ABIDJAN - Huit personnalités proches de l`ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, détenues après la sanglante crise postélectorale de 2010-2011, ont obtenu une mise en liberté provisoire, a annoncé jeudi le ministère de la Justice.
La justice a répondu "favorablement" aux demandes de liberté provisoire de
ces huit personnalités, dont l`ex-Premier ministre de M. Gbagbo, Gilbert Marie
Aké N`Gbo, et son ancien ministre de l`Economie, Désiré Dallo, selon un
communiqué du ministère lu sur la télévision publique RTI.
Parmi les détenus concernés figurent aussi l`ex-ministre de la Lutte contre
le sida, Christine Adjobi, malade depuis des mois, l`ancien chef de milices de
l`Ouest, Maho Glofiéhi, et une figure syndicale, Mahan Gahé.
Une neuvième personnalité bénéficie aussi de la liberté provisoire, a
indiqué à l`AFP une source judiciaire.
Ces mesures de liberté provisoire, accordées juste avant les fêtes de fin
d`année, marquent une volonté d`apaisement de la part du régime du président
Alassane Ouattara, qui était de plus en plus fortement poussé par ses
partenaires extérieurs à des gestes de réconciliation envers l`opposition.
Le président Ouattara avait récemment donné quelques signaux en ce sens, et
l`entrée en scène du président sénégalais Macky Sall, qui a joué les
médiateurs et reçu le 13 décembre des dirigeants du parti de M. Gbagbo, le
Front populaire ivoirien (FPI), laissait espérer des libérations pour la fin
de l`année.
Le climat politique a connu un regain de tensions à la suite d`attaques
souvent meurtrières contre les forces de sécurité et des sites sensibles,
essentiellement entre août et octobre. Le gouvernement les a imputées à des
partisans de l`ex-chef de l`Etat, ce que le camp Gbagbo a démenti.
La plupart des personnalités dont la libération a été annoncée jeudi
avaient été arrêtées et inculpées, notamment d`atteinte à la sûreté de l`Etat
et d`infractions économiques, à la fin de la crise de décembre 2010-avril
2011, et incarcérées dans le nord du pays.
Née du refus de Laurent Gbagbo de céder le pouvoir à Alassane Ouattara
après sa défaite à la présidentielle de novembre 2010, la crise a fait quelque
3.000 morts et a été l`aboutissement d`une décennie de tourmente
politico-militaire.
Plusieurs personnalités, dont l`ex-Première dame Simone Gbagbo et Michel
Gbagbo, le fils franco-ivoirien de l`ancien président, restent en détention,
et des dizaines d`autres personnes, des civils et des militaires en poste sous
le régime déchu, restent en prison, souvent dans le Nord.
Parallèlement aux procédures ivoiriennes, la justice internationale
poursuit son travail.
La Cour pénale internationale (CPI) a rendu public fin novembre un mandat
d`arrêt, émis en février, contre Simone Gbagbo, soupçonnée de crimes contre
l`humanité commis durant la crise. La décision de la transférer ou non à La
Haye sera prise "dans les semaines ou les mois qui viennent", a indiqué début
décembre le président Ouattara.
Le pouvoir ivoirien préfère désormais juger en Côte d`Ivoire les
personnalités pro-Gbagbo inculpées en lien avec la dernière crise, notamment
par souci d`apaisement.
L`ex-président Gbagbo est détenu depuis novembre 2011 à La Haye par la CPI,
qui le soupçonne aussi de crimes contre l`humanité. L`"audience de
confirmation des charges" devant permettre de décider de la tenue d`un
éventuel procès doit débuter le 19 février 2013.
Alors que le camp Ouattara est aussi soupçonné de graves crimes commis
durant la crise, aucun soutien du régime n`a encore été inquiété par la
justice ivoirienne, alimentant des accusations récurrentes de "justice des
vainqueurs". La CPI a promis de poursuivre des personnalités des deux bords.
eak-tmo/jeb
La justice a répondu "favorablement" aux demandes de liberté provisoire de
ces huit personnalités, dont l`ex-Premier ministre de M. Gbagbo, Gilbert Marie
Aké N`Gbo, et son ancien ministre de l`Economie, Désiré Dallo, selon un
communiqué du ministère lu sur la télévision publique RTI.
Parmi les détenus concernés figurent aussi l`ex-ministre de la Lutte contre
le sida, Christine Adjobi, malade depuis des mois, l`ancien chef de milices de
l`Ouest, Maho Glofiéhi, et une figure syndicale, Mahan Gahé.
Une neuvième personnalité bénéficie aussi de la liberté provisoire, a
indiqué à l`AFP une source judiciaire.
Ces mesures de liberté provisoire, accordées juste avant les fêtes de fin
d`année, marquent une volonté d`apaisement de la part du régime du président
Alassane Ouattara, qui était de plus en plus fortement poussé par ses
partenaires extérieurs à des gestes de réconciliation envers l`opposition.
Le président Ouattara avait récemment donné quelques signaux en ce sens, et
l`entrée en scène du président sénégalais Macky Sall, qui a joué les
médiateurs et reçu le 13 décembre des dirigeants du parti de M. Gbagbo, le
Front populaire ivoirien (FPI), laissait espérer des libérations pour la fin
de l`année.
Le climat politique a connu un regain de tensions à la suite d`attaques
souvent meurtrières contre les forces de sécurité et des sites sensibles,
essentiellement entre août et octobre. Le gouvernement les a imputées à des
partisans de l`ex-chef de l`Etat, ce que le camp Gbagbo a démenti.
La plupart des personnalités dont la libération a été annoncée jeudi
avaient été arrêtées et inculpées, notamment d`atteinte à la sûreté de l`Etat
et d`infractions économiques, à la fin de la crise de décembre 2010-avril
2011, et incarcérées dans le nord du pays.
Née du refus de Laurent Gbagbo de céder le pouvoir à Alassane Ouattara
après sa défaite à la présidentielle de novembre 2010, la crise a fait quelque
3.000 morts et a été l`aboutissement d`une décennie de tourmente
politico-militaire.
Plusieurs personnalités, dont l`ex-Première dame Simone Gbagbo et Michel
Gbagbo, le fils franco-ivoirien de l`ancien président, restent en détention,
et des dizaines d`autres personnes, des civils et des militaires en poste sous
le régime déchu, restent en prison, souvent dans le Nord.
Parallèlement aux procédures ivoiriennes, la justice internationale
poursuit son travail.
La Cour pénale internationale (CPI) a rendu public fin novembre un mandat
d`arrêt, émis en février, contre Simone Gbagbo, soupçonnée de crimes contre
l`humanité commis durant la crise. La décision de la transférer ou non à La
Haye sera prise "dans les semaines ou les mois qui viennent", a indiqué début
décembre le président Ouattara.
Le pouvoir ivoirien préfère désormais juger en Côte d`Ivoire les
personnalités pro-Gbagbo inculpées en lien avec la dernière crise, notamment
par souci d`apaisement.
L`ex-président Gbagbo est détenu depuis novembre 2011 à La Haye par la CPI,
qui le soupçonne aussi de crimes contre l`humanité. L`"audience de
confirmation des charges" devant permettre de décider de la tenue d`un
éventuel procès doit débuter le 19 février 2013.
Alors que le camp Ouattara est aussi soupçonné de graves crimes commis
durant la crise, aucun soutien du régime n`a encore été inquiété par la
justice ivoirienne, alimentant des accusations récurrentes de "justice des
vainqueurs". La CPI a promis de poursuivre des personnalités des deux bords.
eak-tmo/jeb