Le président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr), Charles Konan Banny), est excédé par les reproches que les Ivoiriens font à l’encontre de l’institution qu’il dirige dans sa mission de réconcilier le peuple ivoirien après la crise postélectorale. Il l’a clairement manifesté lors de la conférence que le Rotary Club d’Adjamé et le Rotary Abidjan Atlantis l’ont invité à animer. «La paix par le service. Comment faire du service, un moteur de la réconciliation ?» Était le thème soumis à l’analyse du président de la Cdvr. A la suite d’une question d’un membre du Rotary, un certain Sékongo, notamment sur l’absence d’actes forts de l’équipe de la Cdvr, le président Banny a élevé la voix : «Les Ivoiriens sont intellectuellement paresseux. Vous n’allez pas au fond des choses. Nos actions ne doivent pas se limiter aux actions d’éclat. Laissez-nous la maîtrise de notre calendrier dans le temps imparti» a-t-il dit. Pour lui, «les Ivoiriens aiment palabre». De son avis, la Cdvr est «une justice transitionnelle». Il a donc demandé aux Ivoiriens d’arrêter les reproches et d’aller à l’essentiel : «Les affres de la guerre n’ont pas suffi pour prendre conscience. Aujourd’hui, on a oublié les victimes. Qui en parle ? Soyons moins égoïstes. Notre pays est menacé, arrêtons nos petites guerres», a-t-il dit. Séance tenante, une cotisation de 1.025.000 Fcfa (un appui de 500 mille Fcfa de Soro Guillaume au Rotary, une cotisation de toute l’assistance de 325.000 Fcfa et une contribution de 200000 Fcfa du président de la Cdvr) a été levée pour les orphelins de Guiglo. L’ancien gouverneur du Rotary, président de la conférence, Yangni N’Da, a dit la reconnaissance des membres du Rotary au conférencier à qui ils ont offert de nombreux présents.
FRANÇOIS KONAN
FRANÇOIS KONAN