Tout semble s’écrouler autour de Charles Blé Goudé, l’ex-leader de la galaxie patriotique. En effet, après 2 ans de cache-cache avec la justice ivoirienne, il a été arrêté jeudi dernier au Ghana avant d’être extradé le lendemain en Côte d’Ivoire. Les autorités judicaires ivoiriennes ont aussitôt ouvert une procédure contre lui. Depuis hier, cette procédure a livré ses premiers résultats. Dans un communiqué lu au journal télévisé de 13h sur la RTII, Il ressort que Charles Blé Goudé : «a été inculpé et placé sous mandat de dépôt. Il est accusé, entre autres, d’atteinte à la sûreté de l’Etat, d’assassinats, de crimes et de vols ». En clair, officiellement, Blé Goudé est en prison. Il devra se présenter dans les jours à venir devant le juge pour répondre des accusations qui sont portées contre sa personne. Son activisme au sein de la galaxie patriotique qu’il dirigeait de main de maître est connu de tous. Ancien secrétaire général de la FESCI, il s’est montré très influent depuis 2002 après le déclenchement de la crise armée. Il a fini, par son activisme, à se retrouver dans le dernier cercle de Laurent Gbagbo et a aidé à la mise en place de la machine destructrice de la refondation, qui sans pitié, tuait, enlevait, violait, incendiait et pillait les biens des personnes. On se rappelle que sous son instruction, ses lieutenants avaient pillé le domicile de plusieurs cadres du RHDP qui avaient trouvé refuge au Golf hôtel. Sur cette même période, il avait pris une «fatiha» sur les agents de l’opération des nations unies en Côte d’Ivoire, leur interdisant de circuler sur le territoire national. Ces derniers à se déplaçaient dans un premier temps dans des véhicules banalisés avant de stopper dans un second temps tout leur mouvement. Au plan local, tous ceux qui ne pensaient pas comme lui et son clan étaient pris pour des ennemis qu’il fallait éliminer par tous les moyens. Au total, ce sont 3000 Ivoiriens qui ont perdu la vie à la suite de la crise postélectorale, des centaines de personnes sont toujours portées disparues, quand d’autres vont trainer tout le reste de leur vie, les séquelles de la barbarie de refondateurs. Pour conserver le pouvoir qu’ils avaient perdu à l’élection de novembre 2010, Blé Goudé et les siens avaient activité une armée à leur solde pour «mater», selon l’expression de Laurent Gbagbo, qui s’adressait aux éléments de la compagnie républicaine de sécurité (SRS) de Divo. Comme une lettre à la poste, ce mot d’ordre a été repris sur le terrain par les hommes de Blé Goudé. Ce dernier ayant pris sur lui d’inviter tous « les jeunes patriotes » à ériger des barrages dans leurs quartiers pour filtrer les sorties et les entrées. A Yopougon où le président du COJEP avait beaucoup d’adeptes, ces derniers avaient appliqué l’article 125 FCFA pétrole 100 FCFA et allumette 25 FCFA pour brûler vif des innocentes personnes soupçonnées de ne pas soutenir Gbagbo. Des images de personnes souffrant le supplice du feu ont été prises par des badauds qui se réjouissaient de la mort de leurs semblables. Charles Blé Goudé, qui avait été condamné par l’Organisation des Nations Unies (ONU) le 07 Février 2006, avec interdiction de voyager et gel de ses avoirs, n’a apparemment pas été assagi par cette décision. Comme un récidiviste, il s’est illustré négativement lors de la dernière crise électorale. La justice de son pays a fini par le rattrapé.
Thiery Latt
Thiery Latt
