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Politique Publié le jeudi 27 septembre 2012 | Le Patriote

18ème anniversaire du Rassemblement des républicains 16 ans de lutte, 2 ans de pouvoir : La grande épopée du RDR

18ème anniversaire du Rassemblement des republicains
16 ans de lutte, 2 ans de pouvoir
La grande épopée du RDR
Une histoire marquée de sang, de mort, d’exclusion et de diabolisation ! Le Rassemblement Des Républicains, formation actuellement au pouvoir en Côte d’Ivoire, célèbre aujourd’hui, le 18e anniversaire de sa création. Quand le mercredi 27 septembre 1994, Georges Djéni Kobina et les membres fondateurs du parti républicain, lançaient le RDR, dans une salle des Fêtes de l’Hôtel Ivoire d’Abidjan pleine à craquer, ils ne savaient sans doute pas que la marche vers la gestion du pouvoir d’Etat allait être sacrificielle, parsemée de douleurs vives, de mort, de tumultes, d’espoirs souvent éventrés et de lueurs jamais certaines. Même s’ils avaient à l’esprit, cette maxime d’Albert Camus : « Une existence n’est jamais pleine que lorsqu’elle explore les deux extrémités du malheur et du bonheur ». C’est sans doute un non-sens d’affirmer que les républicains ont connu la longue marche, la traversée du désert et le supplice de Tantale.

Il était une fois…
Djéni Kobina

A peine a-t-il signé son existence dans le landerneau politique que le RDR subit les foudres des tenants du pouvoir. C’est un truisme d’affirmer que la formation domiciliée à la rue Lepic de Cocody, sortie des entrailles du PDCI RDA, au lendemain du congrès extraordinaire d’avril 94, n’a jamais connu de répit, encore moins de repos dans sa ferme volonté à apporter « beaucoup plus de liberté, de démocratie et de justice sociale » à ses compatriotes. Plus que ses compagnons de lutte et ses militants, Djéni Kobina aura été celui qui a payé un lourd tribut à son admiration et son respect pour le Président Alassane Ouattara vu comme l’inspirateur et l’instigateur du parti républicain. En l’absence du « brave tchè », en fonction au FMI, « le Fama de l’espèce démocratique » et « opérateur de ruptures idéologiques et politiques » devient l’homme à abattre. Le premier coup intervient en 1995, quand Djéni Kobina est choisi par son parti, pour briguer les législatives à Adjamé. Contre toute attente, le pouvoir d’alors sert une tasse immonde et indigeste, dans la droite ligne de l’ivoirité qui sévit : Djéni Kobina n’est pas ivoirien. On trouve une nationalité Ghanéenne au fonctionnaire de l’Etat de Côte d’Ivoire, au Premier SG du Synesci, à l’officier de réserve de l’armée et au directeur de cabinet de plusieurs ministères. La Côte d’Ivoire qui n’est pas dupe, a compris le manège. Le RDR qui ratisse large au c?ur des populations, ne doit pas avoir le temps de s’organiser. Il fallait lui porter un coup fatal. Qu’à cela ne tienne, Djéni Kobina reste solide et a le soutien de sa base. Il ne se laisse donc pas distraire. Il continue d’étendre sa toile d’araignée dans le pays profond, en attente de l’arrivée de son mentor, le Président Ouattara, qu’il appelle à être le candidat du RDR à la Présidentielle de 2000. C’est dans l’attente de cette quête que le mardi 19 octobre 98, l’onde de choc traverse la Côte d’Ivoire, du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest. Le premier secrétaire général des républicains est fauché par la mort. Les Ivoiriens sont atterrés et les militants du RDR, inconsolables. Il n’empêche qu’ils ont assez de ressources morales, pour lui réserver des obsèques grandeur nature, avec une marée humaine extraordinaire, pour accompagner l’homme de droiture, de fidélité, de refus et de loyauté, à sa dernière demeure.

1er Août 99 :
Ouattara descend dans le marécage politique

Présent de façon remarquable à ses obsèques, avec ce « plus jamais ça », pour marquer sa grande colère face à l’injustice faite à Djéni Kobina, Alassane Ouattara, inconsolable, n’a d’autre choix que de rentrer au pays, pour répondre à l’appel du RDR et de ses compatriotes qui lui demandent de « mettre son expérience nationale et internationale à leur service ». Il quitte donc les bureaux feutrés et tous les privilèges liés à ses fonctions de DGA du FMI. Le 1er Août 1999, dans un palais des sports de Treichville, aux côtés de la nouvelle secrétaire générale, Henriette Dagri Diabaté et le SGA, Amadou Gon Coulibaly, Ouattara prend les commandes du RDR et accepte d’être son candidat à la présidentielle d’octobre 2000. A la suite de Djéni, il subira toutes sortes d’humiliations, d’exclusion voire même de tentative d’assassinat. Avec le coup de force du Général Robert Guéi, toute la direction du RDR croupit en prison, comme si l’objectif était de donner l’estocade finale aux ambitions républicaines. De la junte militaire à la décennie de pouvoir de Laurent Gbagbo, Ouattara a vu des vertes et des pas mûres. En octobre 2000, sa candidature est rejetée, ses partisans froidement assassinés. En 2001, son parti et lui sont diabolisés et accusés de tant de complots. En septembre 2002, il échappe à la mort. Son aide de camp est abattu et son domicile pillé et incendié. Il connait à nouveau le chemin de l’exil. Pendant la décennie Gbagbo, il est constamment pointé du doigt, s’il ne devient pas carrément le programme de gouvernement de la refondation. On pousse même l’outrecuidance et le cynisme à exhumer le corps de sa génitrice, atteignant ainsi, le comble de l’indignation. Qu’à cela ne tienne ! Alassane Ouattara continue d’exprimer ses ambitions pour son pays et pour ses concitoyens. Le temps aidant, il se précise comme la seule alternative crédible pour le changement. Il parcourt son pays, de long en large, pour afficher ses engagements, son attachement à la paix et au pardon et sa volonté de transformer la Côte d’Ivoire.
2010 : enfin un homme d’Etat !
Les sages de Kong, terre des Ouattara, avaient eu raison de le dire. Au terme de prières et de méditations, ils ont convergé vers le président du RDR, pour tenir ces propos sans équivoque : « Alassane, n’aies peur de rien ! Wagati sera ! Ton heure de gloire est arrivée… C’est dans l’adversité la plus farouche, que ton arrière grand-père, l’Empereur Sékou Ouattara, a conquis et bâti un grand territoire ». En octobre 2010, Alassane Ouattara est candidat à la Magistrature Suprême. Son discours et ses promesses fédèrent les énergies. Au second tour de l’élection présidentielle, il défait le président sortant. Alors qu’on attendait un passage de témoin apaisé entre le partant et l’arrivant, Laurent Gbagbo engage une guerre pour confisquer le pouvoir. L’homme d’une situation de chaos et de banqueroute entend évincer l’homme de la situation pour un pays exsangue, appauvri et détruit. La crise postélectorale qui s’ensuit aboutit à la capture de Gbagbo le 11 avril 2011. Alassane Ouattara peut enfin s’asseoir dans le fauteuil que lui a donné le suffrage universel. C’est l’aboutissement d’une lutte sans répit. C’est le sacre d’une formation politique et d’un homme qui auront payé au plus fort le prix de leur volonté d’inaugurer une nouvelle gouvernance en Côte d’Ivoire. Le combat engagé par Djéni Kobina, les membres fondateurs et les militants du parti républicain, a payé. 16 années de lutte n’ont pas été vaines. Depuis deux ans, Alassane Ouattara est aux affaires et au travail pour ses compatriotes. Comme un baobab, il est debout, malgré les cris d’orfraie et les attaques des détracteurs. A mi parcours de son mandat, chacun voit le pays se transformer positivement et s’engager dans les voies de la paix, du pardon et de la réconciliation. La signature Ouattara est en pleine révolution.

Bakary Nimaga
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