Le siège du parti sexagénaire dans la capitale politique de la Côte d’Ivoire a piètre allure. La maison du Pdci dans cette cité a vraiment perdu son lustre d’antan. Si rien n’est fait d’ici peu, l’on ne parlera désormais de ce bâtiment qu’au passé.
Il était 10h35 ce mercredi 29 Août 2012, lorsque le secrétaire général du Pdci, Pr Alphonse Djedje Mady foule le périmètre de ce joyaux architectural en compagnie de Monsieur Yaoura Konan représentant le délégué départemental Kouacou Gnrangbé Jean. La visite est guidée par le secrétaire permanent de la délégation départementale Pdci de Yamoussoukro M. Kouadio Paul. Une fois sur le parvis, le constat est amère pour l’émissaire du président Bédié et sa délégation. L’entrée principale presque inaccessible. La devanture du bâtiment principal fortement dominée par la broussaille, laissait croire à une forêt classée dont l’accès est strictement interdit. Implantée au milieu d'un parc de dix-huit hectares, sur une colline d'où la vue s'étend sur une grande partie de Yamoussoukro, la Maison du Parti de la ville d’Houphouët est fortement dégradée. Les pavages ont foutu le camp ou du moins volés. Les portes en métal ont été enlevées pour certainement subir d’autres fabrications peu nécessaires pour la vie du parti de feu Félix Houphouët Boigny. Comme elles, les contre-plaqués des compartiments des bureaux, les réglettes, ampoules, marbres et placards ont été emportés. Débuté en 1970 et achevé deux ans plus tard, le bâtiment principal, de 4000 mètres carrés au sol, qui comprend essentiellement une salle des congrès en rotonde d'une capacité de mille places, surmontée, à 16 mètres de hauteur, d'une couronne circulaire en aluminium doré de 30 mètres de diamètre, fait aujourd’hui l’ombre de lui-même. Sur le parvis, jonchent dans des flaques d’eau les débris de vitres. L’étanchéité a foutu le camp. Les plafonds vicieusement perforés, la dalle s’effondre sous le poids des pluies torrentielles. Cet autre héritage de Félix Houphouët Boigny doit immédiatement bénéficier d’une assistance d’urgence.
La salle des congrès
Cette salle dans les années 90 d'une décoration particulièrement soignée, éclairée en son centre par un lustre de 6 mètres de diamètre qui supporte 520 ampoules électriques, est desservie par un grand hall, lui-même encadré de pièces d'eau. Sur ce hall s'articulent un bureau présidentiel et son salon d'attente, un bar-foyer, une salle de conférences pour 70 personnes et, en mezzanine, un bureau de vice-président et son secrétariat, une salle de conférences de 30 places, trois salles de commissions pour 10 personnes et deux salles de presse. Toutes ces réalisations étaient pour le président fondateur du Pdci de créer les conditions idéales pour la vie de son parti dans cette cité. Mais hélas ! La méchanceté des hommes a eu raison de cette vision de Félix Houphouët Boigny. Murs délabrés, peintures écaillées, pertes de chaleur considérables, le vieux bâtiment en passe de se claustrer. Ce n'est plus qu'un bâtiment à l'abandon qui a souffert des ravages des squatters et des vandales. Ce n'est pas la faute à ce brave éleveur de bœufs qui a fait de cette maison, le logis de ses bêtes. Vers 16h, il va les faire paître dans les environs de ces bâtiments. Les sièges sont ravagés, taguées pour la plupart et jonchées de débris divers. Plus rien ne reste dans ce bâtiment. La salle des congrès est vide et esseulée de solitude. Ces ailerons occupent chacune 2000 mètres carrées. Elles comportent l'une et l'autre un sous-sol pour les locaux techniques et d'archives, au rez-de-chaussée un hall d'entrée et diverses salles et bureaux dont deux salles aménagées en gradins de 200 places dans l'aile A et 400 places dans l'aile B. A l'étage se trouvent de nombreux bureaux pour délégués, d'autres de secrétariat, des salles de réunions et d'archives. Ici, tout est recouvert d'ordures, de lampes cassées et reflètent comme le reste du bâtiment, une volonté extérieure à tout détruire. Les vandales se sont donnés à cœur joie pour détruire portes et fenêtres comme pour faire disparaître cette œuvre. Pour le permanent Pdci Kouadio Kouakou Paul, laisser cette œuvre d’Houphouët Boigny en ruine serait le tuer deux fois. « C’est un grand bonheur pour nous. Nous devrons le réhabiliter. Sa mise en état sera au grand bonheur des valeureux militants et pour la vie du parti… » a-t-il dit.
La dégradation a pris de l’ampleur à partir de 2002
Selon des indiscrétions, c’est en 2002, après l’attaque de Bouaké que cette maison s’est vue obliger d’accueillir les mutilés de la guerre. Sans autorisation aucune, et comme à leur habitude ce siège local du Pdci a servi de cadre aux soldats de Gbagbo de garder loin des regards, leurs estropiés de guerre. Depuis cette date jusqu’au 11 Avril 2011, ce site était sérieusement gardé par des gendarmes en arme. Il y avait durant tout ce temps, un impressionnant dispositif sécuritaire empêchant tout civil d’y avoir accès. Ces mutilés, apprend t-on, sont notamment des militaires et gendarmes pour la plus part sans pieds, ni bras.
Par Olivier Yao
(Correspondant régional)
Il était 10h35 ce mercredi 29 Août 2012, lorsque le secrétaire général du Pdci, Pr Alphonse Djedje Mady foule le périmètre de ce joyaux architectural en compagnie de Monsieur Yaoura Konan représentant le délégué départemental Kouacou Gnrangbé Jean. La visite est guidée par le secrétaire permanent de la délégation départementale Pdci de Yamoussoukro M. Kouadio Paul. Une fois sur le parvis, le constat est amère pour l’émissaire du président Bédié et sa délégation. L’entrée principale presque inaccessible. La devanture du bâtiment principal fortement dominée par la broussaille, laissait croire à une forêt classée dont l’accès est strictement interdit. Implantée au milieu d'un parc de dix-huit hectares, sur une colline d'où la vue s'étend sur une grande partie de Yamoussoukro, la Maison du Parti de la ville d’Houphouët est fortement dégradée. Les pavages ont foutu le camp ou du moins volés. Les portes en métal ont été enlevées pour certainement subir d’autres fabrications peu nécessaires pour la vie du parti de feu Félix Houphouët Boigny. Comme elles, les contre-plaqués des compartiments des bureaux, les réglettes, ampoules, marbres et placards ont été emportés. Débuté en 1970 et achevé deux ans plus tard, le bâtiment principal, de 4000 mètres carrés au sol, qui comprend essentiellement une salle des congrès en rotonde d'une capacité de mille places, surmontée, à 16 mètres de hauteur, d'une couronne circulaire en aluminium doré de 30 mètres de diamètre, fait aujourd’hui l’ombre de lui-même. Sur le parvis, jonchent dans des flaques d’eau les débris de vitres. L’étanchéité a foutu le camp. Les plafonds vicieusement perforés, la dalle s’effondre sous le poids des pluies torrentielles. Cet autre héritage de Félix Houphouët Boigny doit immédiatement bénéficier d’une assistance d’urgence.
La salle des congrès
Cette salle dans les années 90 d'une décoration particulièrement soignée, éclairée en son centre par un lustre de 6 mètres de diamètre qui supporte 520 ampoules électriques, est desservie par un grand hall, lui-même encadré de pièces d'eau. Sur ce hall s'articulent un bureau présidentiel et son salon d'attente, un bar-foyer, une salle de conférences pour 70 personnes et, en mezzanine, un bureau de vice-président et son secrétariat, une salle de conférences de 30 places, trois salles de commissions pour 10 personnes et deux salles de presse. Toutes ces réalisations étaient pour le président fondateur du Pdci de créer les conditions idéales pour la vie de son parti dans cette cité. Mais hélas ! La méchanceté des hommes a eu raison de cette vision de Félix Houphouët Boigny. Murs délabrés, peintures écaillées, pertes de chaleur considérables, le vieux bâtiment en passe de se claustrer. Ce n'est plus qu'un bâtiment à l'abandon qui a souffert des ravages des squatters et des vandales. Ce n'est pas la faute à ce brave éleveur de bœufs qui a fait de cette maison, le logis de ses bêtes. Vers 16h, il va les faire paître dans les environs de ces bâtiments. Les sièges sont ravagés, taguées pour la plupart et jonchées de débris divers. Plus rien ne reste dans ce bâtiment. La salle des congrès est vide et esseulée de solitude. Ces ailerons occupent chacune 2000 mètres carrées. Elles comportent l'une et l'autre un sous-sol pour les locaux techniques et d'archives, au rez-de-chaussée un hall d'entrée et diverses salles et bureaux dont deux salles aménagées en gradins de 200 places dans l'aile A et 400 places dans l'aile B. A l'étage se trouvent de nombreux bureaux pour délégués, d'autres de secrétariat, des salles de réunions et d'archives. Ici, tout est recouvert d'ordures, de lampes cassées et reflètent comme le reste du bâtiment, une volonté extérieure à tout détruire. Les vandales se sont donnés à cœur joie pour détruire portes et fenêtres comme pour faire disparaître cette œuvre. Pour le permanent Pdci Kouadio Kouakou Paul, laisser cette œuvre d’Houphouët Boigny en ruine serait le tuer deux fois. « C’est un grand bonheur pour nous. Nous devrons le réhabiliter. Sa mise en état sera au grand bonheur des valeureux militants et pour la vie du parti… » a-t-il dit.
La dégradation a pris de l’ampleur à partir de 2002
Selon des indiscrétions, c’est en 2002, après l’attaque de Bouaké que cette maison s’est vue obliger d’accueillir les mutilés de la guerre. Sans autorisation aucune, et comme à leur habitude ce siège local du Pdci a servi de cadre aux soldats de Gbagbo de garder loin des regards, leurs estropiés de guerre. Depuis cette date jusqu’au 11 Avril 2011, ce site était sérieusement gardé par des gendarmes en arme. Il y avait durant tout ce temps, un impressionnant dispositif sécuritaire empêchant tout civil d’y avoir accès. Ces mutilés, apprend t-on, sont notamment des militaires et gendarmes pour la plus part sans pieds, ni bras.
Par Olivier Yao
(Correspondant régional)