.
Vous avez évoqué la guerre au sein du Rhdp. Pensez-vous que les différents éclats de voix qu’on entend au Pdci et au Mfa sont de nature à favoriser l’avènement d’un parti unifié ?
Je pense que pour l’unité de la famille Rhdp, il faut avoir le courage politique de tourner la
page des ambitions personnelles. Houphouët Boigny a crée le Pdci Rda d’où sont
sorties toutes les autres formations qui constituent le Rhdp. Il faut préserver les acquis de la gestion d’Houphouët Boigny. Je pense que les présidents Bédié et Ouattara qui sont les deux figures emblématiques du Rhdp doivent prendre le taureau par les cornes pour l’avènement du parti unifié.
Ce sont les partis qui constituent aujourd’hui le Rhdp, qui lorsqu’ils étaient sous le seul vocable du Pdci ont fait de ce pays ce qu’il est aujourd’hui. Après l’accession du Rhdp au pouvoir, il y a des éclats de voix parce que certains n’ont pas été nommés ministre, DG ou Pca. Ces gens là ont oublié qu’on s’engage en politique pour un idéal, pour participer à la construction de son pays. Pas pour une ambition individuelle. Bédié, Ouattara et les autres leaders du Rhdp qui viennent tous du Pdci doivent se retrouver et prendre leurs responsabilités pour que le Rhdp devienne un parti fort comme l’Anc en Afrique du Sud pour développer la Côte d’Ivoire dans l’union, la stabilité et la cohésion comme l’a fait Houphouët Boigny. L’avènement de ce parti unifié fort et solide emmènera l’opposition et singulièrement le Fpi à revoir sa position.
Sur le plan social, vous avez dit que beaucoup de choses ont été réalisées par le président Ouattara en seulement une année et demie. Mais quelle analyse faites-vous de certains problèmes sociaux comme le chômage des jeunes et l’augmentation des frais d’inscription à l’université ?
Pour parler des problèmes sociaux, permettez-moi de féliciter Mme Anne Oulotto qui ne fait qu’appliquer la loi. Il faut que dans ce pays, on respecte pour une fois le domaine public.
Il faut que les Ivoiriens adoptent une nouvelle mentalité. C’est une exigence du développement qui ne peut se pas se faire dans le désordre et l’anarchie. Pour ce qui est des frais d’inscription, il faut saluer l’action du gouvernement qui a rénové toutes les universités qui étaient à la réalité devenues des dépotoirs d’idéologies mal inspirées. Rénover les universités, c’est renouveler les mentalités de la jeunesse ivoirienne. Le renouveau de l’école ivoirienne après les deux décennies de descente aux enfers a un coût et aucun savoir n’est donné gratuitement. La personne qui veut acquérir le savoir doit fournir des efforts. C’est la règle dans l’apprentissage. Aucun savoir ne se donne gratuitement.
Même à l’école coranique traditionnelle où on ne débourse aucun rond pour inscrire un enfant. Le maître coranique se fait payer d’une manière ou d’une autre par ses enfants. Dans aucun pays
du monde, l’inscription à l’université est gratuite. C’est en Afrique qu’on se lamente quand on fixe des frais d’inscription. Même pour être apprenti gbaka, on paie les frais de formation à l’auto-école ; et ce n’est pas moins de 150 000 Fcfa. Pourquoi les gens sont scandalisés quand on demande de débourser une somme forfaitaire pour devenir un jour médecin, pilote, journaliste ou un haut cadre dans l’administration. Je pense qu’un chef d’entreprise et un paysan n’ont pas les mêmes pouvoirs d’achat. Et à ce niveau, l’Etat doit créer les conditions de solidarité.
Vous résidez en France. Après ce passage et les attaques répétées, comment voyez-vous l’avenir de votre pays ?
Le président de la République n’a pas encore fait la moitié de son mandat. Mais avec les travaux déjà entrepris, les Ivoiriens sont en train d’oublier les dix années de gabegie des refondateurs. Quand le président Ouattara fait le tour du monde, c’est pour la Côte d’Ivoire. J’ai bon espoir parce que je sais qu’à partir de 2013, la Côte d’Ivoire sera un chantier à ciel ouvert. Et c’est là que la jeunesse de mon pays doit quitter l’éternel assistanat pour prendre ses responsabilités. Je demande aux jeunes d’avoir confiance à Alassane Ouattara. L’avenir s’annonce prometteur.
Interview réalisée par Kra Bernard