Ingénieur, déléguée départementale Pdci à Korhogo, Coulibaly Sita parle de ses ambitions pour la cité du Poro. Elle ne manque pas de jeter un regard critique sur la situation qui prévaut au Pdci Rda, son parti politique.
Bonjour Mme la déléguée, vous êtes permanemment sur le terrain à Korhogo. Quel est l’état des lieux depuis les législatives passées dans votre zone ?
Nous avons dit qu’il fallait faire l’état des lieux après les élections législatives. Aujourd’hui, que pouvons-nous dire des militants ? Sont-ils démobilisés, sont-ils dans le même élan de vouloir gagner le pouvoir ? Nous pensons humblement que nous devons travailler davantage avec le soutien du président Alassane Ouattara.
Que voulez-vous dire concrètement ?
Je voudrais dire qu’il ne faut pas que l’on oublie le rôle que le Pdci a joué pour que le parti frère, le Rdr, soit aujourd’hui au pouvoir. Je pense humblement que nos frères du Rdr ne doivent pas gouverner seuls. Sinon nous serons la risée des gens que nous appelons les gens de Lmp. Il ne faut pas que nos seuls intérêts à nos yeux nous empêchent de travailler pour nos villages.
Jusqu’ à présent, nous ne vous suivons pas très bien… ?
Korhogo est une grande ville d’au moins 75 000 inscrits pour le vote. Et nous pouvons dire que ceux qui ne votent pas, qui ont l’âge compris entre 0 et 18 ans, en plus des étrangers qui sont avec nous, nous pensons que nous valons aujourd’hui 100 000 habitants. Pour cela, je suis convaincue que les gouvernants pouvaient penser à au moins subdiviser Korhogo en communes, ne serait-ce que deux communes pour que le développement de proximité aille vers les populations. Une seule personne ne peut pas aujourd’hui apporter le bonheur à la population. Je voudrais donc solliciter les décideurs de réfléchir et de voir comment faire en sorte que Korhogo soit vraiment encadrée d’une manière efficace pour que la proximité soit de mise.
Mme la déléguée, votre observation n’arrive-t-elle pas trop tard ?
Je ne pense pas. En Côte d’Ivoire, tous les changements sont possibles. Le Président Alassane Ouattara, s’il regarde et je sais que c’est un homme de dossiers, je sais que quand nous lui envoyons des courriers, il les reçoit, donc je pense que s’il est au parfum du dossier, il mettra les personnes idoines pour essayer de travailler sur ce dossier pour comprendre l’intérêt et l’opportunité de scinder de Korhogo au moins en deux ou trois communes.
Pensez-vous que votre idée aura une oreille attentive auprès de vos autres frères de Korhogo qui militent dans d’autres partis politiques, notamment le Rdr ? Sont-ils d’accord pour les deux ou trois communes ?
Je pense qu’ils ne sont pas d’accord, sinon on aurait vu la réaction par ailleurs. Si je suis seule aujourd’hui à le demander, c’est parce que tout le monde n’est pas partant. Mais, on ne peut pas être des leaders sans avoir une part de pouvoir. Ça aussi, c’est une honnêteté de le dire. Nous avons la chance de connaitre des gens à l’étranger qui pourront nous aider à développer Korhogo. Je suis convaincue qu’il vaut mieux qu’on subdivise Korhogo pour que les décideurs soient plus prêts des populations.
Vous menez beaucoup d’activités à Korhogo. Peut-on savoir la nature de ces différentes actions sur le terrain ?
Premièrement, l’encadrement des militants du Pdci-Rda. Etant membre du bureau politique et étant à ce niveau de décision, je pense que je me dois de les encadrer, leur apporter les conclusions de tout ce que nous avons décidé au niveau du bureau politique. Et par ailleurs, rappeler la décision du bureau politique qui dit que les femmes ont droit à 30% sur les listes politiques. Je pense que c’est une grande avancée. Après l’encadrement des militants, je me retrouve avec la société civile qui a une structure d’Ong qui travaille sur le Conseil de l’entente. A ce niveau, eux, ils ont souhaité avec la « Fondation Yéti » que je dirige, nous soutenir pour que nous puissions apporter le développement à nos parents, la formation qui est la base du développement. En février 2012, j’ai fait l’état des lieux, l’évaluation de tout ce que j’ai fait depuis 1995. Entre autres, la formation de 1000 femmes sur le vivrier, le maraicher, l’augmentation de la production du beurre de karité d’une manière plus experte avec l’utilisation de machines. Nous avons aussi formé les femmes du quartier Sinistré à faire du savon. Nous avons aussi appris la commercialisation à un autre groupe à Ahoussabougou, à Soba. Sans oublier la comptabilité simplifiée. A Dohokaha, nous avons aidé nos femmes à faire la culture du riz et de maraichers. A Kapélé, elles font le vivrier. A Kobadara, elles font le beurre de karité. Pour vous dire que nous avons une main mise pour apporter le bonheur à nos populations sans savoir de quel parti, elles sont. Car je suis convaincue que je n’ai pas le droit de laisser mes parents dans la pauvreté. Parce ce que demain, le bilan va être fait.
Quel est votre jugement sur tout ce qui arrive en ce moment à la Côte d’Ivoire, notamment avec ces attaques qui ont encore endeuillé la nation ?
J’ai souvent dit que les gens sont jaloux de la Côte d’Ivoire. Nous-mêmes, populations de Côte d’Ivoire, nous n’avons pas compris que nous sommes importants sur l’échiquier sous régional. Si je vous parle de Conseil de l’Entente, c’est quelque chose qui a été créé depuis 1959. Mais malgré cela, nous sommes restés la locomotive du développement. Les attaques, ce ne sont pas contre un parti. C’est contre la Côte d’Ivoire. Je souhaite que ceux, qui sont à la base de ça, comprennent que c’est contre leurs frères qu’ils agissent. On peut s’asseoir et dialoguer. Le Président Alassane pouvait dire qu’il a autre chose à faire que de penser à la réconciliation. On ne peut pas faire la réconciliation d’un côté, parce que nous nous disons qu’on n’a pas de problème avec quelqu’un. Je pense que les Ivoiriens doivent se tolérer chacun avec sa différence et aller de l’avant, sinon nous serons la risée du monde.
Un congrès du Pdci est imminent. Il y a beaucoup de bruits par rapport à la tenue de ce congrès. Quelle est votre position sur la question ?
Je n’ai pas de position parce que je vous ai dit que l’entente, c’est la solution à toute chose. Je dis que les jeunes sont pressés et ils n’ont pas le droit de pourfendre nos aînés. Parce qu’il y a toujours eu la hiérarchie. Quand on vous dit union-discipline-travail, je pense que c’est nous qui l’avons accepté sous notre drapeau pour en faire la devise de notre pays. Aujourd’hui, qui fait le ciment au Pdci ? Qu’on nous le montre. Aujourd’hui, c’est le président Bédié seul qui fait le ciment parce qu’il écoute beaucoup. Si on ne l’avait pas, il fallait le créer. Si Bédié n’était pas au Golf, on ne serait pas là où nous sommes aujourd’hui. Il est donc une personne morale que nous ne devons pas occulter, que nous ne devons pas mettre à la rue comme s’il n’avait rien fait. Il y a beaucoup d’éléments qu’on peut apporter pour dire qu’il fait partie de ceux qui ont voulu que la Côte d’Ivoire soit développée. Quand on parle de Borotoukoro, avec la fabrication du sucre. Bref, il y a beaucoup d’autres choses dont de nombreux jeunes ne savent pas l’existence mais que Bédié a faites. Je voudrais que les jeunes mettent beaucoup d’eau dans leur vin. Dans une famille, il n’y a jamais eu la cohésion totale, il y a des divergences.
Mais il faut garder la sagesse. Ce que les parents assis voient, nous debout, nous ne voyons pas. Il faut qu’on se dise que quand tu es devant, quand tu es chef, pour toutes les erreurs, c’est pour toi qu’on voit. Mais nous tous, nous en faisons autant que nous sommes. Que ceux, qui sont autour du président Bédié, puissent lui dire de ne pas en tenir compte et qu’il continue sur la trajectoire qu’il a tracée pour la Côte d’Ivoire pour que les Ivoiriens sortent de cette misère que nous avons connue et qui est la guerre qui a failli nous emporter tous. Je demande que les jeunes mettent de l’eau dans leur vin, qu’ils posent leurs problèmes sans toutefois s’adresser à vous les journalistes parce que quand tu ne laves pas le linge sale en famille, c’est la rue qui va se moquer de toi. Que les gens cessent de raconter beaucoup de choses dans les journaux pour ameuter ou pour faire vendre les journaux. Vraiment, il n’y a pas le feu en la demeure.
Interview réalisée par DS
Bonjour Mme la déléguée, vous êtes permanemment sur le terrain à Korhogo. Quel est l’état des lieux depuis les législatives passées dans votre zone ?
Nous avons dit qu’il fallait faire l’état des lieux après les élections législatives. Aujourd’hui, que pouvons-nous dire des militants ? Sont-ils démobilisés, sont-ils dans le même élan de vouloir gagner le pouvoir ? Nous pensons humblement que nous devons travailler davantage avec le soutien du président Alassane Ouattara.
Que voulez-vous dire concrètement ?
Je voudrais dire qu’il ne faut pas que l’on oublie le rôle que le Pdci a joué pour que le parti frère, le Rdr, soit aujourd’hui au pouvoir. Je pense humblement que nos frères du Rdr ne doivent pas gouverner seuls. Sinon nous serons la risée des gens que nous appelons les gens de Lmp. Il ne faut pas que nos seuls intérêts à nos yeux nous empêchent de travailler pour nos villages.
Jusqu’ à présent, nous ne vous suivons pas très bien… ?
Korhogo est une grande ville d’au moins 75 000 inscrits pour le vote. Et nous pouvons dire que ceux qui ne votent pas, qui ont l’âge compris entre 0 et 18 ans, en plus des étrangers qui sont avec nous, nous pensons que nous valons aujourd’hui 100 000 habitants. Pour cela, je suis convaincue que les gouvernants pouvaient penser à au moins subdiviser Korhogo en communes, ne serait-ce que deux communes pour que le développement de proximité aille vers les populations. Une seule personne ne peut pas aujourd’hui apporter le bonheur à la population. Je voudrais donc solliciter les décideurs de réfléchir et de voir comment faire en sorte que Korhogo soit vraiment encadrée d’une manière efficace pour que la proximité soit de mise.
Mme la déléguée, votre observation n’arrive-t-elle pas trop tard ?
Je ne pense pas. En Côte d’Ivoire, tous les changements sont possibles. Le Président Alassane Ouattara, s’il regarde et je sais que c’est un homme de dossiers, je sais que quand nous lui envoyons des courriers, il les reçoit, donc je pense que s’il est au parfum du dossier, il mettra les personnes idoines pour essayer de travailler sur ce dossier pour comprendre l’intérêt et l’opportunité de scinder de Korhogo au moins en deux ou trois communes.
Pensez-vous que votre idée aura une oreille attentive auprès de vos autres frères de Korhogo qui militent dans d’autres partis politiques, notamment le Rdr ? Sont-ils d’accord pour les deux ou trois communes ?
Je pense qu’ils ne sont pas d’accord, sinon on aurait vu la réaction par ailleurs. Si je suis seule aujourd’hui à le demander, c’est parce que tout le monde n’est pas partant. Mais, on ne peut pas être des leaders sans avoir une part de pouvoir. Ça aussi, c’est une honnêteté de le dire. Nous avons la chance de connaitre des gens à l’étranger qui pourront nous aider à développer Korhogo. Je suis convaincue qu’il vaut mieux qu’on subdivise Korhogo pour que les décideurs soient plus prêts des populations.
Vous menez beaucoup d’activités à Korhogo. Peut-on savoir la nature de ces différentes actions sur le terrain ?
Premièrement, l’encadrement des militants du Pdci-Rda. Etant membre du bureau politique et étant à ce niveau de décision, je pense que je me dois de les encadrer, leur apporter les conclusions de tout ce que nous avons décidé au niveau du bureau politique. Et par ailleurs, rappeler la décision du bureau politique qui dit que les femmes ont droit à 30% sur les listes politiques. Je pense que c’est une grande avancée. Après l’encadrement des militants, je me retrouve avec la société civile qui a une structure d’Ong qui travaille sur le Conseil de l’entente. A ce niveau, eux, ils ont souhaité avec la « Fondation Yéti » que je dirige, nous soutenir pour que nous puissions apporter le développement à nos parents, la formation qui est la base du développement. En février 2012, j’ai fait l’état des lieux, l’évaluation de tout ce que j’ai fait depuis 1995. Entre autres, la formation de 1000 femmes sur le vivrier, le maraicher, l’augmentation de la production du beurre de karité d’une manière plus experte avec l’utilisation de machines. Nous avons aussi formé les femmes du quartier Sinistré à faire du savon. Nous avons aussi appris la commercialisation à un autre groupe à Ahoussabougou, à Soba. Sans oublier la comptabilité simplifiée. A Dohokaha, nous avons aidé nos femmes à faire la culture du riz et de maraichers. A Kapélé, elles font le vivrier. A Kobadara, elles font le beurre de karité. Pour vous dire que nous avons une main mise pour apporter le bonheur à nos populations sans savoir de quel parti, elles sont. Car je suis convaincue que je n’ai pas le droit de laisser mes parents dans la pauvreté. Parce ce que demain, le bilan va être fait.
Quel est votre jugement sur tout ce qui arrive en ce moment à la Côte d’Ivoire, notamment avec ces attaques qui ont encore endeuillé la nation ?
J’ai souvent dit que les gens sont jaloux de la Côte d’Ivoire. Nous-mêmes, populations de Côte d’Ivoire, nous n’avons pas compris que nous sommes importants sur l’échiquier sous régional. Si je vous parle de Conseil de l’Entente, c’est quelque chose qui a été créé depuis 1959. Mais malgré cela, nous sommes restés la locomotive du développement. Les attaques, ce ne sont pas contre un parti. C’est contre la Côte d’Ivoire. Je souhaite que ceux, qui sont à la base de ça, comprennent que c’est contre leurs frères qu’ils agissent. On peut s’asseoir et dialoguer. Le Président Alassane pouvait dire qu’il a autre chose à faire que de penser à la réconciliation. On ne peut pas faire la réconciliation d’un côté, parce que nous nous disons qu’on n’a pas de problème avec quelqu’un. Je pense que les Ivoiriens doivent se tolérer chacun avec sa différence et aller de l’avant, sinon nous serons la risée du monde.
Un congrès du Pdci est imminent. Il y a beaucoup de bruits par rapport à la tenue de ce congrès. Quelle est votre position sur la question ?
Je n’ai pas de position parce que je vous ai dit que l’entente, c’est la solution à toute chose. Je dis que les jeunes sont pressés et ils n’ont pas le droit de pourfendre nos aînés. Parce qu’il y a toujours eu la hiérarchie. Quand on vous dit union-discipline-travail, je pense que c’est nous qui l’avons accepté sous notre drapeau pour en faire la devise de notre pays. Aujourd’hui, qui fait le ciment au Pdci ? Qu’on nous le montre. Aujourd’hui, c’est le président Bédié seul qui fait le ciment parce qu’il écoute beaucoup. Si on ne l’avait pas, il fallait le créer. Si Bédié n’était pas au Golf, on ne serait pas là où nous sommes aujourd’hui. Il est donc une personne morale que nous ne devons pas occulter, que nous ne devons pas mettre à la rue comme s’il n’avait rien fait. Il y a beaucoup d’éléments qu’on peut apporter pour dire qu’il fait partie de ceux qui ont voulu que la Côte d’Ivoire soit développée. Quand on parle de Borotoukoro, avec la fabrication du sucre. Bref, il y a beaucoup d’autres choses dont de nombreux jeunes ne savent pas l’existence mais que Bédié a faites. Je voudrais que les jeunes mettent beaucoup d’eau dans leur vin. Dans une famille, il n’y a jamais eu la cohésion totale, il y a des divergences.
Mais il faut garder la sagesse. Ce que les parents assis voient, nous debout, nous ne voyons pas. Il faut qu’on se dise que quand tu es devant, quand tu es chef, pour toutes les erreurs, c’est pour toi qu’on voit. Mais nous tous, nous en faisons autant que nous sommes. Que ceux, qui sont autour du président Bédié, puissent lui dire de ne pas en tenir compte et qu’il continue sur la trajectoire qu’il a tracée pour la Côte d’Ivoire pour que les Ivoiriens sortent de cette misère que nous avons connue et qui est la guerre qui a failli nous emporter tous. Je demande que les jeunes mettent de l’eau dans leur vin, qu’ils posent leurs problèmes sans toutefois s’adresser à vous les journalistes parce que quand tu ne laves pas le linge sale en famille, c’est la rue qui va se moquer de toi. Que les gens cessent de raconter beaucoup de choses dans les journaux pour ameuter ou pour faire vendre les journaux. Vraiment, il n’y a pas le feu en la demeure.
Interview réalisée par DS