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Société Publié le vendredi 2 novembre 2012 | L’Inter

Rencontre avec les confréries de chasseurs traditionnels/Hamed Bakayoko : « Personne ne peut supprimer les Dozos »

© L’Inter
Des dozos à Abobo pour un meeting
Traditional hunters (or Dozo) sit with their guns as they attend their first annual meeting at Abobo, in Abidjan July 25, 2011. Typically traditional hunters from the north, many of the Dozo joined forces with pro-Ouattara soldiers belonging to the Republican Forces of Ivory Coast (FRCI), against troops loyal to former President Laurent Gbagbo during the post electoral crisis.
Merci, mais attention... Ainsi pourrait-on résumer l'intervention du ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur, hier jeudi 1er novembre 2012 devant les Dozos. Pour cette rencontre inédite, la grande salle de conférence du ministère des Affaires étrangères était devenue exiguë pour contenir les ''contingents'' de chasseurs traditionnels venus de toutes les régions du pays. Il s'agissait pour Hamed Bakayoko de remercier les Dozos pour leur combat aux côtés des FRCI, mais surtout de mettre de l'ordre dans leurs rangs, face aux récriminations qui fusent de toutes parts. « Les Dozos ont apporté une contribution à la libération de la Côte d'Ivoire. Nous n'avons pas honte d'accepter et d'assumer cela », a reconnu le ministre de l'Intérieur. Mais la guerre étant finie, le chef de l'Etat veut mettre de l'ordre et ramener la quiétude au sein des populations. Cette décision a été prise après la rencontre du président de la République avec les populations Wê du Guémon et du Cavally, sans oublier les remarques de nombreux diplomates et les rapports des organisations internationales qui présentent les Dozos comme une force parallèle qui fait le travail des forces régulières, ce qui gêne la libre circulation des biens et des personnes, sème l'insécurité et viole les droits humains. Mais, à en croire Hamed Bakayoko, les autorités ivoiriennes n'envisagent nullement de mettre fin aux activités des Dozos, une « tradition qui date de la nuit des temps » et qui fait partie intégrante du patrimoine culturel du nord de la Côte d'Ivoire. « Personne ne peut supprimer les Dozos (…) On ne peut pas, par un coup de bâton magique, faire disparaître les Dozos. C'est impossible », a-t-il martelé. Notre responsabilité, c'est de vous organiser, vous aider à vous organiser », a dit le ministre. Et cela, « pour éviter que des faux Dozos ne viennent pas gâter le nom (Ndlr, ternir l'image) des vrais Dozos (…) Si votre nom est gâté, c'est le nom du pays qui est gâté. C'est le nom du président qui est gâté », a-t-il fait observer. Dans une mise en garde ferme, il leur a demandé faire attention aux dérives et autres dérapages et de ne surtout pas gêner les forces régulières. Tout Dozo qui se comportera mal sera jeté en prison, a prévenu le ministre de l'Intérieur. Qui a donc invité les chasseurs traditionnels à fondre leurs différentes associations dans une structure unique, de sorte à donner aux autorités des interlocuteurs crédibles et responsables des actes de leurs hommes dans chaque localité. Il a promis l'aide du gouvernement et de l'administration, en vue d'organiser dans les jours à venir, des missions à l'intérieur du pays pour sensibiliser, recenser et organiser les Dozos. Avant son intervention, Dosso Sory, président de la Fédération nationale des confréries Dozos, le doyen Traoré Glofin de Goulia Sokourani, et le commandant Koné Zakaria avaient déjà commencé la sensibilisation. « Arrêtez les comportements bizzares. Vous êtes de simples Dozos, vous ne pouvez pas vous mettre à la place des policiers, gendarmes, Eaux et forêts... Il y a aussi des gens qui se mettent en tenue de Dozos pour agir comme des coupeurs de route, braquer, voler. Nous allons mettre fin à tout cela. Tout le monde respecte les Dozos, mais si vous ne voulez pas vous respecter vous-mêmes, vous verrez ce qu'on va vous faire », a menacé le doyen Traoré Glofin. « Les Dozos ne sont ni des juges ni de procureurs », a renchéri de son côté le commandant Koné Zakaria. Le chef de la police militaire qui est lui-même un Dozo, a conseillé à ses pairs de respecter la discipline exigée par la tradition et les autorités. « Aidez l'Etat. L'Etat est prêt à vous aider, mais entendez-vous. Ce pouvoir n'est pas là pour le désordre », a-t-il déclaré.
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