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Politique Publié le dimanche 16 décembre 2012 | Nord-Sud

Nouvelles attaques à Agboville dimanche : Comment les assaillants ont opéré

© Nord-Sud Par Prisca
Sécurité nationale : Arrestation de 18 miliciens en préparation pour une attaque dans la foret du Banco
Jeudi 26 avril 2012. Abidjan, forêt du banco 18 miliciens en préparation pour une attaque arreté
Le corridor des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) situé à Erymakouguié, à 3 kilomètres d’Agboville, a été la cible d’une nouvelle attaque dimanche après celle survenue dans la nuit du 7 au 8 août.

Tiorna Drissa et Bayo Vamory ne répondront plus présents au rassemblement. Ces soldats des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) basés à Agboville ont passé l’arme à gauche. Ils sont morts dimanche dans l’attaque du camp d’Erymakouguié, une localité située à 3 kilomètres d’Agboville. Selon un soldat de garde le jour des faits, c’est aux environs de 6h30 mn du matin que des tirs nourris se font entendre. « J’étais dans la guérite lorsque j’ai entendu des tirs. Au début, j’ai pensé à un élément qui avait laissé tomber son arme par mégarde, ce qui aurait entraîné par accident des rafales.

Le mode opératoire

Ça continuait, alors je suis venu voir ce qui se passait quand j’ai vu qu’on nous tirait dessus », rapporte l’homme qui était toujours en mission au barrage lorsque nous passions vers 18h, après avoir rencontré plus tôt sa hiérarchie à Agboville. « Drissa et Vamory étaient les deux à avoir des armes. Ils étaient sur la route du côté du cimétière. Vous voyez cette clôture ? (c’est le mur qui entoure une sorte de caveau, l’espace est plein de hautes herbes, ndlr) Elle est cassée de l’autre côté. Les assaillants sont venus par là. Ils ont commencé à tirer sur eux. Ne sachant pas d’où les tirs provenaient, ils ont fait un placage au sol (ils se sont couchés, ndlr) », ajoute le militaire qui est en compagnie de deux de ses frères d’arme. « Les assaillants ont continué à tirer. Drissa et Vamory s’étant couchés pour se protéger, ils n’arrivaient pas à riposter. Nous étions avec des gendarmes. Lorsque je suis retourné dans la guérite, ceux-ci avaient fui. Je les ai suivi et j’ai arraché l’arme d’un d’entre eux. Constatant qu’il n’y avait pas de riposte, les assaillants sont sortis de la broussaille, ils se sont approchés de Drissa et Vamory et ont tiré sur eux à bout portant », poursuit notre interlocuteur qui s’exprime sous le couvert de l’anonymat. Selon le témoin, les inconnus ont ensuite ouvert le feu sur un véhicule de type 4X4 double cabine du Bnetd immatriculé 3972 FV 01, blessant le chauffeur. Ils ont pris possession de du 4x4 pour décamper. Entre-temps, le commandant en second des Frci d’Agboville alerté, a envoyé du renfort. Les militaires expliquent que ceux-ci ont pris en chasse les agresseurs sans pouvoir mettre la main sur eux.
Il y a environ 9 heures que l’attaque du corridor d’Erymakouguié a eu lieu. Le grand nombre d’éléments aux différents postes, leurs mines renfrognées, le ballet de véhicules, indiquent bien la gravité de l’heure. A 15h 40, alors que nous nous rendons dans la capitale de l’Agnéby-Tiassa, base des Frci, nous rencontrons un long cortège à hauteur de Yapokpa. Le commandant Gaoussou Koné dit Jah Gao, patron de cette zone, est en train de regagner Abidjan. Il s’était rendu précipitamment sur les lieux après l’attaque. Son représentant sur place, Koné Thierry Junior, soutient que les fugitifs qui ont volé le véhicule du Bnetd, l’ont abandonné à deux kilomètres, après avoir fait une sortie de route. L’automobile a été remorquée jusqu’à leur camp où nous constatons que son flanc droit a été sérieusement endommagé. Des agents du Bnetd sont sur place pour les procédures et ils le récupèrent avant le soir avec le commandant en second. « Ils connaissent bien la zone. Ils se sont fondus dans la nature sans que nous ne sachions par où ils sont passés. Nous avons fait une battue sur un périmètre de 5 kilomètre sans les voir », confie Koné Thierry. Il révèle que plus tard avant notre arrivée, le ratissage avait permis de prendre cinq suspects qui ont été mis à la disposition de la brigade de gendarmerie. « Mais aucun élément matériel pour l’instant ne permet d’affirmer qu’ils sont en intelligence avec les bandits », précise-t-il. Il informe que des traces de sang ont été aperçus de la voiture jusqu’à quelques mètres dans la forêt. « Il est clair qu’ils ont un blessé, mais nous n’avons aucune idée de son état. Il ne faut pas écarter l’hypothèse que des habitants aient pu le cacher. Parce que lors de la première attaque, nous avions suivi des traces de sang qui s’arrêtaient mystérieusement sans que personne dans le village ne nous dise ce qu’était devenu celui qui les traînait », ajoute-t-il.

Deux attaques en deux jours

La veille une attaque a eu lieu dans le village de Copa. A en croire le commanadant en second, ses hommes ont essuyé des tirs d’inconnus vers 6h. « Les assaillants étaient armés de Rpg et de kalachs. A l’arrivée des renforts, ils avaient déjà quitté les lieux. Nous avons procédé à un ratissage jusqu’à 22h, qui nous a permis de prendre un homme blessé qui se cachait dans la forêt. Il était mal en point, ce qui ne nous a pas permis de l’interroger. Il bénéficie actuellement de soins », relate-t-il.
L’agression d’Erymakouguié dimanche, est la seconde contre ce poste, après celle survenue dans la nuit du 7 au 8 août de cette année. La position des Frci à cet endroit les rend visiblement vulnérables. En allant à Agboville, du côté droit, on a le cimétière jonché de très hautes herbes. A l’opposé se trouve le village. La cachette des soldats est séparée des concessions par des fleurs également de grande taille. Difficile donc de voir un assaillant approché. Selon les militaires, les auteurs de la première attaque ont été hébergés par des habitants, avant de sortir de leur planque la nuit pour agir. Joint en début de soirée, le commandant Jah Gao a révélé qu’il a envoyé un détachement qui restera en permanence sur place. Il a confié que des dispositions ont été prises pour empêcher que le corridor essuie d’autres attaques dans l’avenir.

Bamba K. Inza, envoyé spécial
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