Dans cet entretien qu’elle nous a accordé, Ahoua Carlton Coulibaly, porte-parole adjointe du Rassemblement des républicains espère que les autres projets de lois à soumettre au vote du Parlement, ne vont pas secouer le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix, la coalition au pouvoir.
Plus d’une semaine après la dissolution du gouvernement, le président Alassane Ouattara a mis sur pied un nouveau gouvernement qui respecte les équilibres politiques dans la famille houphouétiste. Peut-on dire que la crise qui a provoqué la dissolution du gouvernement est réglée ?
On ne peut pas dire que la crise est derrière nous puisqu’il y a d’autres projets de lois qui sont sur la table des députés. Seulement au Rdr, nous osons croire que la cohésion au sein du Rhdp ne va pas encore souffrir des débats qu’il y aura à l’Assemblée nationale. Mieux, nous espérons que les débats apporteront une autre image de la cohésion des partis alliés au sein du Rhdp.
Que se passera-t-il s’il y a un nouveau couac lors de l’examen du projet de loi sur le foncier, par exemple ?
S’il y a couac, cela veut dire qu’il y a incompréhension. Dans tous les cas, il faut qu’il y ait couac pour qu’on trouve des solutions. Il faut que les textes soient clairs, j’en conviens. Mais, dès lors que les textes à voter vont dans le sens du projet du gouvernement du président Ouattara, d’où que les couacs viennent, le texte finira par être voté puisque les députés issus du Rdr sont majoritaires.
Avec ces débats attendus au Parlement et vu l’échéance de 2015, à long terme, n’y a-t-il pas à craindre pour l’avenir du Rhdp ?
Non ! Le peuple de Côte d’Ivoire n’a pas besoin d’assister aux empoignades des députés. Ce que les populations demandent, c’est de comprendre les textes soumis aux députés. Je me permets de revenir sur la loi sur le mariage. Quand j’entends le débat des religieux, je suis offusquée. Quand je vois la position tranchée de certains guides religieux, je me demande s’ils sont au 21e siècle. Fort heureusement il y en a parmi eux qui se distinguent. C’est d’ailleurs en cela que je salue le pasteur Ediémou qui a dit que quand ça va dans un foyer, on n’a pas besoin de savoir qui est le chef. Si les conjoints s’aiment, ils savent comment gérer leur foyer. C’est d’ailleurs en cela que je dis que cette loi est loin d’être une faveur du président Ouattara aux femmes. En tant qu’homme d’Etat, il n’a fait que ce qui lui incombait. Il n’a fait que mettre la femme dans le contexte qui lui convient. A la limite, je dirais qu’il a rendu service aux hommes.
Comment ça ?
Quand la femme veut être l’égale de l’homme, c’est qu’elle est disposée à partager tous les risques et les charges du foyer.
Pensez-vous que toutes les femmes sont disposées à le faire ?
Moi, je ne conçois pas qu’une femme dans un foyer, ne puisse pas contribuer aux frais du ménage. En tout cas, quand on veut être l’égale de l’homme, on échange, on partage ; tout devient un. Je connais des femmes qui tiennent leur foyer et qui ne veulent pas étaler cela sur la place publique. Je connais des familles privées du père pendant des mois parce qu’en mission, entre deux avions. Quand je dis que le président de la République rend service aux hommes, c’est qu’il les rend plus responsables. Imaginez les cadres ivoiriens qui vont à l’extérieur, qui vont dans les nations développées. Au cours des débats auxquels ils seront conviés, ils pourront désormais être fiers de dire qu’en Côte d’Ivoire, l’émancipation de la femme est une réalité.
Qu’est-ce que les femmes gagnent avec cette loi ? Est-ce la fin de la discrimination positive ?
Cette loi n’est pas un gain pour les femmes et ce n’est pas non plus la fin de la discrimination positive. Le jour où dans notre pays la loi mettra dehors un mari ou un concubin pour protéger et maintenir la femme et ses enfants dans la résidence, alors nous les femmes, nous dirons que la loi nous protège et nous aurons gagné notre combat comme dans les nations développées.
Toujours en rapport avec la loi sur le mariage, certains au Pdci, vous reprochent de vouloir faire passer tout ce qui vient du chef de l’Etat comme une lettre à la poste. Ont-ils raison de le penser ?
C’est faux de le penser parce que les réformes que le président engage ne sont pas pour nuire à la population.
Mais, on a l’impression que tous les députés issus du Rdr sont d’accord sur tout avec le président…
Oui mais, les députés sont-là pour soutenir l’action du président. Ceci dit, ils ne soutiennent pas n’importe quelle action. Les actions que le président initie, c’est pour le bonheur des populations, pas seulement pour les militants du Rdr. Ce que les députés issus du Rdr l’aide à faire, c’est de parfaire les réformes pour le bien des populations. Et sachez que le président Alassane Ouattara sait ce qu’il se passe dans les autres nations, c’est un homme très organisé. Je suis sûre que si le président initie un projet de loi qui va à l’encontre des populations, les premiers à monter au créneau seraient les députés du Rdr, pour dire au président qu’ils ne sont pas d’accord.
Dans le nouveau gouvernement, on n’y retrouve plus le Mfa. L’alliance pourra-t-elle se poursuivre dans ces conditions où certains sont mécontents ?
Oui, l’alliance va continuer parce que lors de sa constitution, on a parlé de cogestion du pouvoir. Et, il n’y a pas que le gouvernement qui gère le pouvoir. Le Mfa pourra se retrouver dans d’autres sphères de décision. Le tout n’est pas d’être forcément ministre dans un gouvernement.
Parlons à présent des municipales. Comment le Rhdp va-t-il s’y prendre pour éviter d’autres déchirures, surtout qu’au niveau du Rdr même, il y a des risques de fractures ?
Il n’y aura pas de fractures. D’abord au niveau du Rdr, la base choisira le candidat que la direction du parti va confirmer. Au niveau du Rhdp, sur la base des pourcentages obtenus lors du premier tour de la présidentielle, la tête de liste viendra du Rdr dans les localités où le président Ouattara est arrivé en tête de ses alliés et ainsi de suite. Si ce principe est acquis, d’où viendra la fracture ?
C’est cette règle qui va prévaloir lors des prochaines municipales ?
Non, il n’y a pas encore de règle édictée. Mais, nous disons que pour départager les éventuels candidats si on doit aller en Rhdp, on doit trouver le juste milieu. Or, nous ne pouvons pas concevoir que quelqu’un dont le leader est arrivé en dernière position lors du premier tour de la présidentielle, soit tête de liste pour les municipales. Cela ne pourra pas marcher.
Parlons de la gestion de la crise malienne. Romano Prodi, le représentant de l’Onu au Sahel soutient que si intervention militaire il y aura, ce ne sera pas avant un an. N’est-ce pas un tacle à Alassane Ouattara, président en exercice de la Cedeao ?
Le président Romani Prodi doit revoir sa copie. S’il n’entend pas la souffrance du peuple malien, il doit au moins consulter la Cedeao avant de s’immiscer dans ce dossier ; il ne doit pas proposer de solutions en déphasage avec les vues de la Cedeao.
Les conditions sont-elles réunies pour que l’intervention militaire ait lieu plus tôt ?
Ce qui est certain, c’est que nous ne pouvons rester les bras croisés pour attendre novembre 2013 comme il le dit. Si on doit attendre novembre 2013, les islamistes finiront d’amputer toute la population, de profaner toutes les tombes sacrées. Ils auront fini de faire leur sale besogne.
L’autre sujet qui n’a rien à voir avec l’actualité nationale, c’est la crise à l’Ump. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Je me dis que ça n’arrive pas qu’aux autres. C’est vraiment dommage. Dans tous les cas, je retiens qu’entre les deux candidats, il y en a un qui fait preuve de malhonnêteté.
Que pensez-vous du débat sur le transfèrement de Simone Gbagbo ?
La Côte d’Ivoire est un pays souverain avec à sa tête un président qui sait ce qui est bien pour son peuple. En temps opportun, le ministre de la Justice prendra toutes les dispositions éventuelles pour donner suite à la demande de la Cpi.
La présidente des femmes du Fpi milite pour une amnistie des cadres de l’ancien régime en prison. Vous êtes favorable à cela ?
Je comprends la préoccupation de la présidente des femmes du Fpi mais quand je pense que cette femme a fait partie des agents de destructions massives qui ont fragilisé cette nation, je préfère ne pas penser à cette éventualité qui reste une hérésie pour le camp Lmp.
Interview réalisée par Marc Dossa
Plus d’une semaine après la dissolution du gouvernement, le président Alassane Ouattara a mis sur pied un nouveau gouvernement qui respecte les équilibres politiques dans la famille houphouétiste. Peut-on dire que la crise qui a provoqué la dissolution du gouvernement est réglée ?
On ne peut pas dire que la crise est derrière nous puisqu’il y a d’autres projets de lois qui sont sur la table des députés. Seulement au Rdr, nous osons croire que la cohésion au sein du Rhdp ne va pas encore souffrir des débats qu’il y aura à l’Assemblée nationale. Mieux, nous espérons que les débats apporteront une autre image de la cohésion des partis alliés au sein du Rhdp.
Que se passera-t-il s’il y a un nouveau couac lors de l’examen du projet de loi sur le foncier, par exemple ?
S’il y a couac, cela veut dire qu’il y a incompréhension. Dans tous les cas, il faut qu’il y ait couac pour qu’on trouve des solutions. Il faut que les textes soient clairs, j’en conviens. Mais, dès lors que les textes à voter vont dans le sens du projet du gouvernement du président Ouattara, d’où que les couacs viennent, le texte finira par être voté puisque les députés issus du Rdr sont majoritaires.
Avec ces débats attendus au Parlement et vu l’échéance de 2015, à long terme, n’y a-t-il pas à craindre pour l’avenir du Rhdp ?
Non ! Le peuple de Côte d’Ivoire n’a pas besoin d’assister aux empoignades des députés. Ce que les populations demandent, c’est de comprendre les textes soumis aux députés. Je me permets de revenir sur la loi sur le mariage. Quand j’entends le débat des religieux, je suis offusquée. Quand je vois la position tranchée de certains guides religieux, je me demande s’ils sont au 21e siècle. Fort heureusement il y en a parmi eux qui se distinguent. C’est d’ailleurs en cela que je salue le pasteur Ediémou qui a dit que quand ça va dans un foyer, on n’a pas besoin de savoir qui est le chef. Si les conjoints s’aiment, ils savent comment gérer leur foyer. C’est d’ailleurs en cela que je dis que cette loi est loin d’être une faveur du président Ouattara aux femmes. En tant qu’homme d’Etat, il n’a fait que ce qui lui incombait. Il n’a fait que mettre la femme dans le contexte qui lui convient. A la limite, je dirais qu’il a rendu service aux hommes.
Comment ça ?
Quand la femme veut être l’égale de l’homme, c’est qu’elle est disposée à partager tous les risques et les charges du foyer.
Pensez-vous que toutes les femmes sont disposées à le faire ?
Moi, je ne conçois pas qu’une femme dans un foyer, ne puisse pas contribuer aux frais du ménage. En tout cas, quand on veut être l’égale de l’homme, on échange, on partage ; tout devient un. Je connais des femmes qui tiennent leur foyer et qui ne veulent pas étaler cela sur la place publique. Je connais des familles privées du père pendant des mois parce qu’en mission, entre deux avions. Quand je dis que le président de la République rend service aux hommes, c’est qu’il les rend plus responsables. Imaginez les cadres ivoiriens qui vont à l’extérieur, qui vont dans les nations développées. Au cours des débats auxquels ils seront conviés, ils pourront désormais être fiers de dire qu’en Côte d’Ivoire, l’émancipation de la femme est une réalité.
Qu’est-ce que les femmes gagnent avec cette loi ? Est-ce la fin de la discrimination positive ?
Cette loi n’est pas un gain pour les femmes et ce n’est pas non plus la fin de la discrimination positive. Le jour où dans notre pays la loi mettra dehors un mari ou un concubin pour protéger et maintenir la femme et ses enfants dans la résidence, alors nous les femmes, nous dirons que la loi nous protège et nous aurons gagné notre combat comme dans les nations développées.
Toujours en rapport avec la loi sur le mariage, certains au Pdci, vous reprochent de vouloir faire passer tout ce qui vient du chef de l’Etat comme une lettre à la poste. Ont-ils raison de le penser ?
C’est faux de le penser parce que les réformes que le président engage ne sont pas pour nuire à la population.
Mais, on a l’impression que tous les députés issus du Rdr sont d’accord sur tout avec le président…
Oui mais, les députés sont-là pour soutenir l’action du président. Ceci dit, ils ne soutiennent pas n’importe quelle action. Les actions que le président initie, c’est pour le bonheur des populations, pas seulement pour les militants du Rdr. Ce que les députés issus du Rdr l’aide à faire, c’est de parfaire les réformes pour le bien des populations. Et sachez que le président Alassane Ouattara sait ce qu’il se passe dans les autres nations, c’est un homme très organisé. Je suis sûre que si le président initie un projet de loi qui va à l’encontre des populations, les premiers à monter au créneau seraient les députés du Rdr, pour dire au président qu’ils ne sont pas d’accord.
Dans le nouveau gouvernement, on n’y retrouve plus le Mfa. L’alliance pourra-t-elle se poursuivre dans ces conditions où certains sont mécontents ?
Oui, l’alliance va continuer parce que lors de sa constitution, on a parlé de cogestion du pouvoir. Et, il n’y a pas que le gouvernement qui gère le pouvoir. Le Mfa pourra se retrouver dans d’autres sphères de décision. Le tout n’est pas d’être forcément ministre dans un gouvernement.
Parlons à présent des municipales. Comment le Rhdp va-t-il s’y prendre pour éviter d’autres déchirures, surtout qu’au niveau du Rdr même, il y a des risques de fractures ?
Il n’y aura pas de fractures. D’abord au niveau du Rdr, la base choisira le candidat que la direction du parti va confirmer. Au niveau du Rhdp, sur la base des pourcentages obtenus lors du premier tour de la présidentielle, la tête de liste viendra du Rdr dans les localités où le président Ouattara est arrivé en tête de ses alliés et ainsi de suite. Si ce principe est acquis, d’où viendra la fracture ?
C’est cette règle qui va prévaloir lors des prochaines municipales ?
Non, il n’y a pas encore de règle édictée. Mais, nous disons que pour départager les éventuels candidats si on doit aller en Rhdp, on doit trouver le juste milieu. Or, nous ne pouvons pas concevoir que quelqu’un dont le leader est arrivé en dernière position lors du premier tour de la présidentielle, soit tête de liste pour les municipales. Cela ne pourra pas marcher.
Parlons de la gestion de la crise malienne. Romano Prodi, le représentant de l’Onu au Sahel soutient que si intervention militaire il y aura, ce ne sera pas avant un an. N’est-ce pas un tacle à Alassane Ouattara, président en exercice de la Cedeao ?
Le président Romani Prodi doit revoir sa copie. S’il n’entend pas la souffrance du peuple malien, il doit au moins consulter la Cedeao avant de s’immiscer dans ce dossier ; il ne doit pas proposer de solutions en déphasage avec les vues de la Cedeao.
Les conditions sont-elles réunies pour que l’intervention militaire ait lieu plus tôt ?
Ce qui est certain, c’est que nous ne pouvons rester les bras croisés pour attendre novembre 2013 comme il le dit. Si on doit attendre novembre 2013, les islamistes finiront d’amputer toute la population, de profaner toutes les tombes sacrées. Ils auront fini de faire leur sale besogne.
L’autre sujet qui n’a rien à voir avec l’actualité nationale, c’est la crise à l’Ump. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Je me dis que ça n’arrive pas qu’aux autres. C’est vraiment dommage. Dans tous les cas, je retiens qu’entre les deux candidats, il y en a un qui fait preuve de malhonnêteté.
Que pensez-vous du débat sur le transfèrement de Simone Gbagbo ?
La Côte d’Ivoire est un pays souverain avec à sa tête un président qui sait ce qui est bien pour son peuple. En temps opportun, le ministre de la Justice prendra toutes les dispositions éventuelles pour donner suite à la demande de la Cpi.
La présidente des femmes du Fpi milite pour une amnistie des cadres de l’ancien régime en prison. Vous êtes favorable à cela ?
Je comprends la préoccupation de la présidente des femmes du Fpi mais quand je pense que cette femme a fait partie des agents de destructions massives qui ont fragilisé cette nation, je préfère ne pas penser à cette éventualité qui reste une hérésie pour le camp Lmp.
Interview réalisée par Marc Dossa