Le juge Ahmed Souleymane Coulibaly, qui avait encore le dossier d’inculpation en main, affichait un optimisme quant à l’issue du procès pénal qu’il présidait depuis mars 2012. Prévu avant même la fin de l’année 2012, tel qu’il l’avait annoncé dans le déroulé du programme des auditions publiques des prévenus, le verdict tant attendu ne clopine plus seulement aujourd’hui. Il est en souffrance et risque de plonger du bec. «Le principe du procès pénal est basé sur l’oralité», avait-il clamé, quand la passe du dossier «brûlant» lui avait été faite, à la mi-mars. Les trente prévenus dans l’affaire avaient alors été publiquement réentendus, pendant 6 mois, au tribunal de première instance du Plateau et bien «cuisinés» par le procureur Oulaye Ferdinand, le président du tribunal, Ahmed Souleymane Coulibaly et par la partie civile. Passé ce temps des interrogatoires musclés, l’on s’attendait plus maintenant, selon le chronogramme-même du juge Ahmed Coulibaly, à celui des plaidoiries (des avocats de la défense), puis du réquisitoire du procureur avant le verdict du juge. Mais le coup de théâtre qui s’est brusquement produit courant septembre (soulevant beaucoup de zones d’ombres), avec «l’indisponibilité» prolongée du juge, vient tout chambouler. Où en est-on aujourd’hui avec ce procès ? On apprend, depuis un bon moment, que la passe du dossier «encombrant» a été encore faite à un autre magistrat qui devra reprendre les choses en main. Mais comme l’on sait dorénavant que «le principe du procès pénal est basé sur l’oralité», ce nouveau magistrat devra, à son tour, balayer du revers de la main (comme l’avait aussi fait son prédécesseur) les 6 mois d’auditions publiques des prévenus pour tout recommencer. Tout compte fait, ce procès a-t-il réellement maintenant l’intérêt «capital» qu’il avait au moment où le Ppte n’était pas encore acquis ? Ne va-t-on pas aboutir à un non-lieu pur et simple ? Quel verdict cache-t-on réellement aux Ivoiriens ?
SYLVAIN TAKOUE
SYLVAIN TAKOUE