A l’annonce de la dissolution du gouvernement Jeannot Ahoussou le 14 novembre dernier, les observateurs de la scène politique ivoirienne ont retenu leur souffle. Que va-t-il se passer ? Le président Allassane Dramane Ouattara (Ado) va-t-il prendre le gros risque de rompre les amarres avec ses alliés de la coalition « houphouétiste » ?
Questionnements et « haut-le-cœur » au demeurant justifiés par le mobile même de la dissolution. Deux composantes des « houphouétistes» ont voté, en commission parlementaire, contre un projet de loi du gouvernement.
Comment cela a-t-il pu se produire ? On soupçonne évidemment un manque de communication, de préparation, de collaboration, de synergie en amont. Coalition politique ne rimant pas forcément avec unanimisme à tout propos et hors-propos. Surtout lorsqu’elle revêt un caractère purement stratégique. Dans le cas d’espèce, la contradiction principale opposait au système ou clan Gbagbo, au pouvoir. Mais cette contradiction, de par sa nature même, est appelée à s’étioler puis à disparaître. Si les positions et comportements des survivants de l’ancien régime peuvent encore servir d’alibi à l’union, force est de constater qu’à terme ils ne suffiront pas, à eux seuls, à lui servir de repoussoir.
Il est aussi de l’ordre normal des choses qu’au fur et à mesure que cette contradiction s’estompe, des contradictions secondaires contenues jusque-là, deviennent des principales. A ce moment, surgiront pour la coalition, de vrais tests de viabilité.
Alors, un simple couac sur un projet de loi paraît un premier incident de parcours, vite cerné par les protagonistes. Ce qui a permis au chef de l’Etat d’installer Daniel Kablan Duncan dans le fauteuil qu’occupait précédemment Jeannot Ahoussou. Ce faisant, Ado manifeste sa déception de principe, mais le PDCI (Parti démocratique de Côte-d’Ivoire) conserve la primature. Un peu comme dans un jeu de chaise musicale, quelques portefeuilles ministériels changent de titulaires, tandis que d’autres disparaissent purement et simplement. Du côté des coalisés, les meubles sont sauvés. De celui du pouvoir, l’honneur est sauf. Incident clos.
La coalition au pouvoir a de solides raisons de faire l’économie d’une crise interne. Les défis de la Côte-d’Ivoire sont ailleurs. Le plus pressant, c’est la sécurité. Passe encore pour des cas de grand banditisme, de gangstérisme. On ne sort pas d’une crise armée comme d’un anodin sinistre. Il faut forcément du temps aux forces officielles pour prendre entièrement le contrôle de la situation sécuritaire. En Côte-d’Ivoire, des actions dans le sens d’un tel contrôle ne sauraient être d’une efficacité certaine sans une démarche intégrée avec les voisins, notamment le Libéria, dont la longue guerre civile a généré des professionnels (warlords), actifs sur le théâtre ivoirien.
L’inquiétant en Côte-d’Ivoire, c’est que des assaillants visent des cibles militaires et emportent armes et uniforme. Faut-il y voir un simple harcèlement du pouvoir ou la préparation d’opérations armées de grande envergure ? Difficile à dire. Toujours est-il que les deux camps s’accusent mutuellement. Pour le pouvoir, les commanditaires des attaques sont tout désignés : les mauvais perdants dont le joker a attendu d’être extrait d’un bunker, à coups de boutoir.
L’opposition a bien évidemment une lecture à l’antipode de celle-là. Les attaques sont l’œuvre d’ex-combattants vis-à-vis desquels le président Ouattara n’aurait pas tenu ses promesses. En réalité, rien de tout cela ne saurait être écarté, d’autant plus que les mis en cause des deux camps ont les moyens de tels actes. Au fond, le pouvoir des vainqueurs et une justice à deux vitesses laissant l’impression que les vaincus ont eu le monopole de la violence, ne constituent-ils pas le terreau pour ces genres d’attaques ? Les pro-Ouattara déçus après la victoire de leur camp n’en sont-ils eux aussi pas capables ? Peu importe les responsables. L’essentiel - que les responsables de tels actes doivent méditer - c’est le tort qu’ils font à la Côte-d’Ivoire, leur pays, en se comportant comme des sauvages aborigènes qui coupent l’arbre pour avoir le fruit.
Questionnements et « haut-le-cœur » au demeurant justifiés par le mobile même de la dissolution. Deux composantes des « houphouétistes» ont voté, en commission parlementaire, contre un projet de loi du gouvernement.
Comment cela a-t-il pu se produire ? On soupçonne évidemment un manque de communication, de préparation, de collaboration, de synergie en amont. Coalition politique ne rimant pas forcément avec unanimisme à tout propos et hors-propos. Surtout lorsqu’elle revêt un caractère purement stratégique. Dans le cas d’espèce, la contradiction principale opposait au système ou clan Gbagbo, au pouvoir. Mais cette contradiction, de par sa nature même, est appelée à s’étioler puis à disparaître. Si les positions et comportements des survivants de l’ancien régime peuvent encore servir d’alibi à l’union, force est de constater qu’à terme ils ne suffiront pas, à eux seuls, à lui servir de repoussoir.
Il est aussi de l’ordre normal des choses qu’au fur et à mesure que cette contradiction s’estompe, des contradictions secondaires contenues jusque-là, deviennent des principales. A ce moment, surgiront pour la coalition, de vrais tests de viabilité.
Alors, un simple couac sur un projet de loi paraît un premier incident de parcours, vite cerné par les protagonistes. Ce qui a permis au chef de l’Etat d’installer Daniel Kablan Duncan dans le fauteuil qu’occupait précédemment Jeannot Ahoussou. Ce faisant, Ado manifeste sa déception de principe, mais le PDCI (Parti démocratique de Côte-d’Ivoire) conserve la primature. Un peu comme dans un jeu de chaise musicale, quelques portefeuilles ministériels changent de titulaires, tandis que d’autres disparaissent purement et simplement. Du côté des coalisés, les meubles sont sauvés. De celui du pouvoir, l’honneur est sauf. Incident clos.
La coalition au pouvoir a de solides raisons de faire l’économie d’une crise interne. Les défis de la Côte-d’Ivoire sont ailleurs. Le plus pressant, c’est la sécurité. Passe encore pour des cas de grand banditisme, de gangstérisme. On ne sort pas d’une crise armée comme d’un anodin sinistre. Il faut forcément du temps aux forces officielles pour prendre entièrement le contrôle de la situation sécuritaire. En Côte-d’Ivoire, des actions dans le sens d’un tel contrôle ne sauraient être d’une efficacité certaine sans une démarche intégrée avec les voisins, notamment le Libéria, dont la longue guerre civile a généré des professionnels (warlords), actifs sur le théâtre ivoirien.
L’inquiétant en Côte-d’Ivoire, c’est que des assaillants visent des cibles militaires et emportent armes et uniforme. Faut-il y voir un simple harcèlement du pouvoir ou la préparation d’opérations armées de grande envergure ? Difficile à dire. Toujours est-il que les deux camps s’accusent mutuellement. Pour le pouvoir, les commanditaires des attaques sont tout désignés : les mauvais perdants dont le joker a attendu d’être extrait d’un bunker, à coups de boutoir.
L’opposition a bien évidemment une lecture à l’antipode de celle-là. Les attaques sont l’œuvre d’ex-combattants vis-à-vis desquels le président Ouattara n’aurait pas tenu ses promesses. En réalité, rien de tout cela ne saurait être écarté, d’autant plus que les mis en cause des deux camps ont les moyens de tels actes. Au fond, le pouvoir des vainqueurs et une justice à deux vitesses laissant l’impression que les vaincus ont eu le monopole de la violence, ne constituent-ils pas le terreau pour ces genres d’attaques ? Les pro-Ouattara déçus après la victoire de leur camp n’en sont-ils eux aussi pas capables ? Peu importe les responsables. L’essentiel - que les responsables de tels actes doivent méditer - c’est le tort qu’ils font à la Côte-d’Ivoire, leur pays, en se comportant comme des sauvages aborigènes qui coupent l’arbre pour avoir le fruit.