Pendant des mois, le président de la CDVR et les membres de la commission avaient estimé que ce sont les Ivoiriens qu’il fallait réconcilier et que si les populations, les voisins, les ethnies étaient réconciliés, la paix viendrait et les partis politiques suivraient. Ensuite, le président Banny et la CDVR avaient privilégié de puiser dans le fond de nos valeurs et traditions, de faire des séances d’exorcisme et de purification. Malgré cela, on n’a pas vu la réconciliation venir. Le pouvoir a continué de privilégier la lutte contre l’impunité, la recherche de la justice, à la quête de la réconciliation.
Pour vivre ensemble,
il faut bien être à deux et être libre
De son côté, l’opposition politique est elle aussi restée dans sa logique. La vie politique ne s’est pas normalisée, ni apaisée. Après l’absence du Fpi aux législatives, l’on a eu des perturbations de meetings, des exactions, des conflits entre Frci et populations civiles. De plus, des détenus politiques sont encore en prison, des exilés ne sont pas tous rentrés au pays. La situation s’est davantage tendue avec les attaques contre les forces républicaines, au cours du mois d’Août 2012. A cette occasion, le Premier ministre Charles Konan Banny avait appelé le chef de l’Etat à prendre des initiatives, alors que la CDVR a justement été créée pour cela, pour faire le travail qu’il demande au président de la République de faire, la CDVR a été créée pour évaluer les obstacles et les bâtons dans les roues de la réconciliation. C’est, entre autres parce que la CDVR n’a pas su imposer ses initiatives et ses prérogatives, parce qu’elle a joué les arbitres impuissants entre l’opposition et le gouvernement que celui-ci a pris le devant des choses dans les négociations avec le Fpi, lors des législatives et du dialogue républicain à Grand-Bassam. Comment la CDVR pouvait-elle réaliser la réconciliation, quand elle met à l’écart les partis politiques, les hommes politiques dont les discours et les messages ont de l’impact auprès des populations ? En organisant une concertation nationale réunissant la société civile et les partis politiques depuis hier, le président Banny commence à prendre ses responsabilités et se met enfin au travail. La CDVR doit permettre d’obtenir des décisions et des propositions de consensus, créer les conditions d’un engagement mutuel. Elle peut obtenir que le Fpi s’engage à une certaine attitude si ses préoccupations sont prises en compte. La CDVR peut en retour parvenir à rassurer le gouvernement et l’inviter à prendre le pari de la paix, tout en garantissant le renforcement des mesures de sécurité et de sûreté de l’Etat. La réconciliation en Côte d’Ivoire est impossible sans les politiques et dans une moindre mesure sans la société civile. Si la CDVR admet désormais cela et parvient à réunir autour d’une table de concertation, le Rdr, le Pdci, le Fpi et d’autres partis, les jeunes et les femmes de la société civile, elle pourra jouer sa partition et empêcher que d’autres fassent son travail. Les initiatives de la CDVR empêcheront la nostalgie de la médiation de Blaise Compaoré et l’appel du pied lancé par les uns et les autres au CPC. Dans la concertation nationale (restée longtemps chère au professeur Wodié qui a raté sa vocation et peut-être aurait été plus utile à la CDVR qu’au Conseil constitutionnel, en sa qualité d’homme de mesure et de modération et dans le dialogue inter-ivoirien, on se rendra enfin compte que pour vivre ensemble (slogan du RDR) il faut être à deux et il faut être libre. On doit être heureux ensemble et libre ensemble. On doit être malheureux ensemble. Si les sorts ne sont pas partagés dans la justice, il sera difficile de bien vivre ensemble ou de vivre bien ensemble.
Ismaël Dembélé
Pour vivre ensemble,
il faut bien être à deux et être libre
De son côté, l’opposition politique est elle aussi restée dans sa logique. La vie politique ne s’est pas normalisée, ni apaisée. Après l’absence du Fpi aux législatives, l’on a eu des perturbations de meetings, des exactions, des conflits entre Frci et populations civiles. De plus, des détenus politiques sont encore en prison, des exilés ne sont pas tous rentrés au pays. La situation s’est davantage tendue avec les attaques contre les forces républicaines, au cours du mois d’Août 2012. A cette occasion, le Premier ministre Charles Konan Banny avait appelé le chef de l’Etat à prendre des initiatives, alors que la CDVR a justement été créée pour cela, pour faire le travail qu’il demande au président de la République de faire, la CDVR a été créée pour évaluer les obstacles et les bâtons dans les roues de la réconciliation. C’est, entre autres parce que la CDVR n’a pas su imposer ses initiatives et ses prérogatives, parce qu’elle a joué les arbitres impuissants entre l’opposition et le gouvernement que celui-ci a pris le devant des choses dans les négociations avec le Fpi, lors des législatives et du dialogue républicain à Grand-Bassam. Comment la CDVR pouvait-elle réaliser la réconciliation, quand elle met à l’écart les partis politiques, les hommes politiques dont les discours et les messages ont de l’impact auprès des populations ? En organisant une concertation nationale réunissant la société civile et les partis politiques depuis hier, le président Banny commence à prendre ses responsabilités et se met enfin au travail. La CDVR doit permettre d’obtenir des décisions et des propositions de consensus, créer les conditions d’un engagement mutuel. Elle peut obtenir que le Fpi s’engage à une certaine attitude si ses préoccupations sont prises en compte. La CDVR peut en retour parvenir à rassurer le gouvernement et l’inviter à prendre le pari de la paix, tout en garantissant le renforcement des mesures de sécurité et de sûreté de l’Etat. La réconciliation en Côte d’Ivoire est impossible sans les politiques et dans une moindre mesure sans la société civile. Si la CDVR admet désormais cela et parvient à réunir autour d’une table de concertation, le Rdr, le Pdci, le Fpi et d’autres partis, les jeunes et les femmes de la société civile, elle pourra jouer sa partition et empêcher que d’autres fassent son travail. Les initiatives de la CDVR empêcheront la nostalgie de la médiation de Blaise Compaoré et l’appel du pied lancé par les uns et les autres au CPC. Dans la concertation nationale (restée longtemps chère au professeur Wodié qui a raté sa vocation et peut-être aurait été plus utile à la CDVR qu’au Conseil constitutionnel, en sa qualité d’homme de mesure et de modération et dans le dialogue inter-ivoirien, on se rendra enfin compte que pour vivre ensemble (slogan du RDR) il faut être à deux et il faut être libre. On doit être heureux ensemble et libre ensemble. On doit être malheureux ensemble. Si les sorts ne sont pas partagés dans la justice, il sera difficile de bien vivre ensemble ou de vivre bien ensemble.
Ismaël Dembélé