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Politique Publié le samedi 15 septembre 2012 | Nord-Sud

Il faut consolider l’alliance

Les alliances politiques, la Côte d’Ivoire en a connues. Au gré des circonstances et du contexte national. Elles ont disparu, comme elles sont nées, aussitôt que la situation a évolué. Certaines, à la limite, peuvent être qualifiées de contre-nature. Du Front républicain qui a réuni le Rassemblement des républicains (Rdr), parti libéral, et le Front populaire ivoirien (Fpi), d’obédience socialiste, au mariage du Fpi avec l’Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d’Ivoire (Udpci) du général Robert Guéi en passant par le flirt de la formation à la rose avec le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), on a eu droit à de vrais mariages de métissage. Les trois formations à avoir collaboré avec le parti de Laurent Gbagbo décident de se réunir en 2005. Avec le Mouvement des forces d’avenir (Mfa) d’Anaky Kobenan, ils créent le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). De toute évidence, c’est l’alliance la plus logique et la mieux élaborée que la Côte d’Ivoire a connue. Tous ces partis se réclament d’Houphouet-Boigny. Leurs responsables peuvent révendiquer l’héritage du « vieux » pour avoir été à ses côtés à un moment de sa gouvernance. Mieux, ils ont tous été floués par « le boulanger d’Abidjan ». En sus, la plate-forme est née dans un cadre formel avec une ambition à long terme très claire : gouverner ensemble et devenir un parti unifié. Malgré tout, ils sont nombreux ceux qui ne pariaient pas sur la longévité du Rhdp. L’alliance a pourtant tenu. Elle est aujourd’hui au pouvoir. La coalition gère relativement « ensemble » les affaires de l’Etat mais, sa marche n’est pas encore terminée. Si certains estiment qu’un Rhdp trop fort, pourrait être un couac à la démocratie, il convient d’indiquer que cela peut également être une source de stabilité politique et sociale. Moins il y a de lutte pour le pouvoir, mieux la stabilité du pays se porte. Les leaders du Rhdp doivent donc contribuer à réveiller leur alliance. Car, l’impression qui se dégage, c’est qu’ils croient que le combat est terminé. Au moment où l’opposition travaille à asseoir sa stratégie (d’un côté le Fpi qui distrait au maximum le pouvoir et de l’autre la tendance nouvelle Lmp qui manœuvre pour être prise en compte dans un éventuel remaniement ministériel) le Rhdp ne sait même pas encore comment il abordera les prochaines élections locales. Pis, certains cadres donnent le sentiment d’être plus préoccupés par leur bien-être personnel que par l’impact de leur combat sur la vie des Ivoiriens. La conséquence, on l’observe, c’est l’absence d’une coordination d’actions à des moments où on les attend le plus. Le risque est donc réel que les houphouétistes dorment sur leurs lauriers avec pour conséquence la dislocation lente de leur famille. Ce serait dommage !
Bamba K. Inza
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