Par l’ordonnance n° 2011-167, le président Ouattara a mis en place la Commission Dialogue-Vérité- Réconciliation (Cdvr) présidée par Charles Konan Banny, le 13 juillet 2011. En acceptant cette mission, le président prenait ainsi l’engagement de réconcilier les Ivoiriens. Mais plusieurs facteurs bloquent la Commission. Le deuil national et la purification du pays, après la crise post-électorale, le 17 mars, à Abidjan, n’ont pas fait fléchir les Ivoiriens. Et pourtant, Banny s’est mis à genoux pour les inviter au pardon. Un mois et demi plus tard, soit le 25 avril, un commando attaquait le village de Sakré, près de la frontière avec le Liberia. Une attaque qui a occasionné la mort de sept personnes et fait de nombreux déplacés. La communauté nationale et internationale ont été particulièrement ébranlées par ces tueries qui ont causé des morts de trop. Le saccage du camp de réfugiés de Nahibli, et les attaques du camp d’Akouedo du commissariat à Yopougon, de Touleupleu et de Dabou durant ce mois d’août sont autant de signes qui montrent que la fracture sociale est encore profonde et qu’il y a encore beaucoup de travail à faire au niveau de la Cdvr. Ces attaques, ont révélé le désamour entre ex FDS et FRCI. C’est un secret de polichinelle. Les relations entre ces deux entités ne sont pas saines. Et cela constitue un sérieux handicap dans le processus de normalisation du pays qui est un préalable à la réconciliation.
MARIE PAULE KOFFI
MARIE PAULE KOFFI