ABIDJAN - Des contacts ont été établis entre des exilés proches de l`ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et Ansar Dine, un groupe islamiste armé du nord du Mali, ainsi qu`avec l`ex-junte malienne, selon un rapport d`experts travaillant pour l`ONU, que s`est procuré l`AFP mercredi.
Ce document de 26 pages, fermement rejeté par le camp Gbagbo, doit être examiné le 31 octobre par le Conseil de sécurité.
Il tend à montrer que des exilés du camp Gbagbo, défait en avril 2011 après une crise post-électorale de quatre mois ayant fait quelque 3.000 morts, cherchent des appuis dans la région pour déstabiliser le régime d`Alassane Ouattara à Abidjan. Selon le document, ils pilotent et financent également depuis le Ghana des attaques meurtrières menées ces derniers mois en Côte d`Ivoire.
Une réunion entre un membre du camp Gbagbo et un représentant d`Ansar Dine s`est tenue "à la frontière entre la Mauritanie et le Sénégal, pour discuter d`une possible coopération future en vue de menacer la paix et la sécurité dans la sous-région et de fournir une possible assistance technique militaire au moyen de mercenaires", indique le rapport, qui fait état d`échanges de textos.
Ansar Dine est l`un des groupes islamistes armés alliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui ont pris le contrôle du nord du Mali à la suite du coup d`Etat militaire du 22 mars à Bamako.
Par ailleurs, "fin juin 2012, une réunion a eu lieu dans un camp militaire à Bamako" entre des représentants des exilés pro-Gbagbo et des membres de l`ex-junte militaire malienne, dont son chef, le capitaine Amadou Haya Sanogo, affirment ces experts.
Les putschistes maliens, toujours influents, ont fait part à cette occasion de leur "intérêt" à soutenir des opérations de déstabilisation qui affaibliraient la Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao) et son président en exercice, M. Ouattara, selon le rapport, qui souligne aussi une "fréquente" circulation d`armes à la frontière ivoiro-malienne.
"Manipulation" pour le camp Gbagbo
Le Ghana est également ciblé : des exilés pro-Gbagbo - nombreux dans le pays - y ont mis en place un "commandement stratégique" et de là "planifient" et "financent" des attaques commises dans leur pays, avancent les experts.
Le 12 juillet 2012, une réunion s`est tenue à Takoradi (sud du Ghana), où plusieurs groupes de partisans de l`ancien régime "ont décidé d`unir leurs efforts" pour reprendre le pouvoir en Côte d`Ivoire, expliquent-ils.
Parmi les personnalités qui seraient impliquées dans le financement du "réseau" figure, selon le document, le porte-parole de l`ancien président, Justin Koné Katinan, en détention au Ghana et visé par une procédure d`extradition. Charles Blé Goudé, qui fut le chef des "patriotes" (un mouvement de jeunesse pro-Gbagbo), est également cité, avec d`autres.
Interrogé par l`AFP, le ministre ghanéen de l`Information, Fritz Baffour, a mis en doute la "véracité" du rapport. En visite à Abidjan début septembre, le président ghanéen John Dramani Mahama avait assuré que son pays ne servirait pas de "base arrière" pour déstabiliser son voisin.
Enfin, l`est du Liberia est devenu "une plateforme de recrutement et une base arrière" dotée de camps d`entraînement pour des groupes armés pro-Gbagbo, alertent les experts.
La Côte d`Ivoire connaît depuis août son plus grave regain de tension depuis la fin de la crise, avec une série d`assauts meurtriers contre les forces de sécurité, notamment dans l`Ouest - frontalier du Liberia - et à Abidjan. Le régime Ouattara a accusé le camp Gbagbo, qui dément.
Les exilés pro-Gbagbo ont condamné en termes virulents le rapport. Bernard Houdin, conseiller spécial de M. Gbagbo, a dénoncé une "manipulation grossière" et assuré que son camp rejetait toute "aventure subversive".
Charles Blé Goudé a fustigé un "programme d`éradication des pro-Gbagbo".
Soupçonné par la Cour pénale internationale (CPI) d`être "coauteur indirect" de crimes contre l`humanité, Laurent Gbagbo, arrêté le 11 avril 2011 à Abidjan, est détenu depuis fin 2011 à La Haye.
Ce document de 26 pages, fermement rejeté par le camp Gbagbo, doit être examiné le 31 octobre par le Conseil de sécurité.
Il tend à montrer que des exilés du camp Gbagbo, défait en avril 2011 après une crise post-électorale de quatre mois ayant fait quelque 3.000 morts, cherchent des appuis dans la région pour déstabiliser le régime d`Alassane Ouattara à Abidjan. Selon le document, ils pilotent et financent également depuis le Ghana des attaques meurtrières menées ces derniers mois en Côte d`Ivoire.
Une réunion entre un membre du camp Gbagbo et un représentant d`Ansar Dine s`est tenue "à la frontière entre la Mauritanie et le Sénégal, pour discuter d`une possible coopération future en vue de menacer la paix et la sécurité dans la sous-région et de fournir une possible assistance technique militaire au moyen de mercenaires", indique le rapport, qui fait état d`échanges de textos.
Ansar Dine est l`un des groupes islamistes armés alliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui ont pris le contrôle du nord du Mali à la suite du coup d`Etat militaire du 22 mars à Bamako.
Par ailleurs, "fin juin 2012, une réunion a eu lieu dans un camp militaire à Bamako" entre des représentants des exilés pro-Gbagbo et des membres de l`ex-junte militaire malienne, dont son chef, le capitaine Amadou Haya Sanogo, affirment ces experts.
Les putschistes maliens, toujours influents, ont fait part à cette occasion de leur "intérêt" à soutenir des opérations de déstabilisation qui affaibliraient la Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao) et son président en exercice, M. Ouattara, selon le rapport, qui souligne aussi une "fréquente" circulation d`armes à la frontière ivoiro-malienne.
"Manipulation" pour le camp Gbagbo
Le Ghana est également ciblé : des exilés pro-Gbagbo - nombreux dans le pays - y ont mis en place un "commandement stratégique" et de là "planifient" et "financent" des attaques commises dans leur pays, avancent les experts.
Le 12 juillet 2012, une réunion s`est tenue à Takoradi (sud du Ghana), où plusieurs groupes de partisans de l`ancien régime "ont décidé d`unir leurs efforts" pour reprendre le pouvoir en Côte d`Ivoire, expliquent-ils.
Parmi les personnalités qui seraient impliquées dans le financement du "réseau" figure, selon le document, le porte-parole de l`ancien président, Justin Koné Katinan, en détention au Ghana et visé par une procédure d`extradition. Charles Blé Goudé, qui fut le chef des "patriotes" (un mouvement de jeunesse pro-Gbagbo), est également cité, avec d`autres.
Interrogé par l`AFP, le ministre ghanéen de l`Information, Fritz Baffour, a mis en doute la "véracité" du rapport. En visite à Abidjan début septembre, le président ghanéen John Dramani Mahama avait assuré que son pays ne servirait pas de "base arrière" pour déstabiliser son voisin.
Enfin, l`est du Liberia est devenu "une plateforme de recrutement et une base arrière" dotée de camps d`entraînement pour des groupes armés pro-Gbagbo, alertent les experts.
La Côte d`Ivoire connaît depuis août son plus grave regain de tension depuis la fin de la crise, avec une série d`assauts meurtriers contre les forces de sécurité, notamment dans l`Ouest - frontalier du Liberia - et à Abidjan. Le régime Ouattara a accusé le camp Gbagbo, qui dément.
Les exilés pro-Gbagbo ont condamné en termes virulents le rapport. Bernard Houdin, conseiller spécial de M. Gbagbo, a dénoncé une "manipulation grossière" et assuré que son camp rejetait toute "aventure subversive".
Charles Blé Goudé a fustigé un "programme d`éradication des pro-Gbagbo".
Soupçonné par la Cour pénale internationale (CPI) d`être "coauteur indirect" de crimes contre l`humanité, Laurent Gbagbo, arrêté le 11 avril 2011 à Abidjan, est détenu depuis fin 2011 à La Haye.