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Société Publié le samedi 22 décembre 2012 | Le Mandat

Après les scènes de violence à l`Université : Les étudiants demandent pardon au gouvernement

Les étudiants ivoiriens ont demandé pardon au président de la République, Alassane Ouattara et aux Ivoiriens pour les scènes de violence perpétrées sur le campus, le mercredi 12 décembre dernier. Au cours d’une cérémonie qu’ils ont organisée ce vendredi 21 décembre à l’université Félix Houphouët Boigny de Cocody, toutes les organisations syndicales estudiantines ont pris l’engagement de proscrire la violence des universités ivoiriennes. Mais bien avant, ils ont été instruits par des panélistes dont le Pr Alassane Salif N’Diaye et Konaté sur la question de la violence en milieu estudiantin.

Selon le Pr N’Diaye, le discours de la Baule qui consacre l’ouverture du multipartisme a favorisé la multiplicité d’organisations syndicales sur le campus avec l’appui d’organisations politiques. Ce qui a favorisé l’introduction de la violence dans les universités, a-t-il relevé. Avant de reconnaître que la violence nait d'abord dans les esprits, ensuite devient verbale et se prolonge dans les muscles. Le Pr Alassane Salif N'diaye a donc invité les étudiants à utiliser les canaux pacifiques pour s'exprimer tout en privilégiant la citoyenneté et le respect des Institutions de la République. « Notre université a vocation à être au diapason des universités dans le monde », a-t-il déclaré. Il a été suivi par Soro Mamadou, ex-secrétaire général du Syneci, qui a tenté de décortiquer le thème : « le syndicalisme en milieu estudiantin ». Pour lui, c'est par abus de langage qu'on parle de syndicalisme en milieu estudiantin d'autant plus qu'un syndicat a pour vocation de défendre des conditions de vie et de travail des travailleurs. Selon lui, la notion du syndicalisme fait ressortir deux éléments que sont le salaire et de travail. Or, a-t-il souligné, un étudiant n'est pas salarié parce qu'il ne travaille pas encore. « C'est parce qu'ils utilisent le code du langage syndical et aussi parce qu'ils luttent pour l'amélioration de leur condition de travail qu'on peut leur concéder l’appellation syndicat », a soutenu Soro Mamadou. Qui estime qu'on ne peut parler de départ nouveau sans pour autant parler de ce qui se passait dans les universités par le passé. A l'en croire, le fait que le MEECI ait été dissous au profit de la FESCI a été une grosse erreur. Etant désormais tout seule, la FESCI, selon l'orateur, est devenue violente pour des raisons financières. « La FESCI avait des quotas sur les chambres universitaires et dans les concours et examens. Il y avait tout un système mafieux mis en place sans compter la militarisation de cette organisation qui se permettait d'arrêter et de juger des étudiants », a-t-il révélé en substance, non sans inviter les étudiants à plus de responsabilité. Le conférencier a, par ailleurs, demandé aux apprenants de prendre en exemple le Chef de l'Etat à cause de son parcours, de sa capacité à pardonner et de sa décision d'instaurer un climat de réconciliation grâce à la création de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR). Quant au premier responsable du CEECI, Konaté Moussa, il a fait des propositions sur la contribution des étudiants pour un départ nouveau. A cet effet, il a invité les enseignants à reconnaître leur part de responsabilité dans l'instauration de la violence dans les universités.

Car pour lui, nombreux étaient les enseignants qui faisaient plus de politique pendant les cours que de donner le savoir aux étudiants. « Les enseignants ont une lourde responsabilité dans l'échec des étudiants. Un départ nouveau exige une remise en cause des enseignants, étudiants et gouvernement », a-t-il rappelé. Représentant le ministre Cissé Bacongo, Abou Karamoko a rassuré les étudiants sur les mesures que l'Etat met en œuvre pour les aider. Après quoi, un débat s'est engagé entre les étudiants et modéré par le conseiller du Président de la République chargé de la Jeunesse et des Sports, Touré Mamadou. La cérémonie s'est achevée par la signature de la « Charte Universitaire Ivoirienne pour la Non-violence » signée notamment par la CEECI, AGEECI, ANECI, AUC, CEGEPCI, CONEPCI, FETEPCI, MERES, MMU, UNELCI, UNESCI, SYEECI, FESCI.

JERÔME N’DRI
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