La Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr) a donné hier une idée claire de ses actions pour réussir son mandat : plus que cinq mois.
Où va Banny ? La question que se posaient les observateurs relativement aux actions de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr) a trouvé réponse. Hier à son cabinet privé à la Riviera III, le président de la Cdvr entouré de tous les membres de la Commission (excepté Didier Drogba, Mgr Paul Siméon Ahouana hors du pays et Djégué Kane Diallo, la représentante de la sous-région suspendue depuis plusieurs mois) est revenu en détail sur le chronogramme de l’institution et a annoncé les actions à venir avant la fin de son mandat. Précision d’entrée : « la commission a travaillé conformément à son plan d’actions qui a été établi dès le départ ». Première étape, la phase de présensibilisation à la nécessité de se réconcilier, de sortir de la crise. Pour lui, le premier signe de cette prise de conscience est la création de la Cdvr par le président de la République qui a compris qu’il ne peut réaliser ce qu’il a promis que si les Ivoiriens sont réconciliés. « Notre rôle depuis le 28 septembre 2011, c’est de prolonger cette prise de conscience et d’appeler les Ivoiriens à prendre conscience que c’est une mission d’intérêt national », a-t-il indiqué. L’ancien Premier ministre a soutenu que la conséquence de cette remise en cause sera pour chacun de reconnaître qu’il a péché. Péché vis-à-vis des autres mais aussi de la Côte d’Ivoire qui a été « heurtée » dans ce qu’elle a de plus intime : sa coutume et son fondement qui est la fraternité. C’est pour conjurer ce sort, a-t-il expliqué, qu’il a été procédé à des cérémonies de pufirication à Abidjan et ailleurs dans le pays. Konan Banny a révélé que pour inciter cette remise en cause, la Cdvr a réalisé une compilation vidéo des témoignages recueillis lors de ces rencontres. Le film intitulé : « Le deuil du sang », réalisé à partir d’ « images choquantes », sera diffusé dimanche sur les antennes de la télévision nationale. Il a argué que la commission reste attachée au dialogue comme le stipule sa dénomination. D’où les récentes concertations avec diverses couches de la société y compris les partis politiques. « La question qui nous divise est essentiellement politique », s’est-il exprimé.
Konan Banny : « Pas de
précipitation »
Le commandant de la réconciliation a affirmé que l’institution a entrepris un travail de déconcentration par l’installation de commissions locales dans chaque chef-lieu de régions en commençant par les zones qui ont été les plus touchées. « Le travail de ces commissions doit préparer la phase d’enquête qui est sous la responsabilité de Me Marie-France Goffri Kouamé, qui elle est avancée au plan conceptuel. Le dispositif est prêt », a-t-il ajouté. Le conférencier a relevé que pour mener une enquête il faut répondre à deux préalables : où enquêter et sur quoi enquêter. Dans le cas d’espèce, a-t-il assuré, cet obstacle a été levé, soulignant qu’il existe une cartographie des violences. Il a également informé qu’il existe depuis 2000, 500 rapports sur la Côte d’Ivoire contenant 4000 violations des droits de l’Homme. Passée cette étape, le président de la Cdvr a annoncé la phase des consultations qui devrait débuter «avant la fin du mois » et sera précédée par une phase de sensibilisation. «L’objectif c’est d’avoir l’avis des Ivoiriens», a-t-il commenté. «Tout cela mis ensemble nous permettra d’avoir les éléments pour aller aux audiences publiques. Cette phase que tous les Ivoiriens et le monde entier attendent. On ne peut pas arriver à une telle phase sans l’avoir bien préparée. Notre objectif n’est pas de remuer le couteau dans la plaie mais de rechercher la vérité. Les enquêtes nous permettront de rechercher la vérité. Savoir qui a fait quoi, quand et pourquoi ? », a-t-il ajouté. Charles Konan Banny qui sait qu’il ne lui reste plus que cinq mois pour achever les deux ans qu’il a pour rendre son rapport, a promis qu’il respectera les délais. « Nous ne voulons rien faire sans y avoir pensé, sans l’avoir conçu méthodiquement. Alors quand on fait cela ça ne fait pas bon ménage avec la précipitation. On comprend que nos compatriotes sont impatients. Mais la meilleure façon de répondre à cette impatience c’est de ne pas se précipiter », a-t-il interpellé. Il a rappelé qu’au bout, un rapport sera remis au président de la République.
Bamba K. Inza
Où va Banny ? La question que se posaient les observateurs relativement aux actions de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr) a trouvé réponse. Hier à son cabinet privé à la Riviera III, le président de la Cdvr entouré de tous les membres de la Commission (excepté Didier Drogba, Mgr Paul Siméon Ahouana hors du pays et Djégué Kane Diallo, la représentante de la sous-région suspendue depuis plusieurs mois) est revenu en détail sur le chronogramme de l’institution et a annoncé les actions à venir avant la fin de son mandat. Précision d’entrée : « la commission a travaillé conformément à son plan d’actions qui a été établi dès le départ ». Première étape, la phase de présensibilisation à la nécessité de se réconcilier, de sortir de la crise. Pour lui, le premier signe de cette prise de conscience est la création de la Cdvr par le président de la République qui a compris qu’il ne peut réaliser ce qu’il a promis que si les Ivoiriens sont réconciliés. « Notre rôle depuis le 28 septembre 2011, c’est de prolonger cette prise de conscience et d’appeler les Ivoiriens à prendre conscience que c’est une mission d’intérêt national », a-t-il indiqué. L’ancien Premier ministre a soutenu que la conséquence de cette remise en cause sera pour chacun de reconnaître qu’il a péché. Péché vis-à-vis des autres mais aussi de la Côte d’Ivoire qui a été « heurtée » dans ce qu’elle a de plus intime : sa coutume et son fondement qui est la fraternité. C’est pour conjurer ce sort, a-t-il expliqué, qu’il a été procédé à des cérémonies de pufirication à Abidjan et ailleurs dans le pays. Konan Banny a révélé que pour inciter cette remise en cause, la Cdvr a réalisé une compilation vidéo des témoignages recueillis lors de ces rencontres. Le film intitulé : « Le deuil du sang », réalisé à partir d’ « images choquantes », sera diffusé dimanche sur les antennes de la télévision nationale. Il a argué que la commission reste attachée au dialogue comme le stipule sa dénomination. D’où les récentes concertations avec diverses couches de la société y compris les partis politiques. « La question qui nous divise est essentiellement politique », s’est-il exprimé.
Konan Banny : « Pas de
précipitation »
Le commandant de la réconciliation a affirmé que l’institution a entrepris un travail de déconcentration par l’installation de commissions locales dans chaque chef-lieu de régions en commençant par les zones qui ont été les plus touchées. « Le travail de ces commissions doit préparer la phase d’enquête qui est sous la responsabilité de Me Marie-France Goffri Kouamé, qui elle est avancée au plan conceptuel. Le dispositif est prêt », a-t-il ajouté. Le conférencier a relevé que pour mener une enquête il faut répondre à deux préalables : où enquêter et sur quoi enquêter. Dans le cas d’espèce, a-t-il assuré, cet obstacle a été levé, soulignant qu’il existe une cartographie des violences. Il a également informé qu’il existe depuis 2000, 500 rapports sur la Côte d’Ivoire contenant 4000 violations des droits de l’Homme. Passée cette étape, le président de la Cdvr a annoncé la phase des consultations qui devrait débuter «avant la fin du mois » et sera précédée par une phase de sensibilisation. «L’objectif c’est d’avoir l’avis des Ivoiriens», a-t-il commenté. «Tout cela mis ensemble nous permettra d’avoir les éléments pour aller aux audiences publiques. Cette phase que tous les Ivoiriens et le monde entier attendent. On ne peut pas arriver à une telle phase sans l’avoir bien préparée. Notre objectif n’est pas de remuer le couteau dans la plaie mais de rechercher la vérité. Les enquêtes nous permettront de rechercher la vérité. Savoir qui a fait quoi, quand et pourquoi ? », a-t-il ajouté. Charles Konan Banny qui sait qu’il ne lui reste plus que cinq mois pour achever les deux ans qu’il a pour rendre son rapport, a promis qu’il respectera les délais. « Nous ne voulons rien faire sans y avoir pensé, sans l’avoir conçu méthodiquement. Alors quand on fait cela ça ne fait pas bon ménage avec la précipitation. On comprend que nos compatriotes sont impatients. Mais la meilleure façon de répondre à cette impatience c’est de ne pas se précipiter », a-t-il interpellé. Il a rappelé qu’au bout, un rapport sera remis au président de la République.
Bamba K. Inza