Il y a des victimes dont on ne parle pas souvent. Le secteur privé en est une. Las de payer, chaque fois, un lourd tribut aux violences que connaît le pays, il souhaite que la belligérance prenne fin. «Hier (le 19 septembre 2012, ndlr) nous avons malheureusement atteint les 10 ans de crise ivoirienne. C’était 10 années malheureuses pour la Côte d’Ivoire. Nous avons pris énormément de retard et nous sommes en train de compromettre l’avenir des générations futures. Il est temps que ça cesse. Nous souhaitons vivement que le dialogue et la réconciliation soient réels en Côte d’Ivoire», s’est exprimé Jean-Louis Billon au nom de la Chambre de commerce et d’industrie et du Patronat au terme d’une audience avec la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr) dans le cadre des pré-consultations pour la relance du dialogue. «Depuis le mois de juillet, on a vu la violence revenir en Côte d’Ivoire. Cela n’est pas fait pour rassurer. Nous sommes venus donc pour que le président Banny puisse interpeller l’Etat et que le dialogue reprenne en vue de la réconciliation vraie des Ivoiriens», a-t-il souhaité. Le maire de Dabakala a soutenu qu’ils ont évoqué avec la Cdvr tout ce que les Ivoiriens ont comme «souffrance et préoccupations». «Nous avons passé en revue l’injustice, la cherté de la vie, le chômage, le tribalisme, le népotisme, la mal-gouvernance, la corruption, le favoritisme. Dans un tel climat, avec de telles injustices, il est difficile de se réconcilier», a-t-il analysé. Il a assuré que le secteur privé a toujours été disponible pour accompagner la réconciliation. Cela malgré les nombreuses pertes qu’il subit sans avoir de réparation. Pour lui, ces crises prennent l’économie en otage : «Le rôle du politique est de faire en sorte qu’il y ait un environnement favorable et que les citoyens vivent mieux. Pas que la classe politique vive mieux au détriment des citoyens». Mercredi, la Cdvr a reçu l’Union nationale pour la démocratie et le progrès social (Undps) de Mbassidjié Magloire. «Il y a la justice classique et il y a la justice transitionnelle. Ce sont ces deux notions qu’il faut associer. Il n’y a pas un seul camp qui soit bourreau ou un seul camp qui soit victime. Les deux camps sont à la fois victime et bourreau», a argué le président de l’Undps.
Bamba K. Inza
Bamba K. Inza