55,07% au Cepe, 25,27 au Bac et 17,03 au Bepc. Ce sont les taux d’amission qui ont sanctionné les différents examens scolaires en Côte d’Ivoire, au terme de l’année académique qui vient de s’achever. Le taux général de réussite se situe à 32,45%, un chiffre bien loin de la moyenne, mais qui dans le fond reflète le niveau réel de l’école ivoirienne. Et comme il fallait s’y attendre, la question-rhétorique, celle qui fâche en même temps qu’elle dévoile un problème de conscience, n’a pas tardé à se poser avec sévérité : à qui la faute des récurrents échecs aux examens scolaires ? Vouloir tout de suite trouver un responsable ou des coupables à cette situation qui devient au fil des années un effet de mode en Côte d’Ivoire, c’est rechercher une aiguille dans une botte de foin. Pour évacuer la charge émotionnelle dégagée par les insuccès, les experts mettent à l’index tous ceux qui interviennent dans le système éducatif sans exclusif. Pour nombre d’entre eux l’échec scolaire ne saurait être le fait des seuls élèves et de leurs parents ou du système uniquement.
Mais il relève de la responsabilité de tous les acteurs de l’éducation nationale. Cependant, ils admettent que les responsabilités, parce que variant d’un acteur à un autre selon son domaine de compétence ne sont donc pas équitablement partagées. De toute évidence, les échecs scolaires s’apparentent à un fléau dont aucun pays ne peut se targuer de détenir la formule éradicatrice, même s’il y en a qui sont parvenus au terme de longues années de recherches à accroître sensiblement leur taux de réussite scolaire. En Côte d’Ivoire, il a été constaté que depuis que ce pays connaît des troubles sociopolitiques, le taux global de réussite aux examens scolaires n’a jamais dépassé les 40%. Cela peut, à certains égards, s’expliquer par le fait que tous les foyers aujourd’hui ou presque sont en proie à des difficultés d’ordre socio-économique. Etudier correctement n’est pas une sinécure pour les enfants. Ils n’apprennent plus car ils n’en éprouvent pas le besoin, puisque n’ayant pas de sens pour eux et pour leurs parents. Les raisons socio-économiques défavorables sont très prégnantes. Mais il serait superficiel, voire léger, de justifier les échecs scolaires par ces seules raisons d’autant que de nombreux enfants issus de milieux socialement riches ont eux aussi échoué. Dès lors, les regards se tournent vers les enseignants loin d’être exempts de reproches. Car comment expliquer qu’au cours d’une année un élève ait par exemple une moyenne de 14 en français et 04 en mathématiques quand, l’année suivante, avec d’autres enseignants, il a de bons résultats en mathématiques et plus du tout en français ? Il apparaît donc nécessaire de mesurer avec précision l’impact des enseignants et de la relation qu’ils entretiennent avec les élèves. On sait la part de dévouement et de professionnalisme de beaucoup d’enseignants, particulièrement dans les zones difficiles. Mais tous ne sont pas ainsi.
Que faire alors ? Ne serait-il pas préférable de prendre le taureau par les cornes, non pas pour faire une adaptation, mais bien plus pour procéder à une refondation du système scolaire ? Autrement dit, ne faut-il pas repenser l’ensemble du système scolaire ? Nous sommes d’avis avec ceux qui pensent qu’il le faut. A travers cette option, ce sera, à n’en point douter, une autre culture de l’enseignement qui sera instituée. Ainsi, ce qui sera fait désormais à l’école sera forcément porteur de sens. Loin d’une formule magique, la refondation du système scolaire, pourrait de notre point de vue donner un nouvel élan à l’école ivoirienne. Cependant, les autorités doivent éviter de donner le sentiment qu’elles ont joué pleinement leur rôle pendant l’année scolaire et qu’il revient aux parents et aux élèves de jouer les leurs lorsqu’intervient la période des examens. Pédagogiquement, elles doivent aider à maintenir les consciences en éveil depuis le premier jour de la rentrée jusqu’à la dernière épreuve des examens. Jean Jacques Rousseau ne disait-il pas que «la conscience est la voix de l’âme, les passions sont la voix du corps. La conscience ne trompe jamais, elle est le vrai guide de l’homme ; elle est à l’âme ce que l’instinct est au corps ; qui la suit obéit à la nature et ne craint point de s’égarer ? ». C’est vrai que l’échec à un examen n’est pas systématiquement l’échec scolaire qui fondamentalement est une notion complexe car elle est au confluent de plusieurs disciplines (sociologie, psychologie, pédagogie, etc.) et pôles d'intérêt (politique, économique, etc), mais engager la lutte contre les échecs aux examens, contribuera forcément à réduire le taux des échecs scolaires de plus en plus croissant et par ricochet les taux de chômage et de banditisme. Il ne faut pas perdre de vue que la crise ivoirienne a été en grande partie animée par des jeunes gens désœuvrés, sortis des systèmes scolaires sans qualification ni diplôme, pour qui l’avenir semblait totalement bouché. Les nombreux supplétifs qui donnent aujourd’hui du fil à retordre aux autorités ivoiriennes sont, en partie, la conséquence du taux particulièrement élevé des échecs scolaires ces dernières années. Combien seront-ils encore, cette année, à abandonner les classes non pas pour entrer dans la vie active à travers une carrière prometteuse, mais pour animer la pègre ivoirienne ? Au regard du taux global d’échec (près de 70%), nous sommes obligé de croire qu’ils seront nombreux. Parce qu’ils n’ont pas le choix. Malheureusement !
COULIBALY Vamara
Mais il relève de la responsabilité de tous les acteurs de l’éducation nationale. Cependant, ils admettent que les responsabilités, parce que variant d’un acteur à un autre selon son domaine de compétence ne sont donc pas équitablement partagées. De toute évidence, les échecs scolaires s’apparentent à un fléau dont aucun pays ne peut se targuer de détenir la formule éradicatrice, même s’il y en a qui sont parvenus au terme de longues années de recherches à accroître sensiblement leur taux de réussite scolaire. En Côte d’Ivoire, il a été constaté que depuis que ce pays connaît des troubles sociopolitiques, le taux global de réussite aux examens scolaires n’a jamais dépassé les 40%. Cela peut, à certains égards, s’expliquer par le fait que tous les foyers aujourd’hui ou presque sont en proie à des difficultés d’ordre socio-économique. Etudier correctement n’est pas une sinécure pour les enfants. Ils n’apprennent plus car ils n’en éprouvent pas le besoin, puisque n’ayant pas de sens pour eux et pour leurs parents. Les raisons socio-économiques défavorables sont très prégnantes. Mais il serait superficiel, voire léger, de justifier les échecs scolaires par ces seules raisons d’autant que de nombreux enfants issus de milieux socialement riches ont eux aussi échoué. Dès lors, les regards se tournent vers les enseignants loin d’être exempts de reproches. Car comment expliquer qu’au cours d’une année un élève ait par exemple une moyenne de 14 en français et 04 en mathématiques quand, l’année suivante, avec d’autres enseignants, il a de bons résultats en mathématiques et plus du tout en français ? Il apparaît donc nécessaire de mesurer avec précision l’impact des enseignants et de la relation qu’ils entretiennent avec les élèves. On sait la part de dévouement et de professionnalisme de beaucoup d’enseignants, particulièrement dans les zones difficiles. Mais tous ne sont pas ainsi.
Que faire alors ? Ne serait-il pas préférable de prendre le taureau par les cornes, non pas pour faire une adaptation, mais bien plus pour procéder à une refondation du système scolaire ? Autrement dit, ne faut-il pas repenser l’ensemble du système scolaire ? Nous sommes d’avis avec ceux qui pensent qu’il le faut. A travers cette option, ce sera, à n’en point douter, une autre culture de l’enseignement qui sera instituée. Ainsi, ce qui sera fait désormais à l’école sera forcément porteur de sens. Loin d’une formule magique, la refondation du système scolaire, pourrait de notre point de vue donner un nouvel élan à l’école ivoirienne. Cependant, les autorités doivent éviter de donner le sentiment qu’elles ont joué pleinement leur rôle pendant l’année scolaire et qu’il revient aux parents et aux élèves de jouer les leurs lorsqu’intervient la période des examens. Pédagogiquement, elles doivent aider à maintenir les consciences en éveil depuis le premier jour de la rentrée jusqu’à la dernière épreuve des examens. Jean Jacques Rousseau ne disait-il pas que «la conscience est la voix de l’âme, les passions sont la voix du corps. La conscience ne trompe jamais, elle est le vrai guide de l’homme ; elle est à l’âme ce que l’instinct est au corps ; qui la suit obéit à la nature et ne craint point de s’égarer ? ». C’est vrai que l’échec à un examen n’est pas systématiquement l’échec scolaire qui fondamentalement est une notion complexe car elle est au confluent de plusieurs disciplines (sociologie, psychologie, pédagogie, etc.) et pôles d'intérêt (politique, économique, etc), mais engager la lutte contre les échecs aux examens, contribuera forcément à réduire le taux des échecs scolaires de plus en plus croissant et par ricochet les taux de chômage et de banditisme. Il ne faut pas perdre de vue que la crise ivoirienne a été en grande partie animée par des jeunes gens désœuvrés, sortis des systèmes scolaires sans qualification ni diplôme, pour qui l’avenir semblait totalement bouché. Les nombreux supplétifs qui donnent aujourd’hui du fil à retordre aux autorités ivoiriennes sont, en partie, la conséquence du taux particulièrement élevé des échecs scolaires ces dernières années. Combien seront-ils encore, cette année, à abandonner les classes non pas pour entrer dans la vie active à travers une carrière prometteuse, mais pour animer la pègre ivoirienne ? Au regard du taux global d’échec (près de 70%), nous sommes obligé de croire qu’ils seront nombreux. Parce qu’ils n’ont pas le choix. Malheureusement !
COULIBALY Vamara