Alassane Ouattara était en visite d’Etat dans le District du Zanzan, du mardi 27 au vendredi 30 novembre 2012. Une tournée au cours de laquelle, il a rencontré les différentes communautés vivant dans cet espace régional. Bien entendu, chacune des communautés lui a fait part de ses préoccupations. Non sans lui avoir dit certaines vérités que leur cachent certains de leurs cadres. C’est le cas, indiquent des témoins, de certains chefs traditionnels qui n’ont pas porté de gant pour dire leurs vérités crues à leur hôte. Ainsi, le 29 novembre dernier, selon nos témoins, à l’étape de Koun-Fao, des chefs coutumiers ont été très clairs avec Ouattara à propos de la réconciliation nationale qui tarde à se réaliser. «Nous, ici, à Koun-Fao, on n’a pas de problème avec quelqu’un. On s’entend très bien avec tout le monde et on vit en parfaite harmonie avec ceux qui ont décidé de vivre ici avec nous. Comme vous le voyez, nous sommes déjà réconciliés. Le problème est donc dans votre camp, vous les politiciens. C’est pourquoi, M. le Président, pour une vraie réconciliation, il faut d’abord vous réconcilier avec vos adversaires politiques. Notamment avec Laurent Gbagbo et son parti politique. Dès que ce problème sera réglé, vous verrez que la paix sera totale en Côte d’Ivoire… Sinon, les populations ivoiriennes sont déjà réconciliées.», aurait conseillé un chef coutumier à Ouattara. Et de faire observer que Charles Konan Banny seul ne pouvait pas faire la réconciliation. C’est pourquoi, il pense que les chefs traditionnels devraient être impliqués dans le processus de réconciliation nationale. En parlant ainsi, ce notable réagissait, selon nos sources, aux discours de Ouattara, qui souhaite que «la paix qui a commencé à s’installer soit une paix durable» en leur demandant de l’aider à renforcer la cohésion nationale tout en leur transmettant un message de paix. En effet, celui-ci a invité les chefs traditionnels à dire aux proches de Laurent Gbagbo exilés au Ghana que «la Côte d’Ivoire est en train de se développer, la Côte d’Ivoire est en train de retrouver sa place dans le monde». Poursuivant dans la discussion avec les chefs coutumiers, Ouattara aurait également exhorté les exilés à rentrer au pays. «Je les exhorte à sortir de la violence, (parce que) la violence n’amène nulle part » et «à rentrer dans le processus de la réconciliation». C’est à cet appel que les chefs coutumiers ont répondu par la voix de leur porte-parole, sans langue de bois.
Ferdinand Bailly
Ferdinand Bailly