Cela a tout l’air d’un chantage ! L’Intersyndicale du Secteur Education / Formation (ISEF) veut coûte que coûte arrêter les cours le 14 Janvier 2013 si le gouvernement ne se plie pas à ses exigences. Elle envisage déposer son préavis de grève à partir du 02 janvier si aucun changement majeur n’intervient sur le bulletin de solde des enseignants. Selon les observateurs avertis, cette grève ne se justifie aucunement ce et sera un arrêt de travail de trop. Surtout que le système éducatif ivoirien n’est pas totalement sorti de l’auberge avec les nombreux défis à relever. A savoir : l’amélioration de la qualité de l’enseignement, l’équipement des laboratoires des établissements, la construction des salles de classe et les relèvements des taux de réussite aux différents examens. Aucune organisation syndicale du secteur Education / Formation, n’a jamais déposé de préavis de grève pour exiger une amélioration des conditions de travail, en prime, l’acquisition d’équipements de travail. Cet arrêt de travail de deux semaines renouvelables, s’il est effectif, rendra difficile l’exécution des trente semaines de cours imposées aux encadreurs. La grève, en principe doit être le dernier recours pour un syndicaliste. Mais ce n’est pas le cas chez l’Intersyndicale. Et pourtant le gouvernement ivoirien n’a, à aucun moment, refusé de satisfaire leurs différentes revendications. Faut-il le rappeler, pour pallier le déblocage des salaires et rendre plus attrayant les métiers d’enseignant, l’ex-chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, a signé le Décret n°2007-695 du 31 décembre 2007 portant profil de carrière des enseignants. C’est en 2009 et après des grèves intempestives que le gouvernement d’alors a fléchi en payant la moitié (50%) des effets financiers du reclassement indiciaire. Et l’autre moitié après le point d’achèvement du PPTE, avec rappel. Le Gouvernement Ouattara ne s’est pas du tout dérobé. Il s’est plutôt inscrit dans la continuité en honorant tous les engagements ‘’actés ‘’ sous Laurent Gbagbo. Mais compte tenu des urgences, l’Etat a décidé d’honorer ces promesses mais de façon fractionnée. Les enseignants devraient être patients. Car la Côte d’Ivoire sort d’une crise sans précédent. Et ce n’était pas évident que le pays puisse amorcer en si peu de temps une croissance économique. Il est bon aussi que les enseignants sachent qu’il n’y a pas un stock d’argent dans une ‘’besace’’ où chacun viendrait se servir. Certes l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants est importante mais ceux-ci doivent savoir raison garder. L’esprit républicain dont ils se sont prévalus en 2011 en sauvant l’école ivoirienne doit continuer d’exister. Il est vrai l’Etat est conscient que cette entité a évité à la Côte d’Ivoire, une seconde année blanche. Que ces enseignants fassent preuve de patience en acceptant les 25 % des effets financiers du reclassement et de la bonification indiciaire dont le paiement commence en mars 2013. Les autres 25 % seront apurés en 2014. Pour la satisfaction des revendications de l’ensemble des fonctionnaires, l’Etat prévoit dans le budget 2013, une enveloppe de 42,6 milliards Fcfa. Le Ministre Kandia Camara qui se soucie davantage de ses enseignants a promis convaincre le chef de l’Etat à l’effet d’obtenir plus de la moitié de cette somme. Ce ne sont pas des promesses en l’air. Surtout qu’elle a décidé de montrer sa bonne foi dans le règlement de cette situation. Au regard des différentes négociations entreprises avec le Ministre Kandia Camara, le Ministre de la Fonction Publique, la Présidence de la République, l’Intersyndicale doit accepter les propositions réalistes et réalisables du gouvernement. A moins que cette grève projetée ait des desseins inavoués.
Anzoumana Cissé
Anzoumana Cissé