Ils sont une trentaine de prévenus qui ont comparu, depuis de longs mois déjà (à compter de mars 2012), devant le tribunal correctionnel d’Abidjan pour les faits à eux reprochés et qualifiés, notamment, de détournements de fonds. Face, donc, au juge Ahmed Souleymane Coulibaly qui préside ce tribunal, ces anciens "barons" qui dirigeaient les cinq structures de gestion de la filière café-cacao (Fdpcc, Fgccc, Arc, Bcc, Frc), ont plaidé non-coupables en rejetant en bloc les chefs-d’accusation portés contre eux par le procureur Oulaye Ferdinand. Jusqu’à la suspension des auditions publiques, le 25 juillet dernier, pour raison de vacances judiciaires prenant effet fin juillet, l’on avait pu se rendre compte de la « complexité » du dossier aux mains, principalement, du juge Ahmed Souleymane Coulibaly.
Car, s’il s’agit pour le parquet et le tribunal de situer précisément les responsabilités pénales dans cette « affaire café-cacao », il est moins sûr que les prévenus se laissent faire si facilement, après près de deux ans de détention préventive qu’ils jugent crânement arbitraire. La détermination de l’un d’eux, Henri Amouzou, ex-président du conseil de gestion du Fdpcc (Fonds de développement des producteurs de café-cacao), à faire éclater la vérité, et toute la vérité, sur la destination effective des plus de 1500 milliards F Cfa générés par la filière est plus que coriace. «Aujourd’hui, il s’agit de désigner les auteurs de détournement et de recel de plus de 900 milliards F Cfa provenant du DUS (Droit unique de sortie, perçu par l’Etat sur les exportations de café-cacao) non-encaissés et de 600 milliards F Cfa provenant de la Réserve de prudence, du Fdpcc-Investissement, du Fimr (Fonds d’investissement en milieu rural). Ces trois fonds sont directement gérés par les ministres et le détournement du DUS est impossible sans la signature des ministres», nous avait déclaré Amouzou, hors du palais de Justice.
Les auditions publiques, qui avaient repris depuis le 8 octobre dernier, avaient-elles vraiment pu situer l’opinion sur les responsabilités réelles mises en cause dans un procès où les prévenus pourraient seulement n’être que le côté visible de l’iceberg ? Une affaire très explosive qui risquerait de faire reculer le verdict, prévu en principe avant fin 2012, le plus loin possible encore, jusqu’à y voir du brouillard. Puisque, depuis plus d’un mois, le juge Ahmed Souleymane Coulibaly est "porté disparu" et que l’affaire va de renvoi en renvoi. A côté du justificatif "officiel" de cette absence prolongée du magistrat, le donnant pour alité en France en raison d’une "maladie" que d’aucuns qualifient d’imaginaire, une autre version se développerait sous cape, celle qui évoque le recul du pouvoir dans ce procès où il pourrait plus perdre que gagner en crédibilité, à cause, notamment, de la forte implication de quelques-uns de ses hommes-clé.
SYLVAIN TAKOUE
Car, s’il s’agit pour le parquet et le tribunal de situer précisément les responsabilités pénales dans cette « affaire café-cacao », il est moins sûr que les prévenus se laissent faire si facilement, après près de deux ans de détention préventive qu’ils jugent crânement arbitraire. La détermination de l’un d’eux, Henri Amouzou, ex-président du conseil de gestion du Fdpcc (Fonds de développement des producteurs de café-cacao), à faire éclater la vérité, et toute la vérité, sur la destination effective des plus de 1500 milliards F Cfa générés par la filière est plus que coriace. «Aujourd’hui, il s’agit de désigner les auteurs de détournement et de recel de plus de 900 milliards F Cfa provenant du DUS (Droit unique de sortie, perçu par l’Etat sur les exportations de café-cacao) non-encaissés et de 600 milliards F Cfa provenant de la Réserve de prudence, du Fdpcc-Investissement, du Fimr (Fonds d’investissement en milieu rural). Ces trois fonds sont directement gérés par les ministres et le détournement du DUS est impossible sans la signature des ministres», nous avait déclaré Amouzou, hors du palais de Justice.
Les auditions publiques, qui avaient repris depuis le 8 octobre dernier, avaient-elles vraiment pu situer l’opinion sur les responsabilités réelles mises en cause dans un procès où les prévenus pourraient seulement n’être que le côté visible de l’iceberg ? Une affaire très explosive qui risquerait de faire reculer le verdict, prévu en principe avant fin 2012, le plus loin possible encore, jusqu’à y voir du brouillard. Puisque, depuis plus d’un mois, le juge Ahmed Souleymane Coulibaly est "porté disparu" et que l’affaire va de renvoi en renvoi. A côté du justificatif "officiel" de cette absence prolongée du magistrat, le donnant pour alité en France en raison d’une "maladie" que d’aucuns qualifient d’imaginaire, une autre version se développerait sous cape, celle qui évoque le recul du pouvoir dans ce procès où il pourrait plus perdre que gagner en crédibilité, à cause, notamment, de la forte implication de quelques-uns de ses hommes-clé.
SYLVAIN TAKOUE