L’interrogatoire de Cyriaque Tagro a duré plus de trois heures. Interpellé dimanche aux environs de 14 heures par les fins limiers de la Direction de la surveillance du territoire (Dst), le frère cadet de Désiré Tagro a donc été cuisiné hier. Evidemment, le frère cadet de l’ancien tout-puissant ministre Désiré Tagro a rejeté en bloc les faits de préparatifs de projets de déstabilisation mis à sa charge. Mais, de toute évidence, Cyriaque Tagro pourrait être inculpé aujourd’hui et conduit à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) pour y être écroué. Car, il faut le dire, alors qu’il était entendu, certains de ses complices ont choisi de le charger. Selon l’un d’entre eux, c’est un groupe de 38 guérilleros basés au Ghana que Cyriaque Tagro gérait. Cette bande d’assaillants qui s’apprêtait à attaquer à son tour est essentiellement composée de miliciens se réclamant de Mao Gloféï, l’ancien patron de la Force de libération du Grand-Ouest (Flgo). Les autres éléments du groupe sont des déserteurs de l’armée ivoirienne. Sans doute parce qu’ils ne savent pas que leur compagnon a des ennuis, ils l’accusent de les avoir floué. «Il nous a dit qu’il partait chercher de l’argent au pays. Et depuis, on ne le voit pas. Nous souffrons et voulons rentrer», a confié hier au téléphone depuis le Ghana un de ces miliciens. Selon ces confidences, le frère de Désiré Tagro est chargé dans le dispositif de faire le lien entre les miliciens et un cadre du Front populaire ivoirien (Fpi), en prison, en l’occurrence Laurent Akoun. Manifestement, c’est donc une autre attaque que les policiers de la Dst ont fait échouer. Ce n’est donc pas parce qu’il est le frère de l’ancien porte-parole de Laurent Gbagbo que Cyriaque Tagro a été interpellé.
M. Dossa
M. Dossa