Un affrontement sanglant évité de justesse, samedi
La tension était vive dans la matinée du samedi 02 septembre dernier 1er septembre dans le village d’Adjahui Coubé (presqu’île située dans la commune de Port-Bouët). En effet, les autochtones Ebrié qui ne veulent pas de l’occupation anarchique de leurs terres par les déguerpis de Moussakro, voulaient les en dissuader. Malheureusement, le ton a monté d’un cran entre les deux communautés. La situation a failli dégénérer, n'eût été la prompte intervention de la gendarmerie de l’aéroport Félix Houphouët-Boigny ainsi que des éléments du commissariat de police du 5ème arrondissement. Sur les raisons de ce désamour, un jeune du village du nom de Maska Labion Barthélémy que nous avons rencontré ce jour-là, en début d’après-midi, a bien voulu nous éclairer. ‘’Notre village qui a plus de 3.000 âmes, assiste à une véritable invasion de ses terres. Des déguerpis de Moussakro n’ont trouvé mieux que de venir squatter nos terrains. Pour construire leurs baraques, ils détruisent nos cocotiers, palmiers ainsi que nos champs de manioc et de bananiers. Même les bornes sont purement et simplement déterrées. Notre existence est menacée et nous n’en pouvons plus’’, s’est-il insurgé. Un notable du village que nous avons également rencontré, a mis les pieds dans le plat. A l’en croire, la crise que vit le village avec les déguerpis de Moussakro relève d’un conflit foncier avec le village d'Abia Koumassi. Poursuivant, il précise que les terres d’Adjahui Coubé sont revendiquées par ce village depuis 1930 et que l’administration coloniale qui s’est saisie de l’affaire, a fait une délimitation depuis 1935. Mais, a-t-il soutenu, cela n’a en rien altéré la détermination du village d’Abia Koumassi qui brade les terres aux fins de permettre aux déguerpis de Moussakro de s'y installer. ‘’Alors que cette affaire est pendante devant les tribunaux que nous avons saisis, nous continuons d'assister à l'occupation anarchique de nos terrains. Ce matin, nos populations se sont rendues sur les sites occupés pour demander aux squatteurs d’arrêter de s'installer. Mais cette injonction a sonné comme une déclaration de guerre. Armés de machettes et de gourdins, ces déguerpis ont voulu en découdre avec nos populations’’, a confié ce notable. Du côté des déguerpis de Moussakro, c'est le silence radio. Personne n'a voulu nous entretenir sur cette affaire. ‘’Allez dans le village d’Ancien Koumassi (Ndlr ; Abia Koumassi), si vous voulez savoir comment nous sommes arrivés ici’’, a réagi un jeune que notre équipe de reportage a pressé de questions. Bref, pour le chef du village d’Adjahui Coubé, Grégoire Edoma, l’heure est grave. Il a réaffirmé que ce climat malsain est né d'un conflit foncier latent entre le village d’Adjahui Coubé et celui d’Abia Koumassi depuis des lustres. '’Le village de Abia Koumassi n’a de cesse de revendiquer la propriété du site de notre village. Pourtant, nos ancêtres Ebrié de la tribu Bia que sont Adjahui, Vri et Ako sont arrivés du village de Audouin-Beugréto au 18ème siècle pour s’installer ici avec l’autorisation du village de Anan suite à un refus de Abia Koumassi qui a présenté ce site comme étant hanté. Mais, il a fallu que nos ancêtres rendent ce site habitable pour que nous ne connaissions plus de répit’’, s’est indigné le chef Grégoire Edoma, qui en appelle à l'arbitrage des autorités compétentes. Selon lui, ce conflit foncier a éclaté entre les deux villages en 2005 et s'est soldé par deux morts dans les rangs d'Adjahui Coubé et des prises d'otage. Une tentative de réconciation a eu lieu en 2007, de l'aveu du chef, mais elle n'a pas réussi à calmer les ardeurs. D'où son appel pressant au chef de l'Etat et à son Premier ministre en vue de trouver une solution définitive avant qu'il ne soit trop tard.
G. DE GNAMIEN
La tension était vive dans la matinée du samedi 02 septembre dernier 1er septembre dans le village d’Adjahui Coubé (presqu’île située dans la commune de Port-Bouët). En effet, les autochtones Ebrié qui ne veulent pas de l’occupation anarchique de leurs terres par les déguerpis de Moussakro, voulaient les en dissuader. Malheureusement, le ton a monté d’un cran entre les deux communautés. La situation a failli dégénérer, n'eût été la prompte intervention de la gendarmerie de l’aéroport Félix Houphouët-Boigny ainsi que des éléments du commissariat de police du 5ème arrondissement. Sur les raisons de ce désamour, un jeune du village du nom de Maska Labion Barthélémy que nous avons rencontré ce jour-là, en début d’après-midi, a bien voulu nous éclairer. ‘’Notre village qui a plus de 3.000 âmes, assiste à une véritable invasion de ses terres. Des déguerpis de Moussakro n’ont trouvé mieux que de venir squatter nos terrains. Pour construire leurs baraques, ils détruisent nos cocotiers, palmiers ainsi que nos champs de manioc et de bananiers. Même les bornes sont purement et simplement déterrées. Notre existence est menacée et nous n’en pouvons plus’’, s’est-il insurgé. Un notable du village que nous avons également rencontré, a mis les pieds dans le plat. A l’en croire, la crise que vit le village avec les déguerpis de Moussakro relève d’un conflit foncier avec le village d'Abia Koumassi. Poursuivant, il précise que les terres d’Adjahui Coubé sont revendiquées par ce village depuis 1930 et que l’administration coloniale qui s’est saisie de l’affaire, a fait une délimitation depuis 1935. Mais, a-t-il soutenu, cela n’a en rien altéré la détermination du village d’Abia Koumassi qui brade les terres aux fins de permettre aux déguerpis de Moussakro de s'y installer. ‘’Alors que cette affaire est pendante devant les tribunaux que nous avons saisis, nous continuons d'assister à l'occupation anarchique de nos terrains. Ce matin, nos populations se sont rendues sur les sites occupés pour demander aux squatteurs d’arrêter de s'installer. Mais cette injonction a sonné comme une déclaration de guerre. Armés de machettes et de gourdins, ces déguerpis ont voulu en découdre avec nos populations’’, a confié ce notable. Du côté des déguerpis de Moussakro, c'est le silence radio. Personne n'a voulu nous entretenir sur cette affaire. ‘’Allez dans le village d’Ancien Koumassi (Ndlr ; Abia Koumassi), si vous voulez savoir comment nous sommes arrivés ici’’, a réagi un jeune que notre équipe de reportage a pressé de questions. Bref, pour le chef du village d’Adjahui Coubé, Grégoire Edoma, l’heure est grave. Il a réaffirmé que ce climat malsain est né d'un conflit foncier latent entre le village d’Adjahui Coubé et celui d’Abia Koumassi depuis des lustres. '’Le village de Abia Koumassi n’a de cesse de revendiquer la propriété du site de notre village. Pourtant, nos ancêtres Ebrié de la tribu Bia que sont Adjahui, Vri et Ako sont arrivés du village de Audouin-Beugréto au 18ème siècle pour s’installer ici avec l’autorisation du village de Anan suite à un refus de Abia Koumassi qui a présenté ce site comme étant hanté. Mais, il a fallu que nos ancêtres rendent ce site habitable pour que nous ne connaissions plus de répit’’, s’est indigné le chef Grégoire Edoma, qui en appelle à l'arbitrage des autorités compétentes. Selon lui, ce conflit foncier a éclaté entre les deux villages en 2005 et s'est soldé par deux morts dans les rangs d'Adjahui Coubé et des prises d'otage. Une tentative de réconciation a eu lieu en 2007, de l'aveu du chef, mais elle n'a pas réussi à calmer les ardeurs. D'où son appel pressant au chef de l'Etat et à son Premier ministre en vue de trouver une solution définitive avant qu'il ne soit trop tard.
G. DE GNAMIEN
