Le professeur Pascal Angui, secrétaire général du Mouvement des forces de l’avenir (MFA, membre de la coalition au pouvoir en Côte d’Ivoire, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix) se refuse de désigner un "responsable" des récentes attaques contre l'Armée, en estimant que "les enquêtes en cours n’ont pas encore abouti", dans une interview avec ALERTE INFO.
Depuis quelques semaines, la Côte d’Ivoire est confrontée à de nouvelles violences, dont des attaques répétées contre les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (Frci, Armée). Cela donne l’impression que la crise post-électorale n’est pas encore achevée ?
Effectivement, on constate depuis un certain temps, qu’il y a une recrudescence de la violence, suite à la crise post-électorale. Ce sont des situations déplorables parce que nous avons souhaité qu’après cette crise, l’on puisse retrouver la paix et la cohésion sociale. Malheureusement, ce n’est pas ce qu’on constate, pour diverses raisons. En tout etat cause, il faut que les Ivoiriens se retrouvent pour que nous puissions aller à une réconciliation vraie. Nous nous inscrivons complètement en faux contre toutes ces attaques, qui sont de nature à ne pas permettre un vrai décollage de l’économie de la Côte d’Ivoire. Nous n’avons pas besoin de ça et nous souhaitons que ceux qui les initient, puissent mettre fin à cela.
Peut-on conclure que le pays court à nouveau un danger ?
Dire que nous sommes en danger, c’est aller un peu trop vite. Parce que dans tout le monde entier, après une crise aussi sévère, il y a toujours des soubresauts. Mais, il ne faudrait pas que ces attaques se répètent de façon continue. Si la tension monte, il faut que celle-ci redescende rapidement.
Le gouvernement accuse le camp de l’ex-président d’être le commanditaire de ces attaques. Vous qui êtes proche du pouvoir, quelle est votre position ?
C’est vrai que nous sommes dans une coalition politique, mais nous ne sommes pas au pouvoir. Donc, il y a certaines informations qui ne nous parviennent pas nécessairement. Il y a des enquêtes qui sont en cours et n’ont pas encore abouti. Nous ne pouvons donc pas nous prononcer pour dire que tel est responsable ou tel autre ne l’est pas.
Des enquêtes sont en cours, mais déjà, il y a des arrestations dans le rang de l’opposition, notamment du Front populaire ivoirien (FPI, parti de l'ancien président Laurent Gbagbo). Mais sur quelles bases ?
Ces arrestations ont été basées sur des choses bien précises. (Pour Alphonse Douaty, secrétaire général adjoint du FPI arrêté depuis le 18 août), il a été arrêté pour "atteinte à la sûreté de l’Etat", ils n’ont pas qu’il est dit le responsable des attaques. Si je comprends bien, c’est sur d’autres champs qu’ils (M. Douaty et Laurent Akoun, secrétaire général du parti) ont été arrêtés. Ce n’est pas nécessairement parce qu’on les accuse d’être responsables de ces attaques. C’est suite à leurs déclarations.
Le pouvoir a cité nommément des noms, dont ceux de Katinan Koné, porte-parole de M. Gbagbo et de M. Akoun ?
Les arrestations sont du ressort de la justice et de la loi. Elle a des éléments exceptionnels. J’ai commencé par vous dire que c’est vrai que nous sommes dans une coalition mais il y a des informations que nous n’avons pas. En ce qui concerne les enquêtes préliminaires, c’est au pouvoir d'indiquer qu'il a quelques éléments, qui lui permettent de dire qu’il y a des pistes de responsabilités qu’on peut fixer.
C’est quand même curieux que vous soyez dans une coalition qui est au pouvoir et que vous n’ayez pas ces informations !
Il y a des informations qui relèvent quand même du pouvoir judiciaire. Elles ne sont pas d’ordre politique. Elles peuvent être classées confidentielles.
Certains pensent que la coalition (RHDP) va vers l’éclatement et le MFA est marginalisé. Même entre les deux grands partis notamment le Rassemblement des républicains (RDR, au pouvoir) et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, proche du pouvoir), les choses ne tournent pas bien rond. Que répondez-vous ?
C’est vrai que le RHDP est à l’image de ce que vous voyez, connaît quelques difficultés. Ça, c’est tout à fait réel, on ne peut pas le cacher. Mais, vous savez que dans un mariage, il y a des hauts et des bas. Peut-être que nous sommes en train de traverser un moment difficile dans notre union. Et nous espérons qu’avec la réconciliation tous azimuts, nous pourrons éventuellement surmonter les différents obstacles. Ce n’est pas seulement que le MFA est marginalisé, comme vous le dites si bien, il y a aussi au niveau du RDR et du PDCI…
Que se passe-t-il réellement au sein de la coalition ? Quand vous parlez d’obstacles, de difficultés, que voulez-vous dire ?
C’est difficile à dire. En fait, nous sommes partis d’une crise, qui a affecté tous les partis politiques. Nous sommes en train de nous organiser et nous avons pensé qu’au niveau du RHDP, il était possible de juguler un certain nombre de choses. Mais dommage, force est de constater qu’on a quelques difficultés de faire avancer la machine.
Que reprochez-vous à la conférence des présidents du RHDP ?
C’est le manque de communication. Nous constatons que le pouvoir ne communique pas suffisamment. Je crois que nous l’avons relevé partout où nous sommes passés. Nous avons indiqué que les partis politiques ont un rôle à jouer (au niveau de la réconciliation) et dans cette coalition, dans cette gestion du pouvoir, nous voulons être suffisamment consultés parce que nous avons notre mot à dire sur un certain nombre de points. C’est ce manque de communication qui est à l’origine des difficultés que nous rencontrons.
Le MFA n’a pratiquement rien eu et on parle encore d’un probable remaniement ministériel. Espérez-vous quelque chose ?
Nous pensons que nous sommes un acteur politique majeur. N’oublions pas que sommes la troisième ou la quatrième force politique en Côte d’ivoire. Et nous pensons que dans une décision majeure de formation d’un gouvernement, on se doit d’être consulté, nous avons notre mot à dire.
On a l’impression que le pouvoir a tapé à un moment donné sur le MFA, l’obligeant à se refugier dans le mutisme. Que répondez-vous?
Nous ne sommes pas muets. La preuve est que vous êtes là et nous sommes en train d’échanger. N’oublions pas que dans une coalition, on ne se lève pas pour dire m’importe quoi. Vous devez vous concerter pour qu’il y ait une action conjuguée dans vos propos. Sinon, c’est de l’indiscipline.
Est-ce qu’une condamnation de M. Gbagbo peut-elle favoriser la réconciliation ?
La justice suit son cours. Quand ça va finir, c’est en ce moment que d’autres possibilités peuvent être envisagées. (Mais) je n’en sais rien. Pour le moment, c’est la justice qui doit travailler. Une fois qu'elle a suivi son cours et elle va se prononcer. Après cela, bien sûr le politique doit intervenir. Vous savez qu’il y a des grâces présidentielles et toute sorte de possibilités. Pour l'instant, on ne peut pas dire qu’il faut faire table rase du passé et empêcher la justice de faire son travail. Si on fait ça, c’est insulter les victimes.
On apprend que le MFA est en agonie ?
Qui vous a dit ça ? Vous avez vu, je suis là ainsi que mes collaborateurs. Le MFA travaille, la réflexion continue. La preuve, nous sommes en séance de travail sur la restructuration, sur la redynamisation de nos structures quand vous êtes venu. Nous sommes en contact permanent avec la base. Le MFA vit, le MFA avance.
Mais, sur les grandes questions de l’actualité, le MFA est totalement absent C’est simplement pour mieux réfléchir sur un certain nombre de choses. Mais bientôt, vous allez voir le MFA sur la scène politique. Nous sommes en train de nous organiser. C’est normal que nous puissions faire ça. Puisque nous avons traversé une crise qui a secoué tout le monde. Nos militants ont été complètement désorganisés. Vous savez ce qui s’est passé dans les quartiers un peu partout. Donc, ça prend un peu de temps pour remobiliser tout le monde et relancer la machine.
Vos rapports avec M. Ouattara et le RDR
Ils se situent dans le cadre du RHDP sinon pour nous ,Alassane Ouattara est le président de la République de Côte d’Ivoire. Dans ce sens, si nous sommes sollicités, chaque fois que c’est nécessaire, nous apporterons notre contribution.
[Source ALERTE INFO]
Depuis quelques semaines, la Côte d’Ivoire est confrontée à de nouvelles violences, dont des attaques répétées contre les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (Frci, Armée). Cela donne l’impression que la crise post-électorale n’est pas encore achevée ?
Effectivement, on constate depuis un certain temps, qu’il y a une recrudescence de la violence, suite à la crise post-électorale. Ce sont des situations déplorables parce que nous avons souhaité qu’après cette crise, l’on puisse retrouver la paix et la cohésion sociale. Malheureusement, ce n’est pas ce qu’on constate, pour diverses raisons. En tout etat cause, il faut que les Ivoiriens se retrouvent pour que nous puissions aller à une réconciliation vraie. Nous nous inscrivons complètement en faux contre toutes ces attaques, qui sont de nature à ne pas permettre un vrai décollage de l’économie de la Côte d’Ivoire. Nous n’avons pas besoin de ça et nous souhaitons que ceux qui les initient, puissent mettre fin à cela.
Peut-on conclure que le pays court à nouveau un danger ?
Dire que nous sommes en danger, c’est aller un peu trop vite. Parce que dans tout le monde entier, après une crise aussi sévère, il y a toujours des soubresauts. Mais, il ne faudrait pas que ces attaques se répètent de façon continue. Si la tension monte, il faut que celle-ci redescende rapidement.
Le gouvernement accuse le camp de l’ex-président d’être le commanditaire de ces attaques. Vous qui êtes proche du pouvoir, quelle est votre position ?
C’est vrai que nous sommes dans une coalition politique, mais nous ne sommes pas au pouvoir. Donc, il y a certaines informations qui ne nous parviennent pas nécessairement. Il y a des enquêtes qui sont en cours et n’ont pas encore abouti. Nous ne pouvons donc pas nous prononcer pour dire que tel est responsable ou tel autre ne l’est pas.
Des enquêtes sont en cours, mais déjà, il y a des arrestations dans le rang de l’opposition, notamment du Front populaire ivoirien (FPI, parti de l'ancien président Laurent Gbagbo). Mais sur quelles bases ?
Ces arrestations ont été basées sur des choses bien précises. (Pour Alphonse Douaty, secrétaire général adjoint du FPI arrêté depuis le 18 août), il a été arrêté pour "atteinte à la sûreté de l’Etat", ils n’ont pas qu’il est dit le responsable des attaques. Si je comprends bien, c’est sur d’autres champs qu’ils (M. Douaty et Laurent Akoun, secrétaire général du parti) ont été arrêtés. Ce n’est pas nécessairement parce qu’on les accuse d’être responsables de ces attaques. C’est suite à leurs déclarations.
Le pouvoir a cité nommément des noms, dont ceux de Katinan Koné, porte-parole de M. Gbagbo et de M. Akoun ?
Les arrestations sont du ressort de la justice et de la loi. Elle a des éléments exceptionnels. J’ai commencé par vous dire que c’est vrai que nous sommes dans une coalition mais il y a des informations que nous n’avons pas. En ce qui concerne les enquêtes préliminaires, c’est au pouvoir d'indiquer qu'il a quelques éléments, qui lui permettent de dire qu’il y a des pistes de responsabilités qu’on peut fixer.
C’est quand même curieux que vous soyez dans une coalition qui est au pouvoir et que vous n’ayez pas ces informations !
Il y a des informations qui relèvent quand même du pouvoir judiciaire. Elles ne sont pas d’ordre politique. Elles peuvent être classées confidentielles.
Certains pensent que la coalition (RHDP) va vers l’éclatement et le MFA est marginalisé. Même entre les deux grands partis notamment le Rassemblement des républicains (RDR, au pouvoir) et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, proche du pouvoir), les choses ne tournent pas bien rond. Que répondez-vous ?
C’est vrai que le RHDP est à l’image de ce que vous voyez, connaît quelques difficultés. Ça, c’est tout à fait réel, on ne peut pas le cacher. Mais, vous savez que dans un mariage, il y a des hauts et des bas. Peut-être que nous sommes en train de traverser un moment difficile dans notre union. Et nous espérons qu’avec la réconciliation tous azimuts, nous pourrons éventuellement surmonter les différents obstacles. Ce n’est pas seulement que le MFA est marginalisé, comme vous le dites si bien, il y a aussi au niveau du RDR et du PDCI…
Que se passe-t-il réellement au sein de la coalition ? Quand vous parlez d’obstacles, de difficultés, que voulez-vous dire ?
C’est difficile à dire. En fait, nous sommes partis d’une crise, qui a affecté tous les partis politiques. Nous sommes en train de nous organiser et nous avons pensé qu’au niveau du RHDP, il était possible de juguler un certain nombre de choses. Mais dommage, force est de constater qu’on a quelques difficultés de faire avancer la machine.
Que reprochez-vous à la conférence des présidents du RHDP ?
C’est le manque de communication. Nous constatons que le pouvoir ne communique pas suffisamment. Je crois que nous l’avons relevé partout où nous sommes passés. Nous avons indiqué que les partis politiques ont un rôle à jouer (au niveau de la réconciliation) et dans cette coalition, dans cette gestion du pouvoir, nous voulons être suffisamment consultés parce que nous avons notre mot à dire sur un certain nombre de points. C’est ce manque de communication qui est à l’origine des difficultés que nous rencontrons.
Le MFA n’a pratiquement rien eu et on parle encore d’un probable remaniement ministériel. Espérez-vous quelque chose ?
Nous pensons que nous sommes un acteur politique majeur. N’oublions pas que sommes la troisième ou la quatrième force politique en Côte d’ivoire. Et nous pensons que dans une décision majeure de formation d’un gouvernement, on se doit d’être consulté, nous avons notre mot à dire.
On a l’impression que le pouvoir a tapé à un moment donné sur le MFA, l’obligeant à se refugier dans le mutisme. Que répondez-vous?
Nous ne sommes pas muets. La preuve est que vous êtes là et nous sommes en train d’échanger. N’oublions pas que dans une coalition, on ne se lève pas pour dire m’importe quoi. Vous devez vous concerter pour qu’il y ait une action conjuguée dans vos propos. Sinon, c’est de l’indiscipline.
Est-ce qu’une condamnation de M. Gbagbo peut-elle favoriser la réconciliation ?
La justice suit son cours. Quand ça va finir, c’est en ce moment que d’autres possibilités peuvent être envisagées. (Mais) je n’en sais rien. Pour le moment, c’est la justice qui doit travailler. Une fois qu'elle a suivi son cours et elle va se prononcer. Après cela, bien sûr le politique doit intervenir. Vous savez qu’il y a des grâces présidentielles et toute sorte de possibilités. Pour l'instant, on ne peut pas dire qu’il faut faire table rase du passé et empêcher la justice de faire son travail. Si on fait ça, c’est insulter les victimes.
On apprend que le MFA est en agonie ?
Qui vous a dit ça ? Vous avez vu, je suis là ainsi que mes collaborateurs. Le MFA travaille, la réflexion continue. La preuve, nous sommes en séance de travail sur la restructuration, sur la redynamisation de nos structures quand vous êtes venu. Nous sommes en contact permanent avec la base. Le MFA vit, le MFA avance.
Mais, sur les grandes questions de l’actualité, le MFA est totalement absent C’est simplement pour mieux réfléchir sur un certain nombre de choses. Mais bientôt, vous allez voir le MFA sur la scène politique. Nous sommes en train de nous organiser. C’est normal que nous puissions faire ça. Puisque nous avons traversé une crise qui a secoué tout le monde. Nos militants ont été complètement désorganisés. Vous savez ce qui s’est passé dans les quartiers un peu partout. Donc, ça prend un peu de temps pour remobiliser tout le monde et relancer la machine.
Vos rapports avec M. Ouattara et le RDR
Ils se situent dans le cadre du RHDP sinon pour nous ,Alassane Ouattara est le président de la République de Côte d’Ivoire. Dans ce sens, si nous sommes sollicités, chaque fois que c’est nécessaire, nous apporterons notre contribution.
[Source ALERTE INFO]