Le président de la République a signé, mercredi, deux décrets portant création de deux nouvelles disciplines au primaire et au secondaire. L’Education aux droits de l’homme et à la citoyenneté (Edhc) et les Technologies de l’informatique et de la communication à l’école (Tice). Les acteurs du système éducatif donnent leur avis.
Gonzo Bouadou Gérard, professeur de Français et responsable du Syndicat des enseignants du secondaire (Sydes) : « Nous sommes un peu inquiets »
C’est une bonne initiative de transformer l’Education civique et morale (Ecm) en Education aux droits de l’Homme et à la citoyenneté (Edhc). C’est important, car cela va permettre aux élèves de s’adapter au contexte sociopolitique que nous vivons. Il n’y a pas eu de formation à la base, c’est maintenant que nous allons l’adapter et faire des mises à jour comme le gouvernement l’a indiqué. Il faudrait faire un effort pour passer d’établissement en établissement ou dans chaque Direction régionale de l’éducation nationale (Dren) pour expliquer la nécessité de ces matières afin que les enseignants et les élèves puissent s’y adapter. Concernant les Tic, nous sommes un peu inquiets, car il n’y a pas eu de formation à la base. Mais il ne faut pas oublier que l’enseignant s’adapte vite aux changements.
Coulibaly Zié, proviseur du Lycée Houphouët-Boigny de Korhogo : «Nous n’allons pas continuellement rester en retard »
L’élève ou l’enseignant qui ne maîtrise pas les Tic aujourd’hui sera un analphabète demain. Quoi de plus normal que de rendre accessible l’enseignement de l’informatique et de tout ce qui est moderne pour être conforme à la pédagogie et la didactique. Cela permettra à nos enfants d’être en symbiose avec les enfants des pays dits développés. Nous n’allons pas continuellement rester en retard. Il faudrait qu’un jour, nous ayons le même départ que les autres. Au lycée Houphouët-Boigny de Korhogo, toutes les classes ont au moins une heure d’enseignement en informatique. Et les enseignants ne sont pas en reste, car ils apprennent également les Tic.
Boualo Denis, direction régionale de Mankono et professeur d’Anglais : « C’est juste un surplus… »
Je pense que l’introduction des Tice comme discipline est une très bonne chose. Les enfants auraient même aimé que cela se fasse d’abord au primaire avant de toucher le secondaire.
Mais l’introduction au secondaire peut changer beaucoup de meubles. Habituer un enfant de ce niveau aux Tice peut aider, car lorsqu’on atteint un certain âge, apprendre les Tice peut s’avérer difficile. Lorsqu’on habitue les enfants dès le bas âge, cela peut s’avérer utile dans l’exercice de leurs futures professions. Les professeurs et les enseignants seront formés à cet effet, mais il faut souligner qu’ils sont déjà outillés, c’est juste un surplus que l’on va leur donner dans la pédagogie des Tice. Car la majorité des enseignants maîtrisent aujourd’hui plus ou moins les nouvelles technologies de l’information et de la communication.
Kouamé Atouplan, Inspecteur d’enseignement primaire à Grand-Lahou : «C’est un peu trop tôt»
L’introduction des Tice au primaire est un peu trop tôt. Au secondaire cependant, cette décision est la bienvenue. La décision a été trop brusque. Les enfants ne savent pas de quoi il s’agit et vouloir les initier à la chose, ce serait les conduire à l’abattoir. Il faudrait que les enseignants et les inspecteurs soient bien formés afin qu’ils puissent former les élèves.
Kouadio N’Da Armand, inspecteur d’enseignement primaire : «On a besoin des Tic à l’école»
On est de plein fouet dans la chose et c’est une bonne initiative. A l’époque, il y avait la télévision et le ministre Pascal N’Guessan Dikébié était alors chef de ce département. On est dans cette même logique aujourd’hui. De nos jours et plus que jamais, on a besoin des Tice à l’école. Si tout le monde met un peu de bonne volonté, l’apprentissage sera rapide.
Yapi Abel, Prof de Français au lycée Harriste d’Adjamé : « Il faut mettre l’accent sur nos valeurs »
L’introduction des droits de l’Homme en milieu scolaire est fondamentale et c’est une initiative qui ne date pas d’aujourd’hui. Il faut accentuer cela pour que chaque Ivoirien connaisse son droit. La méconnaissance du droit conduit chacun de nous à faire beaucoup de mauvaises choses. Grâce à l’Edhc, nos enfants ne seront pas comme nous et ils apprendront très tôt la différence entre le bien et le mal. Nous éviterons ainsi bien des désagréments comme la guerre que nous avons connue. Il faut donc mettre l’accent sur nos valeurs.
Coulibaly Sifolo, proviseur du lycée Henri Konan Bédié de Sinfra : « C’est un programme de formation globale de toute la nation »
Jusque là, c’était l’Ecm qui était enseignée à l’école et c’était une matière un peu vague. Il s’agit de bien cadrer la discipline et de lui donner un contenu nouveau, ce qui est une très bonne initiative. En plus, nous avons un ministère des droits de l’Homme qui nous envoie de temps en temps des Sms. C’est un programme de formation globale de toute la nation et si les élèves sont déjà imprégnés de cette discipline, on ne peut que s’en réjouir. Mais il ne faudrait pas qu’on associe l’introduction de cette matière à la crise postélectorale que nous avons connue. Car bien avant cette crise, on réfléchissait déjà à cette matière avec le ministre de l’Education nationale en son temps, Bleu Lainé. L’Etat est une continuité et c’est tout à fait logique qu’il poursuive avec cette discipline. C’est donc normal qu’on se l’approprie.
Yao Yao Emilien, enseignant au primaire : «L’Edhc permet aux élèves de faire des recherches»
L’introduction des droits de l’Homme est une bouffée d’oxygène pour nous autres enseignants du primaire. Normalement, les enseignants doivent contribuer à l’éducation et à l’apprentissage des enfants et c’est ce qui est fait à travers cette matière. Cela aidera à inculquer des valeurs aux élèves et leur permet également de faire beaucoup de recherches. Cette nouvelle discipline que le gouvernement a introduite encourage les enseignants à améliorer le système éducatif.
Coulibaly Nablan, principal du collège municipal de Napié : «Il seront des citoyens modèles»
C’est une bonne chose et la situation de la Côte d’Ivoire nous oblige à apprendre dès la base, le droit aux enfants. Pour qu’en grandissant, ils puissent être des citoyens modèles et qu’ils respectent les droits des autres. Il faut qu’ils mettent dans leur vie cette habitude de respecter le prochain pour pouvoir mieux l’aimer et être un citoyen correct qui se respecte et respecte le droit des autres. Il est important dans la formation du citoyen, que les éléments de droits fassent partie de son vécu quotidien. Si cela avait existé, peut-être qu’on n’aurait pas connu ce qu’on a vécu lors de la crise postélectorale.
Propos recueillis par Napargalè Marie
Gonzo Bouadou Gérard, professeur de Français et responsable du Syndicat des enseignants du secondaire (Sydes) : « Nous sommes un peu inquiets »
C’est une bonne initiative de transformer l’Education civique et morale (Ecm) en Education aux droits de l’Homme et à la citoyenneté (Edhc). C’est important, car cela va permettre aux élèves de s’adapter au contexte sociopolitique que nous vivons. Il n’y a pas eu de formation à la base, c’est maintenant que nous allons l’adapter et faire des mises à jour comme le gouvernement l’a indiqué. Il faudrait faire un effort pour passer d’établissement en établissement ou dans chaque Direction régionale de l’éducation nationale (Dren) pour expliquer la nécessité de ces matières afin que les enseignants et les élèves puissent s’y adapter. Concernant les Tic, nous sommes un peu inquiets, car il n’y a pas eu de formation à la base. Mais il ne faut pas oublier que l’enseignant s’adapte vite aux changements.
Coulibaly Zié, proviseur du Lycée Houphouët-Boigny de Korhogo : «Nous n’allons pas continuellement rester en retard »
L’élève ou l’enseignant qui ne maîtrise pas les Tic aujourd’hui sera un analphabète demain. Quoi de plus normal que de rendre accessible l’enseignement de l’informatique et de tout ce qui est moderne pour être conforme à la pédagogie et la didactique. Cela permettra à nos enfants d’être en symbiose avec les enfants des pays dits développés. Nous n’allons pas continuellement rester en retard. Il faudrait qu’un jour, nous ayons le même départ que les autres. Au lycée Houphouët-Boigny de Korhogo, toutes les classes ont au moins une heure d’enseignement en informatique. Et les enseignants ne sont pas en reste, car ils apprennent également les Tic.
Boualo Denis, direction régionale de Mankono et professeur d’Anglais : « C’est juste un surplus… »
Je pense que l’introduction des Tice comme discipline est une très bonne chose. Les enfants auraient même aimé que cela se fasse d’abord au primaire avant de toucher le secondaire.
Mais l’introduction au secondaire peut changer beaucoup de meubles. Habituer un enfant de ce niveau aux Tice peut aider, car lorsqu’on atteint un certain âge, apprendre les Tice peut s’avérer difficile. Lorsqu’on habitue les enfants dès le bas âge, cela peut s’avérer utile dans l’exercice de leurs futures professions. Les professeurs et les enseignants seront formés à cet effet, mais il faut souligner qu’ils sont déjà outillés, c’est juste un surplus que l’on va leur donner dans la pédagogie des Tice. Car la majorité des enseignants maîtrisent aujourd’hui plus ou moins les nouvelles technologies de l’information et de la communication.
Kouamé Atouplan, Inspecteur d’enseignement primaire à Grand-Lahou : «C’est un peu trop tôt»
L’introduction des Tice au primaire est un peu trop tôt. Au secondaire cependant, cette décision est la bienvenue. La décision a été trop brusque. Les enfants ne savent pas de quoi il s’agit et vouloir les initier à la chose, ce serait les conduire à l’abattoir. Il faudrait que les enseignants et les inspecteurs soient bien formés afin qu’ils puissent former les élèves.
Kouadio N’Da Armand, inspecteur d’enseignement primaire : «On a besoin des Tic à l’école»
On est de plein fouet dans la chose et c’est une bonne initiative. A l’époque, il y avait la télévision et le ministre Pascal N’Guessan Dikébié était alors chef de ce département. On est dans cette même logique aujourd’hui. De nos jours et plus que jamais, on a besoin des Tice à l’école. Si tout le monde met un peu de bonne volonté, l’apprentissage sera rapide.
Yapi Abel, Prof de Français au lycée Harriste d’Adjamé : « Il faut mettre l’accent sur nos valeurs »
L’introduction des droits de l’Homme en milieu scolaire est fondamentale et c’est une initiative qui ne date pas d’aujourd’hui. Il faut accentuer cela pour que chaque Ivoirien connaisse son droit. La méconnaissance du droit conduit chacun de nous à faire beaucoup de mauvaises choses. Grâce à l’Edhc, nos enfants ne seront pas comme nous et ils apprendront très tôt la différence entre le bien et le mal. Nous éviterons ainsi bien des désagréments comme la guerre que nous avons connue. Il faut donc mettre l’accent sur nos valeurs.
Coulibaly Sifolo, proviseur du lycée Henri Konan Bédié de Sinfra : « C’est un programme de formation globale de toute la nation »
Jusque là, c’était l’Ecm qui était enseignée à l’école et c’était une matière un peu vague. Il s’agit de bien cadrer la discipline et de lui donner un contenu nouveau, ce qui est une très bonne initiative. En plus, nous avons un ministère des droits de l’Homme qui nous envoie de temps en temps des Sms. C’est un programme de formation globale de toute la nation et si les élèves sont déjà imprégnés de cette discipline, on ne peut que s’en réjouir. Mais il ne faudrait pas qu’on associe l’introduction de cette matière à la crise postélectorale que nous avons connue. Car bien avant cette crise, on réfléchissait déjà à cette matière avec le ministre de l’Education nationale en son temps, Bleu Lainé. L’Etat est une continuité et c’est tout à fait logique qu’il poursuive avec cette discipline. C’est donc normal qu’on se l’approprie.
Yao Yao Emilien, enseignant au primaire : «L’Edhc permet aux élèves de faire des recherches»
L’introduction des droits de l’Homme est une bouffée d’oxygène pour nous autres enseignants du primaire. Normalement, les enseignants doivent contribuer à l’éducation et à l’apprentissage des enfants et c’est ce qui est fait à travers cette matière. Cela aidera à inculquer des valeurs aux élèves et leur permet également de faire beaucoup de recherches. Cette nouvelle discipline que le gouvernement a introduite encourage les enseignants à améliorer le système éducatif.
Coulibaly Nablan, principal du collège municipal de Napié : «Il seront des citoyens modèles»
C’est une bonne chose et la situation de la Côte d’Ivoire nous oblige à apprendre dès la base, le droit aux enfants. Pour qu’en grandissant, ils puissent être des citoyens modèles et qu’ils respectent les droits des autres. Il faut qu’ils mettent dans leur vie cette habitude de respecter le prochain pour pouvoir mieux l’aimer et être un citoyen correct qui se respecte et respecte le droit des autres. Il est important dans la formation du citoyen, que les éléments de droits fassent partie de son vécu quotidien. Si cela avait existé, peut-être qu’on n’aurait pas connu ce qu’on a vécu lors de la crise postélectorale.
Propos recueillis par Napargalè Marie