La pression est désormais bien forte sur les autorités ghanéennes. Hier, à la tribune du Conseil de sécurité des Nations unies, le président John Dramani Mahama a dû réaffirmer que son pays ne servira pas de base arrière aux assaillants. Evoquant les « tensions en cours en Côte d’Ivoire », John Dramani Mahama a indiqué que « Le Ghana n'accueillera aucun individu ou groupe ayant l'intention d'utiliser le Ghana comme une base d'opérations destinées à saper la sûreté et la sécurité d'une autre nation ». C’est un discours destiné à rassurer les autorités et une partie de l’opinion ivoirienne relativement à l’attaque, vendredi dernier, de la ville de Noé, par des assaillants. Persuadés que ces personnes sont venues de chez le voisin et s’y sont repliées après les attaques, sans que les forces de l’ordre ghanéennes ne réagissent, les dirigeants ivoiriens ont décidé, en représailles, de fermer toutes les frontières avec le Ghana. En même temps que le président John Dramani Mahama tenait ce discours à New York, le ministre ghanéen des Affaires étrangères, Alhaji Muhammad Mumuni, faisait lui aussi une déclaration qui nous a été transmise via la représentation diplomatique ghanéenne. « Le gouvernement du Ghana exprime sa profonde préoccupation face aux récents développements en Côte d’Ivoire, à savoir les multiples attaques qui auraient été perpétrées par des assaillants armés contre les postes de police et les camps de gendarmerie à Abidjan et à Noé. Le Ghana reconnaît pleinement les défis que ces incidents signalés posent à la paix et à la sécurité non seulement de la Côte d’Ivoire, mais également du Ghana », dit le ministre Alhaji Muhammad Mumuni dans cette déclaration. « Le Ghana reste déterminé et résolu pour que les deux pays enquêtent ensemble sur ces évènements pour notre intérêt commun selon le protocole d’Accord existant entre les services de sécurité de nos deux pays et en conformité avec notre responsabilité commune pour la sauvegarde de la paix. Le Ghana réitère la disponibilité constante de ses services de sécurité à pleinement collaborer et à coopérer avec leurs homologues ivoiriens et par la même occasion à intensifier la coopération à travers le dialogue et le partage effectif des informations conduisant à l’application des lois nationale et internationale », a-t-il assuré, avant d’ajouter à son tour que son pays ne saurait servir de base arrière aux déstabilisateurs. « le Ghana ne permettra pas que l’hospitalité offerte aux réfugiés de la Côte d’Ivoire soit interprétée comme une opportunité pour planifier et exécuter toute action tendant à porter atteinte à la souveraineté et aux efforts de paix et de réconciliation entrepris par le gouvernement ivoirien sous la direction engagée du président Ouattara », a insisté Alhaji Muhammad Mumuni.
Marc Dossa
Marc Dossa