Mgr Jean-Salomon Lézoutié a profité d’un panel sur le thème : « Dialogue interculturel et paix » lors de la 32ème Assemblée générale de l’Association internationale des maires francophones (Aimf) pour donner un conseil aux dirigeants ivoiriens : ne pas toucher à la cohésion nationale.
Son franc-parler ne l’a pas quitté. Mgr Jean-Salomon Lézoutié, archevêque de Yopougon garde le même sens de la vérité comme lors de la crise postélectorale lorsqu’il a, au moment où plus d’un se cachaient, dit à Laurent Gbagbo qu’il doit quitter le pouvoir parce qu’il a perdu la présidentielle. Le prêtre a saisi hier l’occasion d’un panel à la 32ème Assemblée générale de l’Association internationale des maires francophones (Aimf) à Abidjan pour inviter tous ceux qui dirigeront la Côte d’Ivoire à ne pas jouer avec la cohésion nationale. Au risque de se voir emporter. « Il ne faut pas jouer avec l’ouverture de ce pays proclamé comme la nouvelle patrie du Christ non pas par le nombre de saints que compte cette patrie mais parce qu’elle est ouverte à tous ceux qui viennent. Tous ceux qui vont, hommes politiques, gouvernants, partis politiques s’opposer à cela, on dirait qu’il y a un gardien invisible de l’autre côté qui les fait descendre », s’est-il exprimé. Et de se tourner vers Maurice Bandama, ministre de la Culture et cadre du Rassemblement des républicains (Rdr), parti au pouvoir et également panéliste : « je le dis pour les prochains gouvernants ». L’archevêque du diocèse de Saint-André a invité les Ivoiriens à créer les conditions afin que l’étranger se sente chez lui, qu’il se sente accepté. Il a regretté qu’un pays où le non national a toujours été le bienvenu, le terme « étranger» soit devenu un délit au point où certains en ont fait un slogan de campagne. Heureusement, a-t-il indiqué, la mayonnaise n’a pas pris et les Ivoiriens n’ont pu être transformés en xénophobes. A l’instar du prêtre, l’imam Djiguiba Cissé s’est prononcé sur le rôle des religions dans le « Dialogue interculturel et la paix ». L’imam du Plateau a rappelé les efforts de la communauté musulmane, avec à sa tête son guide le cheick Boikary Fofana, pour éviter que les différentes crises ne soient transformées en guerre de religion. Il a soutenu que toutes les religions révélées ont un point commun : l’Amour. Le conférencier a ajouté que cela implique la notion de dialogue, l’ouverture sur l’autre afin de se connaître, de se comprendre pour vivre en paix. « La religion doit être un point de sympathie et non le contraire », a-t-il insisté. Il a informé que les guides religieux ivoiriens ont créé un Forum en vue de se parler pour le maintien de la paix. Maurice Bandaman a exposé sur le rôle de la culture dans la paix. Il a rappelé la cause essentielle de la guerre qui est, selon lui, la catégorisation des citoyens en Ivoiriens de souche et en mauvais Ivoiriens. Pour ne plus revivre ce cauchemar que la Côte d’Ivoire a connu M. Bandaman estime qu’il faut faire la promotion de la diversité culturelle nationale qui est une richesse. Cela revient, a-t-il expliqué, à faire comprendre à chacun que pris individuellement il est une valeur mais qu’il doit se considérer comme un citoyen, membre d’un tout qui transcende sa région, son ethnie ou sa religion : la nation.
Bamba K. Inza
Son franc-parler ne l’a pas quitté. Mgr Jean-Salomon Lézoutié, archevêque de Yopougon garde le même sens de la vérité comme lors de la crise postélectorale lorsqu’il a, au moment où plus d’un se cachaient, dit à Laurent Gbagbo qu’il doit quitter le pouvoir parce qu’il a perdu la présidentielle. Le prêtre a saisi hier l’occasion d’un panel à la 32ème Assemblée générale de l’Association internationale des maires francophones (Aimf) à Abidjan pour inviter tous ceux qui dirigeront la Côte d’Ivoire à ne pas jouer avec la cohésion nationale. Au risque de se voir emporter. « Il ne faut pas jouer avec l’ouverture de ce pays proclamé comme la nouvelle patrie du Christ non pas par le nombre de saints que compte cette patrie mais parce qu’elle est ouverte à tous ceux qui viennent. Tous ceux qui vont, hommes politiques, gouvernants, partis politiques s’opposer à cela, on dirait qu’il y a un gardien invisible de l’autre côté qui les fait descendre », s’est-il exprimé. Et de se tourner vers Maurice Bandama, ministre de la Culture et cadre du Rassemblement des républicains (Rdr), parti au pouvoir et également panéliste : « je le dis pour les prochains gouvernants ». L’archevêque du diocèse de Saint-André a invité les Ivoiriens à créer les conditions afin que l’étranger se sente chez lui, qu’il se sente accepté. Il a regretté qu’un pays où le non national a toujours été le bienvenu, le terme « étranger» soit devenu un délit au point où certains en ont fait un slogan de campagne. Heureusement, a-t-il indiqué, la mayonnaise n’a pas pris et les Ivoiriens n’ont pu être transformés en xénophobes. A l’instar du prêtre, l’imam Djiguiba Cissé s’est prononcé sur le rôle des religions dans le « Dialogue interculturel et la paix ». L’imam du Plateau a rappelé les efforts de la communauté musulmane, avec à sa tête son guide le cheick Boikary Fofana, pour éviter que les différentes crises ne soient transformées en guerre de religion. Il a soutenu que toutes les religions révélées ont un point commun : l’Amour. Le conférencier a ajouté que cela implique la notion de dialogue, l’ouverture sur l’autre afin de se connaître, de se comprendre pour vivre en paix. « La religion doit être un point de sympathie et non le contraire », a-t-il insisté. Il a informé que les guides religieux ivoiriens ont créé un Forum en vue de se parler pour le maintien de la paix. Maurice Bandaman a exposé sur le rôle de la culture dans la paix. Il a rappelé la cause essentielle de la guerre qui est, selon lui, la catégorisation des citoyens en Ivoiriens de souche et en mauvais Ivoiriens. Pour ne plus revivre ce cauchemar que la Côte d’Ivoire a connu M. Bandaman estime qu’il faut faire la promotion de la diversité culturelle nationale qui est une richesse. Cela revient, a-t-il expliqué, à faire comprendre à chacun que pris individuellement il est une valeur mais qu’il doit se considérer comme un citoyen, membre d’un tout qui transcende sa région, son ethnie ou sa religion : la nation.
Bamba K. Inza