Ils ont été nombreux à suivre à la télé les festivités de la rentrée universitaire, lundi, à l’université de Cocody. Impatients d’aller visiter les locaux de ce temple du savoir, plusieurs étudiants se sont retrouvés aux arrêts de bus à la Gare nord d’Adjamé.
Lorsque le bus 81 stationne devant sa gare à Adjamé, le conducteur est probablement surpris face au monde fou qui l’attend. Ce sont pour la plupart des étudiants qui veulent se rendre à l’université de Cocody. Parmi eux, Honoré Beugré, étudiant en deuxième année de lettres modernes. Quelques minutes avant, il confessait : « depuis le début des travaux de l’université, je n’ai pas été sur les lieux. J’ai seulement vu les images à la télévision. Je suis donc impatient de voir aujourd’hui ce à quoi cela ressemble ». Son compagnon Michel Kambou, lui, vient de décrocher le bac. Ses yeux brillent d’émotion quand il évoque la chance qu’il a de débuter les cours dans une université « de style européen ». Tout comme Honoré, Michel a seulement vu les images. Quand le bus commence à charger, on assiste à une sorte de cafouillage. Ceux qui sont arrivés les derniers n’ont pas envie qu’on leur parle de rang. Honoré parvient tout de même à monter en jouant des coudes. Cela fait plus d’une heure qu’il attend le bus. S’il le manque, il lui faut attendre encore une heure de plus. Ployé sous le poids des passagers serrés épaules contre épaules, le 81 quitte son arrêt. D’autres étudiants comme Abdoulaye Ouattara, en maîtrise de criminologie, l’ont raté de justesse. Le jeune homme dans la trentaine a l’envie de s’étrangler de rage, tellement le bus est rare ici. « On espère que la Sotra va trouver un moyen pour que les bus soient plus réguliers, cette année. C’est un supplice quand on attend pendant des heures». A côté de lui, une jeune fille qui a été presqu’éjectée du bus pendant la fermeture des portes, va plus loin : «il faut veiller à ce que les gens respectent le rang. C’est ce qui provoque le désordre ». Elle s’appelle Abiba Traoré. Avec son Bts, elle a fait une équivalence en 2011 pour s’inscrire en deuxième année de criminologie à l’université de Cocody. Contrairement aux autres, elle rentre à la maison. Mais le calvaire n’est pas présent seulement sous les abris de bus de la gare nord. Devant l’entrée de l’université de Cocody, du côté du Chu, des dizaines d’étudiants venus pour visiter les lieux attendent les bus pour rentrer. Les arrêts qui se trouvaient dans l’enceinte de ce joyau architectural, ont été délocalisés devant le Chu. L’espace est confiné et les étudiants sont agglutinés sous le soleil. Les arrêts sont simplement divisés par de petites pancartes : 21, 49, 53, 52…. Environ une dizaine d’arrêts. Mais seul le 52 et le 53 sont là ce matin vers 11 heures. Les autres ont fait le rang et sont las d’attendre. «Quand les cours vont commencer, on ne pourra pas contenir dans cet espace. Il faudra que la Sotra trouve un autre site. De plus, nous sommes sous le soleil et les bus ne sont pas réguliers», se plaint Arouna Bamba. A quelques jours du début des cours, la bataille pour emprunter les bus s’annonce donc rude.
Raphaël Tanoh
Lorsque le bus 81 stationne devant sa gare à Adjamé, le conducteur est probablement surpris face au monde fou qui l’attend. Ce sont pour la plupart des étudiants qui veulent se rendre à l’université de Cocody. Parmi eux, Honoré Beugré, étudiant en deuxième année de lettres modernes. Quelques minutes avant, il confessait : « depuis le début des travaux de l’université, je n’ai pas été sur les lieux. J’ai seulement vu les images à la télévision. Je suis donc impatient de voir aujourd’hui ce à quoi cela ressemble ». Son compagnon Michel Kambou, lui, vient de décrocher le bac. Ses yeux brillent d’émotion quand il évoque la chance qu’il a de débuter les cours dans une université « de style européen ». Tout comme Honoré, Michel a seulement vu les images. Quand le bus commence à charger, on assiste à une sorte de cafouillage. Ceux qui sont arrivés les derniers n’ont pas envie qu’on leur parle de rang. Honoré parvient tout de même à monter en jouant des coudes. Cela fait plus d’une heure qu’il attend le bus. S’il le manque, il lui faut attendre encore une heure de plus. Ployé sous le poids des passagers serrés épaules contre épaules, le 81 quitte son arrêt. D’autres étudiants comme Abdoulaye Ouattara, en maîtrise de criminologie, l’ont raté de justesse. Le jeune homme dans la trentaine a l’envie de s’étrangler de rage, tellement le bus est rare ici. « On espère que la Sotra va trouver un moyen pour que les bus soient plus réguliers, cette année. C’est un supplice quand on attend pendant des heures». A côté de lui, une jeune fille qui a été presqu’éjectée du bus pendant la fermeture des portes, va plus loin : «il faut veiller à ce que les gens respectent le rang. C’est ce qui provoque le désordre ». Elle s’appelle Abiba Traoré. Avec son Bts, elle a fait une équivalence en 2011 pour s’inscrire en deuxième année de criminologie à l’université de Cocody. Contrairement aux autres, elle rentre à la maison. Mais le calvaire n’est pas présent seulement sous les abris de bus de la gare nord. Devant l’entrée de l’université de Cocody, du côté du Chu, des dizaines d’étudiants venus pour visiter les lieux attendent les bus pour rentrer. Les arrêts qui se trouvaient dans l’enceinte de ce joyau architectural, ont été délocalisés devant le Chu. L’espace est confiné et les étudiants sont agglutinés sous le soleil. Les arrêts sont simplement divisés par de petites pancartes : 21, 49, 53, 52…. Environ une dizaine d’arrêts. Mais seul le 52 et le 53 sont là ce matin vers 11 heures. Les autres ont fait le rang et sont las d’attendre. «Quand les cours vont commencer, on ne pourra pas contenir dans cet espace. Il faudra que la Sotra trouve un autre site. De plus, nous sommes sous le soleil et les bus ne sont pas réguliers», se plaint Arouna Bamba. A quelques jours du début des cours, la bataille pour emprunter les bus s’annonce donc rude.
Raphaël Tanoh