Jadis, être orienté en classe de 6ème était un soulagement, voire une réjouissance pour l’élève et sa famille. On organisait même une petite cérémonie en l’honneur du futur collégien. Et pour cause ? Du fait de son orientation, les parents d’élève se voyaient soulager de toutes les contraintes liées à la scolarisation de leur progéniture. Frais d’inscription, internat et autres charges, étaient prises en compte par l’Etat. Mais le plus intéressant dans l’histoire, est que l’élève percevait tous les trimestres, une bourse de 12.000 Fcfa, soit un total de 36 000 Fcfa par mois, que le gouvernement reversait aux enfants issus de familles pauvres. Les uniformes et autres accessoires étaient synonymes de gratuité. C’était l’émulation totale et on sentait en l’élève une volonté d’accéder en classe et une passion de suivre les cours. Malheureusement, depuis plus d’une dizaine d’années, les efforts des enfants, même les plus méritants ne sont pas reconnus. Certains parents étant dans le dénuement total, préfèrent tourner le dos à leurs progénitures, sous prétexte de manque de moyens financiers. L’élève qui, pour la première fois, ayant déjà pris gout au système scolaire, se voit plus tard délaisser par ses parents sous prétexte qu’ils ne disposent d’aucune ressource pour assurer la scolarisation de leur progéniture. L’enfant, désemparé, commence à sombrer et à épouser un esprit de facilité ; parce que sa bourse ne lui ait pas payée, car sans soutien financier. Les parents sont accusés à tord d’avoir démissionné, ce qui d’ailleurs n’est pas de leur fait. Ainsi, au titre des différents décrets ministériels qui seront pris dans les jours à venir, le président de la République Alassane Ouattara et son gouvernement doivent se pencher sur la question des bourses d’Etat, dont les élèves affectés en 6ème et en classe de seconde sont bénéficiaires. L’Unesco apporte sa contribution, dit-on, mais l’Etat ivoirien doit soutenir ses enfants et par endroit, aider les parents d’élèves qui ploient sous le poids des difficultés de tous ordres.
Yann Dominique N’guessan
Yann Dominique N’guessan