Charles Konan Banny, président de la Cdvr, est sur la sellette du fait de sa prestation en demi-teinte.
«Personne ne pourra me décourager dans la mission qui m’est confiée». A ces seuls propos que Charles Konan Banny a tenus fin septembre 2011 à Yamoussoukro, lors de l’installation des onze membres de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr), on est assuré qu’il veut aller loin. Comme qui a cette ambition ménage sa monture, il se prépare certainement à reprendre son bâton de pèlerin. Avec pour but de poursuivre sa mission. Car, il n’en était qu’aux « phases préparatoires », sanctionnées par des « pré-consultations », dont il a remis le rapport au chef de l’Etat le 1er octobre au Palais présidentiel à Abidjan. Il appartient maintenant à Alassane Ouattara de décider de la suite à accorder à ces conclusions. De même, il revient au président de la République qui a désigné début mai 2011 M. Banny et créé la Cvdr par ordonnance 2011-167 du 13 juillet de la même année, de reconduire l’intéressé. Après plus d’un an d’exercice donc et au regard de sa prestation, l’on est en droit de se demander si l’ex-Premier ministre peut vraiment réconcilier les Ivoiriens.
Banny quitte ou double ?
Une répondre l’affirmative à la question qui précède conforte les critiques acerbes portées contre le ‘’Monsieur réconciliation‘’ nationale. La dernière critique en date n’est autre que le constat fait par l’ensemble des Ivoiriens de son absence à la ‘’Caravane nationale de sensibilisation à la paix‘’. Du 20 octobre à 3 novembre, cette caravane initiée par les artistes a sillonné les grandes villes du pays (San Pedro, Gagnoa, Man, Korhogo, Anbengourou et Abidjan) sans que M. Banny mette à profit au moins une des six étapes pour parler à ses compatriotes. Pourtant, la Cdvr a été associée au projet pour lequel elle a même co-animé une conférence de presse le jeudi 11 octobre, avec un représentant de la présidence de la République et un autre du ministère de la Culture et de la francophonie. Une autre critique tout aussi fraîche est celle qu’a faite samedi l’Union pour la démocratie et pour la paix (Udpci) d’Albert Toikeusse Mabri. «Le Bureau politique regrette qu’il n’y ait pas eu d’avancée notable du processus depuis la mise en place de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr)», a observé l’instance de consultation et de décision du parti arc-en-ciel. Les critiques sont légion, parfois sanctionnées par un blâme. «Alors que les victimes désabusées attendent depuis le 13 juillet 2011, le président de la Cdvr se signale par son impuissance à donner une ligne claire et précise de la mission que lui a confiée le chef de l’Etat. La Cdvr a échoué», rapporte l’Intelligent d’Abidjan les propos de Mariam Traoré, députée de Tengrela. Elle a tenu ces propos, selon lui, à la tribune de Djiguiya Espoir National une association de victimes de guerre de la commune d’Abobo, le lundi 25 juin dans le quartier de Samanké. De ces points de vue négatifs pour lui, Charles Konan Banny est bon pour la «démission» comme l’a réclamé une opinion nationale à un moment donné.
Défense peu convaincante
Sans compter qu’une vive controverse interne a éclaboussé la Commission quant à son efficacité et son fonctionnement, à la mi-juin. «Les commentaires faits par un des membres du cabinet du président de la Cdvr sur les récents développements de l’actualité politique nationale ont occasionné, malheureusement, une vive polémique dans une partie de la presse ivoirienne», a regretté Franck Kouassi Sran, conseiller spécial de M. Banny dans une déclaration, le 25 juin. Nombreux sont les Ivoiriens qui ont reproché à la Cdvr de naviguer à vue, parce qu’ayant tardé à dévoiler sa méthode et son programme d’activités. Echaudée, elle a dû s’ouvrir tardivement - il faut le dire - au public par la voix du même collaborateur. On saura seulement à la mi-septembre de cette année que la Cdvr attendait un financement de la part de l’Etat, tant elle avait travaillé «sur fonds propre». Elle devait faire des pré-consultations dans le cadre de la relance du dialogue et prévoyait en août un séminaire sur la recherche de la vérité. Après quoi, viendrait le lancement de la période de deuil des violences et de purification dans l’ouest du pays. Puis, le soutien aux victimes de la crise postélectorale. Enfin, la dernière articulation de sa démarche a consisté en l’installation des commissions décentralisées. Aux dernières nouvelles, les membres et fonctionnaires de la Cdvr suivent depuis lundi un atelier de renforcement des capacités sur la justice transitionnelle. Un autre argument qui devrait permettre à la Commission de repartir de plus belle. Mais, Charles K Banny ne se résigne-t-il face aux obstacles en déclarant : «Les Ivoiriens veulent la paix et la demande est forte. Mais certains intérêts politiques égoïstes et égocentriques, agissent contre cette volonté commune d’aller à la paix.»
Bidi Ignace
«Personne ne pourra me décourager dans la mission qui m’est confiée». A ces seuls propos que Charles Konan Banny a tenus fin septembre 2011 à Yamoussoukro, lors de l’installation des onze membres de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr), on est assuré qu’il veut aller loin. Comme qui a cette ambition ménage sa monture, il se prépare certainement à reprendre son bâton de pèlerin. Avec pour but de poursuivre sa mission. Car, il n’en était qu’aux « phases préparatoires », sanctionnées par des « pré-consultations », dont il a remis le rapport au chef de l’Etat le 1er octobre au Palais présidentiel à Abidjan. Il appartient maintenant à Alassane Ouattara de décider de la suite à accorder à ces conclusions. De même, il revient au président de la République qui a désigné début mai 2011 M. Banny et créé la Cvdr par ordonnance 2011-167 du 13 juillet de la même année, de reconduire l’intéressé. Après plus d’un an d’exercice donc et au regard de sa prestation, l’on est en droit de se demander si l’ex-Premier ministre peut vraiment réconcilier les Ivoiriens.
Banny quitte ou double ?
Une répondre l’affirmative à la question qui précède conforte les critiques acerbes portées contre le ‘’Monsieur réconciliation‘’ nationale. La dernière critique en date n’est autre que le constat fait par l’ensemble des Ivoiriens de son absence à la ‘’Caravane nationale de sensibilisation à la paix‘’. Du 20 octobre à 3 novembre, cette caravane initiée par les artistes a sillonné les grandes villes du pays (San Pedro, Gagnoa, Man, Korhogo, Anbengourou et Abidjan) sans que M. Banny mette à profit au moins une des six étapes pour parler à ses compatriotes. Pourtant, la Cdvr a été associée au projet pour lequel elle a même co-animé une conférence de presse le jeudi 11 octobre, avec un représentant de la présidence de la République et un autre du ministère de la Culture et de la francophonie. Une autre critique tout aussi fraîche est celle qu’a faite samedi l’Union pour la démocratie et pour la paix (Udpci) d’Albert Toikeusse Mabri. «Le Bureau politique regrette qu’il n’y ait pas eu d’avancée notable du processus depuis la mise en place de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr)», a observé l’instance de consultation et de décision du parti arc-en-ciel. Les critiques sont légion, parfois sanctionnées par un blâme. «Alors que les victimes désabusées attendent depuis le 13 juillet 2011, le président de la Cdvr se signale par son impuissance à donner une ligne claire et précise de la mission que lui a confiée le chef de l’Etat. La Cdvr a échoué», rapporte l’Intelligent d’Abidjan les propos de Mariam Traoré, députée de Tengrela. Elle a tenu ces propos, selon lui, à la tribune de Djiguiya Espoir National une association de victimes de guerre de la commune d’Abobo, le lundi 25 juin dans le quartier de Samanké. De ces points de vue négatifs pour lui, Charles Konan Banny est bon pour la «démission» comme l’a réclamé une opinion nationale à un moment donné.
Défense peu convaincante
Sans compter qu’une vive controverse interne a éclaboussé la Commission quant à son efficacité et son fonctionnement, à la mi-juin. «Les commentaires faits par un des membres du cabinet du président de la Cdvr sur les récents développements de l’actualité politique nationale ont occasionné, malheureusement, une vive polémique dans une partie de la presse ivoirienne», a regretté Franck Kouassi Sran, conseiller spécial de M. Banny dans une déclaration, le 25 juin. Nombreux sont les Ivoiriens qui ont reproché à la Cdvr de naviguer à vue, parce qu’ayant tardé à dévoiler sa méthode et son programme d’activités. Echaudée, elle a dû s’ouvrir tardivement - il faut le dire - au public par la voix du même collaborateur. On saura seulement à la mi-septembre de cette année que la Cdvr attendait un financement de la part de l’Etat, tant elle avait travaillé «sur fonds propre». Elle devait faire des pré-consultations dans le cadre de la relance du dialogue et prévoyait en août un séminaire sur la recherche de la vérité. Après quoi, viendrait le lancement de la période de deuil des violences et de purification dans l’ouest du pays. Puis, le soutien aux victimes de la crise postélectorale. Enfin, la dernière articulation de sa démarche a consisté en l’installation des commissions décentralisées. Aux dernières nouvelles, les membres et fonctionnaires de la Cdvr suivent depuis lundi un atelier de renforcement des capacités sur la justice transitionnelle. Un autre argument qui devrait permettre à la Commission de repartir de plus belle. Mais, Charles K Banny ne se résigne-t-il face aux obstacles en déclarant : «Les Ivoiriens veulent la paix et la demande est forte. Mais certains intérêts politiques égoïstes et égocentriques, agissent contre cette volonté commune d’aller à la paix.»
Bidi Ignace