Du 10 au 15 septembre, des reines et rois de Côte d’Ivoire et de la sous-région, soutenus par des universitaires, ont visité le sud-est ivoirien et réfléchi sur le rôle de la diplomatie dans la résolution des conflits en Afrique.
«Au regard des menaces et des velléités connues, il reste que l’impunité engendre l’impunité. Aussi, en tant que possibilité sinon nécessité, la justice doit partout prévaloir. Mais l’Afrique est d’originalité et singulièrement dans toutes ses civilisations et royaumes. La philosophie africaine n’a pas connu de prison en matière de justice au sens européen du terme. Aussi, si la peine extrême doit intervenir, il apparaît utile que la grâce présidentielle puisse aussi se conjuguer avec les peines », a rapporté Me Frédéric Pacéré Titinga, conseiller du Moro Naba, chef suprême des Mossi (Burkina Faso), commis pour la lecture de la déclaration finale de la 9e édition du Festival international de la route des reines et des rois (Festirois) qui a conclu ses travaux, samedi, à Tiapoum (sud-est ivoirien). Après une semaine de conclaves et de visites des peuples ponctuée par une analyse profonde des questions relatives à la chefferie coutumière (université d’été de la chefferie traditionnelle), il ressort le rôle éminent et efficient, discret mais efficace de cette institution dans la résolution des conflits. Une puissance des traditions qui doit épauler les gouvernances modernes. En raison de cela, le festival estime opportun et salutaire que la chefferie coutumière relève des Constitutions des Etats africains. Le têtes couronnées pensent que le dialogue entre les différents protagonistes est sacré et doit être la clé de voûte de la résolution des conflits. Pour le professeur Amoa Urbain, directeur du festival, la théorie de l’élégance langagière est l’un des résultats forts du conclave. « Il faut souhaiter que nous dédramatisions les conflits par la parole », a-t-il conseillé. Une stratégie qui doit être soutenue par les alliances interethniques. Une vérité admise depuis le début du Festirois, il y a neuf ans. Selon lui, si la carte des alliances entre groupes ethniques circule dans les écoles et à travers le monde, les relations de bonne cohabitation seront maintenues intactes. Il a lancé un appel aux cadres « qui orientent une partie de la vie et désorientent l’autre partie » car rattachés à des partis politiques, à intérioriser la culture de leur région. Et d’émettre ce vœu : « Que la diplomatie coutumière soit exploitée par le Conseil de l’entente, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), par l’Organisation des Nations unies pour la science, l’éducation et la culture (Unesco), par l’Union africaine (Ua) et par les Nations unies. Que là où la diplomatie militaire et classique ont échoué, qu’on fasse appel à la diplomatie coutumière ». Pour cette année, c’est autour du thème : « Royautés, chefferies traditionnelles et nouvelles gouvernances : la diplomatie coutumière en Afrique, une autre clé de maintien de la paix au service des institutions internationales », qu’ont eu lieu les réflexions.
Sanou A. envoyé spécial à Tiapoum
«Au regard des menaces et des velléités connues, il reste que l’impunité engendre l’impunité. Aussi, en tant que possibilité sinon nécessité, la justice doit partout prévaloir. Mais l’Afrique est d’originalité et singulièrement dans toutes ses civilisations et royaumes. La philosophie africaine n’a pas connu de prison en matière de justice au sens européen du terme. Aussi, si la peine extrême doit intervenir, il apparaît utile que la grâce présidentielle puisse aussi se conjuguer avec les peines », a rapporté Me Frédéric Pacéré Titinga, conseiller du Moro Naba, chef suprême des Mossi (Burkina Faso), commis pour la lecture de la déclaration finale de la 9e édition du Festival international de la route des reines et des rois (Festirois) qui a conclu ses travaux, samedi, à Tiapoum (sud-est ivoirien). Après une semaine de conclaves et de visites des peuples ponctuée par une analyse profonde des questions relatives à la chefferie coutumière (université d’été de la chefferie traditionnelle), il ressort le rôle éminent et efficient, discret mais efficace de cette institution dans la résolution des conflits. Une puissance des traditions qui doit épauler les gouvernances modernes. En raison de cela, le festival estime opportun et salutaire que la chefferie coutumière relève des Constitutions des Etats africains. Le têtes couronnées pensent que le dialogue entre les différents protagonistes est sacré et doit être la clé de voûte de la résolution des conflits. Pour le professeur Amoa Urbain, directeur du festival, la théorie de l’élégance langagière est l’un des résultats forts du conclave. « Il faut souhaiter que nous dédramatisions les conflits par la parole », a-t-il conseillé. Une stratégie qui doit être soutenue par les alliances interethniques. Une vérité admise depuis le début du Festirois, il y a neuf ans. Selon lui, si la carte des alliances entre groupes ethniques circule dans les écoles et à travers le monde, les relations de bonne cohabitation seront maintenues intactes. Il a lancé un appel aux cadres « qui orientent une partie de la vie et désorientent l’autre partie » car rattachés à des partis politiques, à intérioriser la culture de leur région. Et d’émettre ce vœu : « Que la diplomatie coutumière soit exploitée par le Conseil de l’entente, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), par l’Organisation des Nations unies pour la science, l’éducation et la culture (Unesco), par l’Union africaine (Ua) et par les Nations unies. Que là où la diplomatie militaire et classique ont échoué, qu’on fasse appel à la diplomatie coutumière ». Pour cette année, c’est autour du thème : « Royautés, chefferies traditionnelles et nouvelles gouvernances : la diplomatie coutumière en Afrique, une autre clé de maintien de la paix au service des institutions internationales », qu’ont eu lieu les réflexions.
Sanou A. envoyé spécial à Tiapoum