Il faut séparer l’ivraie du vrai grain. Il ne faut pas attendre, comme dans la Bible, la fin des temps. Mais, il faut le faire maintenant. Car les attaques de Bonoua et surtout celle de la centrale thermique d’Azito montre que le temps urge. Au cours de cette attaque, selon nos sources, plusieurs dizaines d’agents de défense et de sécurité régulièrement inscrits dans les rangs de l’armée, de la gendarmerie et de la police ont pris part à l’assaut. Habillés dans le nouveau treillis des différents corps dont ils font partie, ils ont réussi à tromper la vigilance de leurs frères d’arme postés à l’entrée de cette centrale importante dans l’alimentation en électricité de la ville d’Abidjan. Après avoir pris le contrôle de cette grande unité de production d’électricité, ils se sont adonnés à des actes de sabotage et de terrorisme. Leur objectif était de plonger tout Abidjan dans le noir. Heureusement pour les Ivoiriens, les assaillants n’ont pu atteindre leur but. Qu’allait-il advenir s’ils parvenaient à leurs fins ? Dieu seul sait. Toujours est-il qu’Abidjan dans le noir offrait beaucoup de possibilités à des personnes qui ne nourrissent pas de bonnes choses pour la République. Il est clair que l’attaque de centrale d’Azito n’était que la face visible de l’iceberg d’une opération de grande envergure qui devait à la fois frapper plusieurs cibles. Dans ce plan diabolique, selon nos sources, plusieurs centaines d’éléments de l’armée, de la gendarmerie et de la police devaient entrer en action. A Azito, neuf personnes ont été arrêtées après l’attaque. Il a été clairement établi qu’ils ont activement participé à l’opération de sabotage de la centrale thermique. Parmi eux, comme l’a révélé le ministre délégué en charge de la Défense auprès du président de la République au journal de 20 heures du lundi dernier, figuraient deux policiers, trois gendarmes et trois marins. Tous actuellement en activité dans leurs différents corps. Ce fait n’est pas nouveau. Le 5 août dernier, lors de l’attaque du camp militaire d’Akouédo, des complicités internes ont été évoquées. Des éléments des FRCI ont facilité l’accès du camp aux assaillants pour faire tuer sept de leurs frères d’arme. 29 personnes ont été interpellées dans cette affaire dont une dizaine de militaires. Dans l’attaque de Dabou et les tentatives avortées d’Abengourou, de San Pedro et de Grand Bassam, des militaires, gendarmes et policiers avaient été soupçonnés d’être de mèche avec les déstabilisateurs. Dans la dernière attaque, celle de Noé, parmi les personnes tuées figuraient également deux gendarmes, un marin et un pompier. L’un des gendarmes était en poste à l’ouest à Toulépleu. Tandis que l’autre était à la brigade de Gouméré, dans le département de Bondoukou. Ce qui veut dire que des personnes payées par le contribuable pour assurer sa sécurité complotent la nuit pour attenter à son intégrité physique. Une situation très grave. D’autant qu’au fil du temps, les attaques montent en crescendo. Et que l’implication de certains membres des FRCI, de la gendarmerie et de la police se fait de plus en plus claire. Après l’attaque d’Azito, il est indéniable que le ver est dans le fruit. Il ne faut donc le laisser s’installer jusqu’au c?ur du système. Il faut dès maintenant débusquer les personnes employées par la République et qui travaille contre elle. Nettoyer les écuries d’Augias. Avant qu’il ne soit trop tard.
Jean-Claude Coulibaly
Jean-Claude Coulibaly