Comme annoncé, le secteur public de l'école ivoirienne est paralysé. Depuis hier lundi 19 novembre en effet, l'arrêt de travail des enseignants du primaire, du secondaire(général et technique), du supérieur public a pris effet. Une randonnée dans quelques établissements scolaires du district d'Abidjan nous a permis de savoir que les mots d'ordre de grève lancés successivement par l'Intersyndicale du secteur éducation-formation(Isef), le Sneppci et la Cnec, ont été largement suivis. A l'école d'enseignement technique Celia de Treichville, des élèves s'interrogeaient sur les motifs de cet arrêt de travail d'une semaine. ''Tout ce qu'on sait, c'est que nos enseignants sont en grève et que les cours reprendront le lundi prochain'', nous a confié le jeune K.L.Achille, élève en 1ère BT électronique. Une note affichée à la porte de la salle des professeurs indique en effet que les cours sont suspendus jusqu'au 23 novembre prochain, pour raison de grève. Au groupe scolaire régional où nous nous sommes rendus par la suite, toutes les 72 salles de classe que se repartissent les 12 écoles du groupe scolaire, étaient fermées. Il n'y avait ni enseignant, ni écolier. L'ambiance était quasiment la même au lycée moderne de Trechville. Sauf que là, des élèves, quoiqu'informés de la grève, ont tenu à se rendre compte eux-mêmes de son évidence. C'est le cas du jeune Y. Yannick, élève en classe de 4e, qui s'est résolu à retourner à la maison, après avoir eu la certitude qu'il ne retrouverait pas le chemin de l'école avant lundi prochain. Les élèves du lycée moderne de Koumassi sont aussitôt retournés chez eux dès qu'ils ont eux aussi été informés du mouvement de grève de leurs enseignants. Jean-Yves Abonga Koutouan, président de l'Isef que nous avons eu au téléphone, a révélé que le mouvement de grève a été suivi à 98% sur l'ensemble du territoire. ''Je félicite tous les syndicats et tous les camarades enseignants qui ont suivi le mot d'ordre parce qu'ayant compris la justesse de notre action. Quelques établissements à l'intérieur du pays qui n'avaient pas l'information, nous rejoindront dès demain(aujourd'hui mardi:ndlr). Nos autorités ont pu se rendre compte de notre capacité de mobilisation. Toute la Côte d'Ivoire éducative, au niveau de l'école publique, s'est arrêtée. Ça veut tout dire. C'est pourquoi nous interpellons le président de la République afin que nos revendications soient satisfaites. Nous allons maintenir le cap jusqu'à ce qu'elles soient satisfaites'', a déclaré Jean-Yves Abonga.
Franck SOUHONE
Franck SOUHONE