Le box plie sous la charge du bulldozer. Autour, les gravats d’une dizaine de commerces qui viennent d’être détruits attirent les passants. La campagne de déguerpissement des alentours des écoles vient d’être lancée par le ministère de la Salubrité urbaine. Et ce sont les installations anarchiques aux abords du lycée technique de Cocody qui ont essuyé les premiers coups de « maman bulldozer ». Ce mardi, sous le soleil de 13h, Mme Gnackaby Danielle, chef de cabinet d’Anne Ouloto, suit la démolition. Les occupants ont reçu des mises en demeure depuis dix jours. Plusieurs semaines avant, Anne Ouloto elle-même est passée sur le site pour une campagne de sensibilisation. De sorte qu’Aké Narcisse, le représentant des commerçants déguerpis ne peut que convenir avec cette opération. Même si la tristesse se lit sur son visage. « Nous saluons le geste de la ministre de la Salubrité urbaine, dit-il. Maintenant, les alentours du lycée technique sont clairsemés. Et nous sommes en concertation avec les responsables de l’établissement pour voir dans quelle mesure ils pourront recaser certains commerçants dans l’enceinte de l’école». Cette opération est une phase pilote, précise Gnackaby Danielle. Les prochaines cibles sur la liste sont déjà connues. Il s’agit des lycées Harris et Nangui Abrogoa 1 et 2 d’Adjamé. Le lycée professionnel de Yopougon et ses composantes seront aussi assainis. Cet établissement est l’exemple même de l’anarchie. Il est pollué par les garages, les restaurants, et les marchés qui pullulent aux alentours . Il y a même une fabrique d’huile qui repend constamment sa fumée toxique dans la cour de l’école. Ensuite, l’opération s’étendra à l’intérieur du pays. Les directions régionales du ministère de la Salubrité urbaine se chargeront d’assainir les établissements concernés.
Raphaël Tanoh
Raphaël Tanoh