Mardi 17 septembre 2012.8h30. Devant cinq salles de classe du lycée Aimé Césaire de Yopougon, de longues files d’attente de parents d’élèves venus solliciter la réaffectation de leurs enfants admis en 6ème. Au deuxième jour de la session des réaffectations qui prend fin vendredi, les agents de la direction de l’orientation et des bourses sont submergés par le flot des usagers. C’est dans cette ambiance que des jeunes gens proposent leurs services pour rédiger des demandes manuscrites de réaffectation à 100Fcfa, des photocopies à 50Fcfa et la vente des fiches de réaffectation à 5000Fcfa pour ceux qui ne veulent pas faire le rang et se rendre directement aux bureaux des agents chargés de l’enregistrement final des demandeurs. Ces bureaux sont également envahis. Il faut se faire des coudes et soudoyer des jeunes gens pour avoir une place de choix. En clair, un véritable business où tout le monde trouve son compte au détriment des parents d’élèves. «Nous ne comprenons pas pourquoi on doit payer 2000F.cfa pour des prétendus droits de recherches pour la fiche de réaffectation. Pis, on nous revend cette fiche à 5000F.cfa. C’est de l’escroquerie ! », s’indigne un parent d’élève sous le sceau de l’anonymat. En raison de leur insuffisance, des fiches d’omission en 6ème, pourtant gratuites, sont vendues également à 2000Fcfa. Les agents prennent le soin de rayer la mention omission et mettent « Réa ». Un autre parent d’élève renchérit en ces termes : « Il n’y a pas d’effort à faire pour trouver toutes les données des élèves orientés en 6ème sur internet. Il suffit de faire entrer le numéro matricule de l’élève et on a toutes les informations. Tout est électronique et pas manuel pour dire qu’il y a eu des courses et une débauche d’énergie pour avoir des informations sur un élève. Les 2000Fcfa à payer, c’est une extorsion de fonds déguisée par le ministère de l’Education nationale ». Pour de nombreux parents d’élèves, le ministère de l’Education n’a pas suffisamment informé sur les lieux de réaffectation et les procédures y afférentes. A telle enseigne qu’il y a beaucoup de cafouillages dans les centres retenus tels que les lycées Aimé Césaire, des jeunes filles de Yopougon, du lycée classique d’Abidjan. M. Kpéhé Guiro, haut cadre aux Finances en a fait les frais. Après avoir rempli toutes les formalités pour la réaffectation de son fils, depuis 8h, les agents lui ont dit aux environs de 15h, de se rendre au centre du lycée classique d’Abidjan pour son cas. Son fils a été orienté dans un établissement scolaire de Yopougon alors que les parents résident à la Riviéra-Palmeraie.. A l’instar de M. Kpéhé Guiro, de nombreux parents n’ont pas eu leurs choix d’orientation respectés par les nouvelles autorités du ministère de l’Education nationale.
Didier Kéi
Didier Kéi