ABIDJAN - La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a affiché lundi à Abidjan sa confiance en un nouveau "miracle économique" en Côte d`Ivoire après une longue décennie de crise politique, qui exigera cependant d`"extirper la corruption".
"L`heure d`un deuxième miracle est venue", à l`issue d`une crise qui a
failli "désintégrer" la première puissance économique d`Afrique de l`Ouest
francophone, a lancé Mme Lagarde dans un discours devant les députés ivoiriens.
Ex-colonie française, la Côte d`Ivoire a connu après son indépendance, dans
les années 1960 et 1970, un "miracle économique" fondé notamment sur le cacao,
dont elle est le numéro un mondial. Mais les troubles de la dernière décennie
ont précipité son déclin et culminé avec la crise postélectorale de décembre
2010-avril 2011, qui a fait environ 3.000 morts.
En visite de dimanche à mardi dans le cadre d`une tournée africaine, la
responsable du Fonds a plaidé pour la "réconciliation", avant de rencontrer
dans la soirée le président Alassane Ouattara, lui-même un ancien du FMI.
Mme Lagarde a décerné un satisfectit au gouvernement pour avoir "réussi à
remettre la Côte d`Ivoire sur la bonne voie", avec "plus de 8,5%" de
croissance en 2012 dans le pays, qui a renoué avec les institutions
internationales.
La patronne du FMI a aussi endossé l`objectif du régime Ouattara de faire
de la Côte d`Ivoire un pays émergent à l`horizon 2020: pour elle, ce n`est
"pas un voeu pieux".
corruption
Elle a toutefois insisté sur l`ampleur des défis à affronter pour faire
reculer la pauvreté, qui frappe près de la moitié des plus de 20 millions
d`habitants.
Mme Lagarde a ainsi appelé à développer l`investissement et la formation, à
favoriser une meilleure répartition des richesses et, avant tout, à promouvoir
la bonne gouvernance. Il faut, selon elle, "extirper la corruption du corps
politique".
Dans les milieux diplomatiques et d`affaires, beaucoup se disent en privé
choqués par le niveau de corruption dans certains cercles du pouvoir. M.
Ouattara s`est récemment engagé à "endiguer ce phénomène".
La directrice générale du FMI a salué la réforme de la filière cacao
récemment mise en place, ainsi que la réduction des subventions de l`Etat dans
le secteur très sensible de l`énergie. Elle a toutefois reconnu que la hausse
de certains prix (carburant, gaz butane) qui découle de la baisse des
subventions, appliquée sans prévenir depuis la semaine dernière, suscite de
vives "récriminations" dans l`opinion.
Le gouvernement a longtemps retardé ces hausses de tarifs impopulaires,
comme il retarde encore une augmentation du prix de l`électricité, réclamée
par le FMI pour aider à remettre d`aplomb un secteur électrique mal en point.
Si la Côte d`Ivoire a regagné la confiance de ses partenaires, qui ont
promis sept milliards d`euros pour son plan national de développement
2012-2015, d`importantes réformes se font toujours attendre, comme dans le
secteur minier.
Et la situation politique et sécuritaire demeure fragile. Des attaques de
groupes armés ces derniers mois ont entraîné un fort regain de tension et
plombé le processus de réconciliation avec les partisans de l`ex-président
Laurent Gbagbo.
Le Premier ministre Daniel Kablan Duncan a tenté de "renouer le fil du
dialogue" en recevant lundi de petits partis d`opposition, qui ont réclamé le
report des élections régionales et municipales du 24 février et une refonte de
la commission électorale. Mais le parti de M. Gbagbo était encore une fois
absent.
ck-tmo/sba
"L`heure d`un deuxième miracle est venue", à l`issue d`une crise qui a
failli "désintégrer" la première puissance économique d`Afrique de l`Ouest
francophone, a lancé Mme Lagarde dans un discours devant les députés ivoiriens.
Ex-colonie française, la Côte d`Ivoire a connu après son indépendance, dans
les années 1960 et 1970, un "miracle économique" fondé notamment sur le cacao,
dont elle est le numéro un mondial. Mais les troubles de la dernière décennie
ont précipité son déclin et culminé avec la crise postélectorale de décembre
2010-avril 2011, qui a fait environ 3.000 morts.
En visite de dimanche à mardi dans le cadre d`une tournée africaine, la
responsable du Fonds a plaidé pour la "réconciliation", avant de rencontrer
dans la soirée le président Alassane Ouattara, lui-même un ancien du FMI.
Mme Lagarde a décerné un satisfectit au gouvernement pour avoir "réussi à
remettre la Côte d`Ivoire sur la bonne voie", avec "plus de 8,5%" de
croissance en 2012 dans le pays, qui a renoué avec les institutions
internationales.
La patronne du FMI a aussi endossé l`objectif du régime Ouattara de faire
de la Côte d`Ivoire un pays émergent à l`horizon 2020: pour elle, ce n`est
"pas un voeu pieux".
corruption
Elle a toutefois insisté sur l`ampleur des défis à affronter pour faire
reculer la pauvreté, qui frappe près de la moitié des plus de 20 millions
d`habitants.
Mme Lagarde a ainsi appelé à développer l`investissement et la formation, à
favoriser une meilleure répartition des richesses et, avant tout, à promouvoir
la bonne gouvernance. Il faut, selon elle, "extirper la corruption du corps
politique".
Dans les milieux diplomatiques et d`affaires, beaucoup se disent en privé
choqués par le niveau de corruption dans certains cercles du pouvoir. M.
Ouattara s`est récemment engagé à "endiguer ce phénomène".
La directrice générale du FMI a salué la réforme de la filière cacao
récemment mise en place, ainsi que la réduction des subventions de l`Etat dans
le secteur très sensible de l`énergie. Elle a toutefois reconnu que la hausse
de certains prix (carburant, gaz butane) qui découle de la baisse des
subventions, appliquée sans prévenir depuis la semaine dernière, suscite de
vives "récriminations" dans l`opinion.
Le gouvernement a longtemps retardé ces hausses de tarifs impopulaires,
comme il retarde encore une augmentation du prix de l`électricité, réclamée
par le FMI pour aider à remettre d`aplomb un secteur électrique mal en point.
Si la Côte d`Ivoire a regagné la confiance de ses partenaires, qui ont
promis sept milliards d`euros pour son plan national de développement
2012-2015, d`importantes réformes se font toujours attendre, comme dans le
secteur minier.
Et la situation politique et sécuritaire demeure fragile. Des attaques de
groupes armés ces derniers mois ont entraîné un fort regain de tension et
plombé le processus de réconciliation avec les partisans de l`ex-président
Laurent Gbagbo.
Le Premier ministre Daniel Kablan Duncan a tenté de "renouer le fil du
dialogue" en recevant lundi de petits partis d`opposition, qui ont réclamé le
report des élections régionales et municipales du 24 février et une refonte de
la commission électorale. Mais le parti de M. Gbagbo était encore une fois
absent.
ck-tmo/sba