Les habitants de Yakassé-Féyassé, Sous-préfecture située dans le département d’Abengourou, en particulier, et ceux du royaume de l’Indénié, en général, sont en joie et comptent réserver un accueil des plus chaleureux à Brou Adou Kpagni, nous ont confié des habitants interrogés. Puisque, le mercredi 10 octobre 2012, le doyen Brou Adou Kpagni, ex-conseiller économique et social, ancien membre du conseil des sages de la filière café-cacao sous l’ère Gbagbo, a recouvré la liberté. Il est désormais libre de ses mouvements. Pour rappel, selon les renseignements recueillis sur place à Yakassé-Féyassé, c’est dans la nuit du samedi 22 au dimanche 23 septembre dernier, aux environs de 20 h, que le grand producteur de café-cacao, Brou Adou Kpagni, a été enlevé par des éléments des Frci sous le commandement de l’adjudant Bamba. Au dire des mêmes sources, c’est Ali N’guessan Tiécoura, militant du Rdr (parti d’Alassane Ouattara), qui a donné l’information selon laquelle l’illustre planteur hébergerait des miliciens pro-Gbagbo et détiendrait des armes pour déstabiliser le régime Ouattara. Sans mener d’enquête préalable, Bamba et ses éléments ont fait une descente musclée au domicile de l’ex-conseiller économique et social. Ils l’ont embarqué sans lui permettre de prendre ses médicaments d’autant qu’il est malade vu son âge avancé. Durant cette même nuit, Brou Adou Kpagni a été transféré d’abord au camp des Frci à Abengourou avant d’être remis à la brigade de gendarmerie où il a passé 12 jours sans qu’on ne lui signifie exactement ce qu’on lui reproche. Parce que les fouilles procédées à son domicile n’ont rien donné. Le jeudi 4 octobre dernier, nuitamment, il a été déféré à la caserne de la Brigade anti-émeute (Bae) à Yopougon, un véritable mouroir tenu par les Frci. Il y a été détenu durant 6 jours avant d’être libéré, mercredi dernier. Comme on le voit, les violations des droits humains se poursuivent sous Ouattara dans le silence total de la communauté internationale.
Jean Goudalé
Jean Goudalé