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Société Publié le mercredi 19 décembre 2012 | Le Patriote

Mesmin Komoé (porte parole de l’ISEF), à propos de la grève du 14 janvier 2013 : “Ce que nous attendons du gouvernement”

Du 09 au 13 décembre dernier, Mesmin Komoé, le porte-parole président de l’Intersyndicale Education/Formation a effectué une tournée d’explication et d’échanges dans la région du Tonkpi. Au sortir de la rencontre avec les militants de Man, il a répondu à nos questions.
Le Patriote : Qu’est qui motive votre présence dans la région ?
Mesmin Komoé : Depuis la mise en place du MIDD en tant qu’organisation syndicale, nous n’avons malheureusement pas eu la chance d’arriver dans la région du Tonkpi pour nous enquérir des conditions réelles de travail de nos camarades militants et d’échanger avec eux sur les préoccupations du moment. Nous sommes heureux de constater que la flamme de la mobilisation au niveau de la région est totale. Je dis merci à l’ensemble de nos camarades. Nous les encourageons à rester déterminés afin que les préoccupations qui sont les nôtres puissent trouver des solutions.

LP : Quel constat avez-vous fait sur le terrain ?
MK : c’est difficile pour les camardes. Vu l’état des routes qui mènent à leurs différentes localités. Même constat d’insuffisance et de manque de formation en terme de formation continue sur les nouvelles approches pédagogiques auxquelles personnes ne comprend rien d’ailleurs. Nous avons aussi fait un constat de restriction des libertés syndicales, réunion. A cela il faut ajouter les manipulations, la terreur et l’intimidation de nos membres. L‘objet de cette tournée est de contribuer à trouver des solutions pour que le respect soit de mise.

LP : Dans le cadre de l’ISEF dont vous êtes le président, une grève est annoncée pour le 14 janvier. Quelles en sont les raisons ?
MK : Effectivement dans le cadre de l’intersyndicale, nous avons interpellé l’Etat pour lui demander de payer tout ce qu’il nous doit comme arriérés à partir des engagements qu’il a pris et qui ont été partiellement respectés. En son temps, on nous a fait savoir que le cadre idéal pour débattre de toutes ces questions serait le forum social. Le forum a donc recommandé que l’Etat puisse honorer ses engagements avant la fin de l’année. Prenant la pleine mesure de cette recommandation, nous avons tenu une assemblée où il a été demandé que nous observions l’Etat jusqu’à la fin du mois de décembre et que si nous ne sommes pas réglés, nous déposions un préavis de grève le 02 janvier pour une grève le 14 janvier. Je rappelle que nos préoccupations concernent pour ce qui est du primaire, le paiement complet des indemnités de logement et le rappel y afférent, le paiement de la moitié de la bonification indiciaire et le rappel y afférent et pour tous ceux de l’enseignement primaire et secondaire qui ont connu un reclassement, le paiement effectif des effets financiers et le rappel y afférent.

LP : Quelle est pour vous la priorité de ce chapelet de revendications ?
MK : Ce que je viens d’énumérer est un package d’urgences. Etant entendu que d’autres préoccupations sont pour l’heure, dans le pipeline. Parce que nous sommes conscients que l’Etat ne peut pas avoir les moyens de le résoudre en même temps. Mais ce qui a fait objet d’acte et pour lesquels il y a un début d’exécution, nous estimons que le climat économique est assez assaini pour y faire face.

LP : Avez-vous des propositions à faire à l’Etat pour ne pas qu’on arrive à la grève du 14 janvier ?
MK : Absolument. Nous attendons que le gouvernement réagisse aux contre-propositions que nous lui avons faites. Nous avons souhaité que tous les encours soient payés ici et maintenant. Et que pour les arriérés, on pourrait concéder à l’Etat, un échéancier qui n’excède pas 2013.
Propos recueillis par Rahoul Sainfort


Education : Après plus de deux mois
Le Synesci suspend son mot d’ordre de rétention des notes
La médiation des chefs religieux, chefs traditionnels et parents d’élèves dans la crise qui secoue le système éducatif ivoirien commence a porté ses fruits. Le Syndicat national des Enseignants du Second degré de Côte d’Ivoire (Synesci) a décidé de suspendre son mot d’ordre de rétention des notes des évaluations dans le secondaire public. C’est ce qui ressort d’une rencontre tenue hier entre les chefs religieux, chefs traditionnels, parents d’élèves et les membres du Bureau Exécutif national du Synesci à Yopougon. Avec un ton conciliant et soutenu par l’engagement ferme du Gouvernement ivoirien, les médiateurs du Ministre Kandia Camara ont marqué un point. Ils ont réussi à convaincre le Synesci. Qui a mené selon son Secrétaire général, Siaka Traoré, une ‘’lutte scientifique’’ en faisant la rétention des notes des différentes évaluations depuis le 16 Octobre dernier sur toute l’étendue du territoire national. Ce, pour exiger le paiement immédiat de la deuxième moitié des effets financiers du reclassement indiciaire des enseignants, le paiement des arriérés depuis novembre 2009 et la mise à disposition des actes individuels de reclassement comportant les nouveaux grades et indices. Selon le Secrétaire général de cette formation syndicale, Siaka Traoré, il y a eu au total vingt et une rencontres avec le Ministre de l’Education nationale et de l’Enseignement Technique, le Ministère de la Fonction publique et de la Reforme administrative, l’Assemblée nationale, la Présidence de république, les parents d’élèves, les leaders religieux et les chefs coutumiers. Au terme de ces rencontres, a expliqué M. Traoré, le gouvernement et le Synesci se sont accordés sur différents points. Il s’agit du paiement effectif de la moitié des 50% restants des effets financiers du reclassement des enseignants du secondaire à compter de fin mars 2013, avec rappel des mois de janvier et février 2013 ; l’apurement intégral des 25 % restants en 2014, pour porter le taux d’exécution à 100% ; la création d’un cadre de discussion pour examiner les modalités d’apurement des arriérés, conformément au Protocole d’accord de 02 décembre 2009. Le Synesci dit ne pas être totalement satisfait mais estime qu’il y a eu des avancées notables. C’est pourquoi, a relevé Siaka Traoré, « nous avons décidé de poser un pas pour montrer notre bonne foi aux Ivoiriens». Il a cependant demandé que tous les arriérés soient apurés en 2014.

Anzoumana Cissé
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