« Peuple du Léboutou, nous sommes au kohi (Ndrl: nous sommes ensemble). Chers frères, chers parents et amis jeunes du Léboutou, je vous engage dans le Vivre ensemble et la réconciliation ». Ces phrases prononcées respectivement par les ministres d`Etat Hamed Bakayoko et Gilbert Kafana Koné avaient tout l`air d`un pacte entre le gouvernement et le peuple Adioukrou, longtemps considéré comme un peuple réfractaire ou opposé au processus de réconciliation prôné par le Président Alassane Ouattara. Ce samedi 17 novembre, en tout cas, tout avait l`air d`un jour nouveau dans le Léboutou surtout avec la grande pluie qui avait arrosé la cité aux environs de 5 heures et qui semblait avoir lavé tous les doutes et hésitations du peuple Adioukrou quant au processus de paix et de la philosophie du « Vivre ensemble ». L`ambiance carnavalesque qui a prévalu ce jour-là sera couronnée par la danse mystique et guerrière dénommée Yaï d`Armébé, une danse dédiée à la réconciliation. Sur un ton assez incisif, le ministre Vincent Essoh Lohouess, principal artisan du rassemblement, plante le décor: « Nous avons assez fait la politique de l`autruche où l`hypocrisie rime avec la jalousie. L`intolérance en pays Adioukrou est une gangrène à vite soigner. C`est une plaie qui grossit avec les conflits fonciers, religieux et de gouvernance ». Le ministre Hamed Bakayoko, dans son intervention, situera les raisons de leur présence à ces retrouvailles entre Adioukrou. « C`est un moment historique à partager, en ce sens que Dabou a essuyé de nombreuses agressions avec son cortège de morts. Aujourd`hui le mal est diagnostiqué par les éminents cadres de la région. Eloignez-vous de la jalousie et des déchirements politiques et culturels. C`est le temps de dire à tout le monde que la paix est nécessaire au développement », a plaidé le ministre d`Etat. Quand Kafana Koné s`adresse, à son tour, à la population, il cible la jeunesse : « Votre avenir est entre vos mains. Cette région regorge d`assez de richesses que vous devez exploiter. Cela passe par un climat apaisé dans ce pays. Développez le « Vivre ensemble ». Ministres et populations se sont parlé en toute franchise. Ils se sont certainement compris. En témoigne le rameau de la paix planté à la place Henri Konan Bédié par le chef de terre, Loba Emile, à la fin de la cérémonie.
Norbert Nkaka
(A DABOU)
Norbert Nkaka
(A DABOU)