Le président sénégalais Macky Sall a reçu jeudi à Dakar une délégation du Front populaire ivoirien (FPI) de l'ex-président Laurent Gbagbo, en vue de contribuer "aux efforts de réconciliation" en Côte d'Ivoire, indique un communiqué de la présidence sénégalaise transmis vendredi à l'AFP.
Macky Sall, "en concertation" avec son homologue ivoirien Alassane Ouattara, "a reçu le 13 décembre une délégation du FPI conduite par Monsieur Miaka Ouretto, président par intérim" de ce parti, selon ce communiqué qui ne donne aucun détail du contenu de l'entretien. (...)
Il indique juste qu'il "s'inscrit dans le cadre d'une contribution aux efforts de réconciliation nationale en cours en Côte d'Ivoire".
C'est la première fois que des dirigeants du FPI sont reçus par un chef d'Etat depuis la chute de Laurent Gbagbo le 11 avril 2011.
Les présidents Sall et Ouattara appartiennent tous deux à l'internationale libérale, mais le chef de l'Etat sénégalais est également proche de plusieurs figures du camp Gbagbo dont Stéphane Kipré, gendre de l'ex-président, selon la presse ivoirienne.
L'un des enjeux des discussions actuelles entre M. Sall et les responsables du FPI est que cette formation participe aux municipales et régionales de février 2013 en Côte d'Ivoire, alors qu'il avait boycotté les législatives fin 2011.
Voici pourquoi le FPI veut discuter maintenant
Enfin, pourrait-on dire, le Front populaire ivoirien (FPI) a décidé de revenir à la table de la discussion avec le pouvoir. Après avoir fait sienne, la politique de la chaise vide en ne participant pas aux législatives, et refusé la main tendue par Alassane Ouattara, les partisans de Laurent Gbagbo semblent revenir à la raison. Premier signe de ce retour à la raison, l’audience à eux accordée mercredi dernier au Sénégal par Macky Sall, Président de ce pays frère à la Côte d’Ivoire. Selon la dépêche qui a annoncé cette rencontre, il s’agit d’un dialogue en vue de la participation du FPI aux élections municipales et régionales prévues au mois de févier prochain. Une démarche similaire avait été faite par le Président de la République à la veille de l’élection législative. Le FPI avait refusé cette main tendue. Ce retour au dialogue, en réalité n’est pas fortuit. Il est l’expression achevé de ce que le FPI, s’est rendu compte enfin que son plan B avait échoué. Du coup, tous ses espoirs se sont amenuisés au fil du temps. Un plan B basé essentiellement sur l’option militaire pour renverser le pouvoir d’Abidjan et aussi sur la probable mise en liberté provisoire de Laurent Gbagbo, incarcéré à La Haye. L’un mis dans l’autre, les partisans de l’ex-chef de l’Etat avaient fait la sourde oreille aux sollicitations du pouvoir en vue d’un dialogue. Le 27 avril dernier, le FPI avait refusé de parapher le communiqué final d’une rencontre organisée par le gouvernement ivoirien dirigé alors pas le Premier ministre Ahoussou Jeannot en vue du lancement du dialogue républicain. En l’espace de quelques mois, les positions des FRCI sont attaquées par des hommes armées identifiés comme étant à la solde de Laurent Gbagbo. Ces attaques vont même viser les soldats de la paix. Dans l’après-midi du vendredi 8 juin 2012, des hommes armés ont attaqué une patrouille mixte composée de soldats de l’Onuci et des FRCI. Le bilan provisoire fait état de morts dans le camp de soldats de l’ONUCI. D’autres attaques des positions des FRCI suivront. Citons pêle-mêle celle du poste frontalier de Noé, le 21 septembre dernier et de la ville de Bonoua. La dernière agression en date étant celle de la centrale d’Azito. En octobre dernier, des hommes armés avaient tenté de prendre possession de cette centrale en vue de plonger la Côte d’Ivoire dans le noir et engager une grande offensive contre les FRCI. Comme les assauts précédents, cette dernière a échoué du fait de la détermination des hommes du général Soumaïla Bakayoko, chef d’état major général des FRCI. Entre temps, les autorités ivoiriennes ont reçu à mettre la main sur Lida Kouassi Moïse. Sur cet ancien ministre de la Défense sous Laurent Gbagbo arrêté en juin dernier au Togo, il a été trouvé des documents compromettants visant à stabiliser le pouvoir d’Abidjan. Tout en jouant sur cette carte militaire, les partisans de Laurent Gbagbo avaient les yeux rivés sur La Haye, où ils espéraient la libération de leur leader. Mais avec la dernière décision prise par la CPI de programmer l’audience de confirmation des charges contre Laurent Gbagbo en février dernier, la messe semble être dite. Aujourd’hui plus que jamais, la direction actuelle du FPI semble se rendre à l’évidence de l’échec de leur plan B. Ne s’offre à eux alors que la voie du dialogue. Pourquoi ne pas saisir la balle au bond ? Miaka Ouretto l’a peut être compris. Espérons seulement que ce ne soit pas une autre ruse, comme sait si bien le faire le FPI.
Thiery Latt
Macky Sall, "en concertation" avec son homologue ivoirien Alassane Ouattara, "a reçu le 13 décembre une délégation du FPI conduite par Monsieur Miaka Ouretto, président par intérim" de ce parti, selon ce communiqué qui ne donne aucun détail du contenu de l'entretien. (...)
Il indique juste qu'il "s'inscrit dans le cadre d'une contribution aux efforts de réconciliation nationale en cours en Côte d'Ivoire".
C'est la première fois que des dirigeants du FPI sont reçus par un chef d'Etat depuis la chute de Laurent Gbagbo le 11 avril 2011.
Les présidents Sall et Ouattara appartiennent tous deux à l'internationale libérale, mais le chef de l'Etat sénégalais est également proche de plusieurs figures du camp Gbagbo dont Stéphane Kipré, gendre de l'ex-président, selon la presse ivoirienne.
L'un des enjeux des discussions actuelles entre M. Sall et les responsables du FPI est que cette formation participe aux municipales et régionales de février 2013 en Côte d'Ivoire, alors qu'il avait boycotté les législatives fin 2011.
Voici pourquoi le FPI veut discuter maintenant
Enfin, pourrait-on dire, le Front populaire ivoirien (FPI) a décidé de revenir à la table de la discussion avec le pouvoir. Après avoir fait sienne, la politique de la chaise vide en ne participant pas aux législatives, et refusé la main tendue par Alassane Ouattara, les partisans de Laurent Gbagbo semblent revenir à la raison. Premier signe de ce retour à la raison, l’audience à eux accordée mercredi dernier au Sénégal par Macky Sall, Président de ce pays frère à la Côte d’Ivoire. Selon la dépêche qui a annoncé cette rencontre, il s’agit d’un dialogue en vue de la participation du FPI aux élections municipales et régionales prévues au mois de févier prochain. Une démarche similaire avait été faite par le Président de la République à la veille de l’élection législative. Le FPI avait refusé cette main tendue. Ce retour au dialogue, en réalité n’est pas fortuit. Il est l’expression achevé de ce que le FPI, s’est rendu compte enfin que son plan B avait échoué. Du coup, tous ses espoirs se sont amenuisés au fil du temps. Un plan B basé essentiellement sur l’option militaire pour renverser le pouvoir d’Abidjan et aussi sur la probable mise en liberté provisoire de Laurent Gbagbo, incarcéré à La Haye. L’un mis dans l’autre, les partisans de l’ex-chef de l’Etat avaient fait la sourde oreille aux sollicitations du pouvoir en vue d’un dialogue. Le 27 avril dernier, le FPI avait refusé de parapher le communiqué final d’une rencontre organisée par le gouvernement ivoirien dirigé alors pas le Premier ministre Ahoussou Jeannot en vue du lancement du dialogue républicain. En l’espace de quelques mois, les positions des FRCI sont attaquées par des hommes armées identifiés comme étant à la solde de Laurent Gbagbo. Ces attaques vont même viser les soldats de la paix. Dans l’après-midi du vendredi 8 juin 2012, des hommes armés ont attaqué une patrouille mixte composée de soldats de l’Onuci et des FRCI. Le bilan provisoire fait état de morts dans le camp de soldats de l’ONUCI. D’autres attaques des positions des FRCI suivront. Citons pêle-mêle celle du poste frontalier de Noé, le 21 septembre dernier et de la ville de Bonoua. La dernière agression en date étant celle de la centrale d’Azito. En octobre dernier, des hommes armés avaient tenté de prendre possession de cette centrale en vue de plonger la Côte d’Ivoire dans le noir et engager une grande offensive contre les FRCI. Comme les assauts précédents, cette dernière a échoué du fait de la détermination des hommes du général Soumaïla Bakayoko, chef d’état major général des FRCI. Entre temps, les autorités ivoiriennes ont reçu à mettre la main sur Lida Kouassi Moïse. Sur cet ancien ministre de la Défense sous Laurent Gbagbo arrêté en juin dernier au Togo, il a été trouvé des documents compromettants visant à stabiliser le pouvoir d’Abidjan. Tout en jouant sur cette carte militaire, les partisans de Laurent Gbagbo avaient les yeux rivés sur La Haye, où ils espéraient la libération de leur leader. Mais avec la dernière décision prise par la CPI de programmer l’audience de confirmation des charges contre Laurent Gbagbo en février dernier, la messe semble être dite. Aujourd’hui plus que jamais, la direction actuelle du FPI semble se rendre à l’évidence de l’échec de leur plan B. Ne s’offre à eux alors que la voie du dialogue. Pourquoi ne pas saisir la balle au bond ? Miaka Ouretto l’a peut être compris. Espérons seulement que ce ne soit pas une autre ruse, comme sait si bien le faire le FPI.
Thiery Latt