Le taux de TVA (18%) appliqué sur les produits nationaux, notamment, le sucre et l’huile de palme, n’est pas du goût du groupe Sifca, groupe agro-industriel qui nourrit de réelles ambitions pour le secteur en Côte d’Ivoire. Son directeur général, Bertrand Vignes, l’a signifié hier, au cours du traditionnel déjeuner de presse de début d’année, à l’hôtel Pullman. A cet effet, il a interpellé les autorités ivoiriennes sur une réduction de cette taxe. Selon le directeur général, le sucre et l’huile de palme sont des produits alimentaires de grande consommation au même titre que certains produits de grande consommation qui bénéficient d’une réduction de la TVA. En plus, a-t-il fait savoir, les industries sucrières ont participé à la réduction du coût de la vie, à la demande du Gouvernement. Dans le même ordre d’idée, Bertrand Vignes a fait savoir que le 3ème grand produit du groupe, le caoutchouc souffre également d’un régime fiscal « extrêmement lourd ». « En 2012, la taxe sur le caoutchouc de 5% a augmenté les charges fiscales des entreprises. Nous remettons en cause le niveau de cette fiscalité qui freine le dynamisme du secteur. En aucun endroit au monde, on atteint ce niveau » s’est-il plaint. Par ailleurs, il a souhaité que l’Etat se penche sérieusement sur la question des titres fonciers en vue de l’extension des plantations. « En côte d’Ivoire, le processus de régularisation des titres fonciers est encore long », a-t-il déploré. Au-delà de ces facteurs endogènes, le directeur général de SIFCA a dénoncé les importations frauduleuses qui plombent la production locale. Aussi a-t-il souhaité que les autorités poursuivent les efforts entamés en 2012 afin de protéger les frontières et freiner ainsi la fraude sur le sucre et l’huile de palme. Intervenant sur les campagnes de dénigrement dont l’huile de palme de Côte d’Ivoire a été victime, Bertrand VIGNES a indiqué que le débat est désormais clos. Selon le directeur général de Sifca, des études scientifiques ont démontré que cette huile n’a aucun impact sur la santé. Malgré ces difficultés, les activités du groupe se sont bien portées au cours de l’année 2012. Au niveau du sucre, la production, au titre de la campagne de 2011/2012, a atteint 97 000 tonnes. « Un niveau jamais dépassé », s’est réjoui Bertrand Vignes. A l’en croire, ce résultat est tributaire d’un programme de canne villageoise mis en place par Sucrivoire. Cependant, il a signalé que le secteur a d’énormes besoins en investissement. « Il faut mettre en l’état les usines anciennes et augmenter la capacité de production pour faire face aux besoins », a-t-il fait savoir. Pour l’huile de palme, la production est passée de 250 000 tonnes en 2011 à 285 000 tonnes en 2012, dont 60% proviennent de la production locale. S’agissant du caoutchouc, Bertrand Vignes s’est félicité de ce que la Côte d’Ivoire est « en train de devenir le leader africain de caoutchouc ». En effet, plus de 100 tonnes de caoutchouc ont été produit en 2012. Ce secteur, a-t-il précisé, offre 6 000 nouveaux emplois chaque année. Afin de répondre aux attentes socio-économiques, le groupe promet investir plus que 70 milliards de FCFA. L’an dernier, ce sont près de 9 milliards de FCFA qui ont été investis dans le social (santé, éducation) dans les différentes zones.
Sogona Sidibé
Sogona Sidibé