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Politique Publié le jeudi 11 octobre 2012 | Nord-Sud

Assassinat du colonel-major Adama Dosso : Sa femme raconte la séparation

L’étape d’hier, dans le procès relatif à l’enlèvement, la séquestration et l’assassinat du colonel-major Adama Dosso, a été marquée par la lecture de la déposition de l’épouse de l’ancien pilote.

A défaut de comparaître à la barre du tribunal militaire, la déposition de l’épouse du colonel-major a été communiquée à l’auditoire. A la demande de Me Dirabou Mathurin, l’avocat de Dogbo Blé, l’un des juges assesseurs a lu le procès-verbal en présence des prévenus et des avocats de la défense et celui de la partie civile, Me Soungalo Coulibaly. Le professeur Mireille Dosso, dans ce Pv, relate les derniers instants qu’elle a vécus avec son mari. « Il a quitté la maison le 12 mars 2011 à 8 heures. Il s’est rendu à l’hôtel du Golf à la demande du président de la République, Alassane Ouattara. Il a rencontré ce jour-là le ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko. En quittant le domicile, il m’a dit qu’il devait rentrer avant 18 heures. Car il devait discuter avec le ministre d’un projet de commande d’avion. Donc, dans son sac, il n’y avait que de vieux documents de contrats. Ce sont ces papiers qu’il devait présenter au ministre Hamed Bakayoko », confie-t-elle au juge d’instruction. La directrice de l’Institut Pasteur affirme que son époux l’a appelée lorsqu’il est effectivement arrivé à l’hôtel du Golf, notamment pour rassurer sa conjointe. « Vers 16 heures, je l’ai appelé pour m’enquérir de son état de santé. Car, il avait un problème de cœur. Il m’a dit que tout allait bien et qu’il n’y avait pas de souci à se faire. Il m’a même dit qu’il n’allait plus tarder à rentrer à la maison. C’est ainsi que je l’attendais. Il était prévu qu’il rentre avant 18h. Je l’ai attendu en vain. J’ai tenté de l’appeler au téléphone. Tous ses trois téléphones portables étaient fermés. Je ne pouvais pas le joindre. J’étais inquiète. J’ai appelé son ami, le général Abdoulaye Coulibaly pour l’informer. Il m’a dit qu’il allait chercher à savoir ce qui se passe. Nous sommes restés dans cette attente durant plusieurs jours. Je n’avais pas de nouvelles de mon mari. C’est ainsi que j’ai lancé à travers la radio de l’Onuci un avis de disparition. C’est suite à l’arrestation des prévenus (le sergent-chef Léon Jean Noël Lagaud et les sergents Ferdinand Toh et Noël Touali) que j’ai réalisé ce qui est arrivé à mon époux. Je signale que dans la période du 11 mars au 11 avril 2011, deux pick-up de la Garde républicaine étaient régulièrement positionnés dans le périmètre de notre résidence. Je précise aussi que depuis le déclenchement de la crise, notre domicile a été perquisitionné à trois reprises. Je suis l’épouse du colonel-major depuis 1969. Nous avons quatre enfants. Il a pris sa retraite en 2003. Je me constitue partie civile. Je souhaite que la lumière soit faite sur la mort de mon mari. Je souhaite que justice soit rendue», insiste l’épouse de l’ex-pilote du président Félix Houphouet-Boigny, dans cette déposition. Le président du tribunal, Mathurin Kanga, a demandé à nouveau aux cinq accusés s’ils désirent apporter des précisons à ce qu’ils ont jusque-là déclaré. « M. Le président, je n’ai rien à ajouter », ont-ils répété à tour de rôle. Selon les rapports des experts, le général Dogbo Blé, le Cdt Kipré Yagba, le sergent-chef Léon Jean Noël Lagaud et les sergents Ferdinand Toh et Noël Touali sont lucides. Ils sont accessibles à une sanction pénale, concluent les spécialistes. Ils sont accusés d’enlèvement, séquestration et complicité d’assassinat du colonel-major Adama Dosso. Ce matin, commence donc la plaidoirie des avocats. Une étape non moins importante dans ce procès.

Ouattara Moussa
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