Le FPI a encore parlé hier après le transfert du ministre Alphonse Douaty à la MACA. Et comme à son habitude, l’ancien parti au pouvoir a reproché au chef de l’Etat d’être à l’origine du regain de tension qui secoue en ce moment la Côte d’Ivoire. Par la voix de son secrétaire général, Laurent Akoun, le parti de Laurent Gbagbo accuse le président Alassane Ouattara d’entretenir « une atmosphère de terreur ». Laurent Akoun, au cours de la conférence de presse qu’il a animée, est même allé plus loin. Pour lui, le président Ouattara est dans « une dérive totalitaire » et il le tient pour responsable des attaques du siège du FPI et de celui du journal « Le Temps ». Le dire est vraiment faire preuve d’inconséquence et d’irresponsabilité. Depuis son accession au pouvoir, le président Ouattara a toujours prôné la paix et la réconciliation nationale. Après avoir mis le pays à feu et à sang et causé la mort de plusieurs milliers de personnes, les dirigeants actuels du FPI parlent aujourd’hui, parce que celui qui dirige actuellement la Côte d’Ivoire a demandé aux victimes et parents des victimes de ne pas se venger. Au nom de la réconciliation nationale. En retour, que reçoit son gouvernement ? De l’arrogance, du mépris, de la violence verbale, laquelle s’est muée ces derniers temps en des attaques armées contre la Côte d’Ivoire. Avec à la clé plusieurs dizaines de tués dans les rangs des soldats de la République et au sein de la population civile. Au cours de ces attaques, il y a eu des arrestations du côté des assaillants. Ces derniers ont cité des personnalités telles que le ministre Douaty comme étant leurs contacts et leurs pourvoyeurs de fonds. Suite à un aller-retour plus que douteux à Agboville où il y a également eu une attaque, l’ancien ministre de Laurent Gbagbo est arrêté et conduit à la DST. Sa fille se fâchée et décide d’aller semer le trouble avec des amis devant le siège des renseignements généraux de Côte d’Ivoire. Ils se font prendre. Dans le cadre de la procédure, ils sont écroués à la MACA en attendant leur procès. D’où vient-il que le FPI parle de terreur ? C’est peut-être le vœu caché de ce parti revanchard. Mais, en réalité, il n’existe aucune terreur. Encore moins de dérive totalitaire dans tout ce qui se passe en ce moment comme le prétend Laurent Akoun et ses camarades. Car, jusqu’à preuve du contraire, les différentes arrestations se passent dans un cadre légal, conforme à la loi comme l’exige un Etat de droit. Ceux qui entretiennent « une atmosphère de terreur » sont les miliciens et mercenaires qui s’amusent à attaquer les positions des FRCI et leurs commanditaires. Les vrais terroristes, il faut les rechercher de ce côté. Le gouvernement Ouattara et le peuple de Côte d’Ivoire qui sont dans cette affaire les vraies victimes essayent de se protéger en portant la réplique à ses adeptes du terrorisme. Mais dans un cadre strictement légal. Quand au reste, c’est trop facile de tenir pour responsable le gouvernement quand on n’a pas de preuves pour étayer son argumentaire. Sur quoi s’appuie Laurent Akoun pour dire que le gouvernement Ouattara est responsable de l’attaque du QG du FPI et du siège du quotidien « Le Temps » ? Peut-il fournir la moindre preuve pour étayer ses allégations ? Sans doute non. Car dans un climat d’insécurité où le FPI ne fait rien pour apaiser les esprits et les cœurs, il peut être parfois difficile pour l’Etat – qui fait d’ailleurs de son mieux – d’assurer la sécurité de tous. Il appartient donc aux pontes du parti à la rose d’arrêter de souffler sur les braises incandescentes de la division et de la haine s’ils ne veulent pas être mordus par les flammes de la violence. Ouattara qui a tout intérêt à ce que le pays de Félix Houphouët-Boigny avance, ne peut pas entretenir la terreur. Au contraire. C’est la raison pour laquelle, depuis son accession au pouvoir, il ne fait que multiplier les gages de bonne volonté à l’endroit du FPI et de ses dirigeants (appel à entrer au gouvernement, à participer aux législatives, invitation au dialogue républicain, etc.). Mais le vrai problème, c’est que ce parti veut d’une réconciliation nationale à ses conditions. C’est-à-dire, à celles qui réussiraient la prouesse d’inverser les postures en faisant du bourreau, la victime, et vice versa. Et pour atteindre cet objectif, le parti de Laurent Gbagbo est prêt à tout. Mais il oublie une chose. Quand on crache en l’air, il faut s’attendre à recevoir des gouttes sur le nez.
Jean-Claude Coulibaly
Jean-Claude Coulibaly